jeudi 17 octobre 2019

Le quotidien à l'aide d'urgence

Témoignage, Monsieur K.

Il y a un mois, je me suis fait voler mon téléphone portable dans un magasin. Je suis allé à la police pour déposer une plainte. Comme j’ai l’aide d’urgence (papier blanc), la police m’a retenu durant 3 heures. On m’a contrôlé, pris les empreintes et on m'a dit de quitter la Suisse dans les dix prochains jours. Un policier m'a dit que si il me voyait encore une fois, il me contrôlerait, et me mettrait en prison pour me renvoyer. Pour cette raison j’ai peur aller à Lausanne.

Peu après, fin septembre, j'étais à la gare de Lausanne. J'ai eu un contrôle d'identité, mais aussi on m'a fouillé complètement, j'ai dû me déshabiller. La police a dit: "si on t'rattrape encore une fois, on te met en détention en prison, parce que tu es à l’aide d’urgence (papier blanc). Tu séjournes illégalement en Suisse!"  Maintenant je ne vais plus à Lausanne gare. Si j'ai rendez-vous à Lausanne, je prends le bus depuis Bussigny ou Renens. 


jeudi 3 octobre 2019

Pour la régularisation de travailleuses et travailleurs sans-papiers

  • La pétition pour la régularisation des travailleuses et travailleurs sans-papiers dans le canton de Vaud est en ligne! A signer de toute urgence ici! https://www.papyrus-vaud.ch/

mardi 1 octobre 2019

la grogne à l'EVAM



Une réaction suite à l'article paru dans le journal 24 Heures du 7-8 septembre 2019, "Mis sur la sellette, des cadres de l'Evam dénoncent leur direction"*

Toute notre sympathie à ces courageu-s-es chef-fe-s anonymes, contraint-e-s «  du jour au lendemain » de « repostuler » à une autre fonction « sans aucune garantie d’embauche ». « Sinistre jeu de chaises musicales », quand on est responsable de l’accueil de réfugié-e-s contraint-e-s de quitter leur foyer du jour au lendemain, sans aucune garantie de ne pas mourir noyé-e-s en Méditerranée.

Ces cadres de l’EVAM n’auront pas la lâcheté d’Amanil, 22 mois, qui, il y a une année au foyer EVAM d’Ecublens, s’est révélé incapable d’articuler le moindre mot cohérent aux policiers qui l’arrachaient aux bras de sa mère enchainée, pour les expulser. Face à l’injustice, ces chef-fe-s parleront, car la « violence institutionnelle » qui les frappe est « inouïe ». Amanil et les réfugié-e-s mineur-e-s, gardé-e-s par des agents de sécurité armés de gants de frappe et de spray au poivre, ne subissent, en effet, que des violences institutionnelles banales.

Ce qui n’est pas normal, c’est d’avoir pris soin durant des années de gérer les mirgant-e-s comme un stock de marchandises sans, y mettre la moindre humanité, de les avoir déplacé-e-s au quatre coins du canton sans leur demander leur avis - c’est la loi - et de se retrouver aujourd’hui à risquer « une évolution professionnelle », voir « des mesures d’accompagnement ». Sans même avoir pu voter.

Le pire, c’est le « flou », le « couperet » prêt à tomber. Les requérant-e-s d’asile qui se plaignent d’attendre de longs mois une réponse à une question de vie ou de mort feraient bien de s’inspirer du stoïcisme de ces chef-fe-s. Leur lutte promet d’être belle mais rude. Réputé de longue date pour ses décisions administratives incompréhensibles, l’EVAM est passé maître en « problème de transparence ».

Et ce n’est même pas une question d’argent. L’EVAM a déjà gaspillé des fortunes pour pourrir la vie des réfugi-é-s à l’aide d’’urgence et continuera à le faire. Pour ses cadres « sur le balan », c’est cependant encore pire : être sacrifié-e-s sur l’autel des coupes budgétaires, ça aurait une certaine noblesse, elles et ils n’auraient rien dit. Mais maltraiter ainsi, gratuitement, leur petite personne impose la prise de parole. Que ces cadres organisent quotidiennement  la « maltraitance » institutionnelle, d’un degré infiniment plus grave, infligée aux migrant-e-s ”accueilli-e-s” par l’EVAM, n’y change rien !

Nous encourageons donc la direction de l’EVAM et les chef-e-s rebelles à continuer chacun leur héroïque combat respectif. Perdez-y autant de temps que possible à cette « nouvelle organisation ». Peut-être laisserez-vous ainsi tout-e-s les réfugié-e-s vivre enfin en paix dans le canton de Vaud.

Droit de Rester, Lausanne


* l'article en question peut être lu sur le site du journal: