dimanche 21 avril 2013

« Tout cela est arrivé, et rien de tout cela ne doit jamais plus se produire »

« Tout cela est arrivé, et rien de tout cela ne doit jamais plus se produire »1
(Simonetta Sommaruga)

Tout à fait, madame la conseillère fédérale ministre de la Justice. Aussitôt dit, aussitôt fait, il ne vous reste plus qu’à prendre une feuille et un stylo, et à inscrire la fermeture définitive de tous les centres de détention administrative du pays. QUOI ?! Il reste encore de tels centres ? Alors il y a encore des gens qui sont « placés sans protection, sans explication, dans un foyer étranger, méprisés, abaissés, humiliés » ? Pourtant, « on a de la peine à croire que ça s’est passé chez nous » (24heures).
Quelle hypocrisie. Alors que les centres se remplissent de migrant.e.s sans papiers, indésirables, « souillés » et « considérés comme des déchets »2, la suisse demande pardon aux humiliés d’un autre temps. Leur crime ? Hier, « être enceinte ». Aujourd’hui, être en Suisse.
Quand vous excuserez-vous pour les « souffrances qui sont infligées aux détenu.e.s administratifs » d’aujourd’hui ? Quand est-ce que les renvois forcés et les « mesures de coercition », que dans votre novlangue vous nommez « aide d’urgence », seront considérés comme une « violation de la dignité humaine », si chère à vos yeux aveugles ?

Dans votre discours, vous feignez que ces milliers de femmes et d’hommes sans papiers et sans droits n’existent pas. Nous, nous « ne détournons pas le regard ». « Nous sommes tous concernés » par ces zones de non-droit, qui font des migrant.e.s des sous-êtres humains et qui institutionnalisent l’apartheid.

Soyez cohérente,
fermez les centres de rétention.

1 Toutes les citations sont extraites du discours de Simonetta Sommaruga lors de la cérémonie de commémoration des victimes de détention administrative, Berne, 12 avril 2013
2 Sentiments d’une ex-internée administrative de Hindelbank

tract du 15 avril 2013

Expulsion d’une famille par vol spécial, un nouveau cas de violence d’Etat maintenu dans le silence


Le 11 avril à 4 heures du matin, 30 policiers font irruption dans un centre EVAM : une mère, quatre enfants et une adolescente sont emmenés sans la possibilité de faire leur valise. Le père, en détention administrative depuis 3 mois à Frambois, les rejoindra avec les mêmes méthodes. Pour des raisons de procédure, reste dans l’appartement la grand-mère de 75 ans, aveugle, impotente et sans assistance (pourquoi pas 29 policiers et 1 pour elle ?...). Embarquement dans un vol spécial affrété uniquement pour eux. Les adultes sont attachés. Belle image que garderont les enfants (6, 9, 10 et 14 ans) de leurs parents « criminels ». Le budget étant maintenant largement dépassé, chacun recevra 50 euros pour vivre à Sarajevo, sans famille et sans contact, et pour les enfants sans possibilité de comprendre la langue.

En effet, la famille, d’origine Rrom, en Suisse depuis 5 ans, a dû fuir la Bosnie dans les années 90, après avoir perdu maison et terres durant la guerre. Après un long périple en Europe, où ils tentent en vain de trouver refuge, ils arrivent en Suisse et déposent une demande d’asile : les populations Rroms sont victimes de discriminations sévères et avérées en Bosnie. Les enfants, ayant débuté leur scolarisation en Suisse, ont évidemment le français comme langue de référence.

Décidemment, l’Histoire se répète. Le même 11 avril, Mme Sommaruga présentait les excuses officielles aux victimes des mesures de contraintes et des placements forcés d’enfants, dans les années 60 :

« Nous ne pouvons plus continuer à détourner le regard, car c'est précisément ce que nous avons fait pendant bien trop longtemps », « C'est une violation de la dignité humaine"[1]

Quelle actualité, merci Monsieur Leuba !


[1] Le Temps, Excuses officielles aux anciens enfants placés, vendredi 12 avril 2013

tract du 16 avril 2013

jeudi 11 avril 2013

Fête des migrant-es en lutte samedi 20 avril

Venez nous rejoindre à la Fête des migrant-es en lutte! Samedi 20 avril 2013, dès 15, à la Frat, place Arlaud 2, Lausanne.

Programme
15h: Film «Mare chiuso - mer close» d’ Andrea Segre et Stefano Liberti,
en présence de l’auteur

17h: Table ronde
«Immigration: des réalités sans stigmatisations»
Avec André Kuhn (professeur Unil, criminologue), Chloé Bregnard Ecoffey (juriste, directrice du SAJE-Eper) et Stefano Liberti (réalisateur de «Mare chiuso»)

Repas

20h: Concerts de Joël Woguia ; Nya ; Raggumbians, Joel Woguia