mercredi 16 décembre 2015

Ils sont mariés, mais le SEM les envoie bouler l’épouse aux Pays-Bas, le mari en Allemagne


10 novembre 2015    Le Secrétariat d’Etat aux Migrations (SEM), qui était censé examiner les demandes d’asile en des temps plus heureux, s’est mué en usine à rendre des décisions de renvoi Dublin. Quiconque a ses empreintes enregistrées chez l’un quelconque de nos voisins européens, est à peu près certain de s’y voir renvoyer dans les 2 mois. Le SEM a récemment déclaré publiquement que les éventuelles demandes d’asile de syriens ou d’érythréens notamment, seront examinées plus tard. Pour l’heure, l’affaire est au délestage du « fardeau » de l’asile.
Un couple qui s’est marié en Allemagne se voit ainsi renvoyé dans deux Etats différents, Monsieur en Allemagne et Madame aux Pays-Bas, et ce, malgré leur insistante demande de rester unis. Les autorités n’ont qu’à dire que le mariage n’est pas prouvé (arrêt du Tribunal administratif fédéral D-5899/2015), ou que cela n’est pas tout à fait un vrai mariage (D-3907/2015, E-3418/2013), ou que l’acte de mariage n’est peut-être pas tout à fait authentique (D-3014/2015), sait-on jamais, ou que les amourettes ne sont pas du ressort de l’asile. D’ailleurs, même si le couple a trois enfants, ce n’est pas une raison pour ne pas renvoyer le père en Italie, la famille n’aura qu’à suivre, si c’est vraiment une vraie famille (D-3800/2013).
Le règlement Dublin insiste bien sur le droit à la protection des liens familiaux, mais seulement comme déclaration d’intention, dans son préambule, entre la déclaration du droit d’accès à une procédure d’asile et celle du droit à la protection de la dignité humaine, à un recours effectif, et de tous les autres droits fondamentaux en général. Il y aurait presque trop de droits dans ce règlement. Sauf que dans les articles de loi eux-mêmes, on n’en voit guère la trace. Concrètement, le règlement Dublin n’affirme que le droit de l’autorité de renvoyer les demandeurs d’asile dans le pays par lequel ils ont transité avant de venir en Suisse. Et ainsi, l’autorité a toujours raison.

lundi 14 décembre 2015

Pétition

Voici une pétition en faveur de la famille Sinanovic. A imprimer, signer et renvoyer au plus vite! Merci

mardi 8 décembre 2015

Lausanne ville refuge

Rassemblement jeudi 10 décembre, 17h30, place St-Laurent !

lundi 30 novembre 2015

Etes-vous incollable en matière d’asile ?

En 9 questions-réponses, le nouveau quiz interactif Il y a ce qu'on dit sur les réfugiés. Et il y a la réalité élaboré par Vivre Ensemble cherche à confronter certaines idées reçues aux faits et aux chiffres. L’objectif est d’inciter chacune et chacun à rester critique face aux informations, parfois erronées, véhiculées sur la problématique des réfugiés. Et à repousser les limites de l’intolérance et du rejet.
Cette version web interactive de la brochure publiée par Vivre Ensemble fin 2012 propose des informations actualisées, mais surtout un volet  « pour en savoir plus » permettant à l’internaute qui le souhaite d’en découvrir davantage.

En effet, les questions-réponses sont volontairement courtes. A chaque préjugé, le site offre en complément des explications, documents, statistiques et autres liens à l’intention de celles et ceux qui veulent comprendre et confronter la réponse proposée à d'autres sources.

lundi 23 novembre 2015

Le collectif R à l'uni de Lausanne

Depuis ce matin, le collectif R occupe un auditoire de l’Université de Lausanne. Par ce geste, le collectif R veut appeler la communauté académique à prendre position en faveur d’une politique d’hospitalité. Cette occupation, non violente et provisoire, est déjà soutenue par plusieurs dizaines d’enseignantes et d’étudiantes de l’Université de Lausanne.
Durant ces quelques jours de présence sur le campus, le collectif R appelle toutes les personnes intéressées à venir rencontrer des réfugiées menacées de renvoi, à participer à des débats et à construire une résistance collective. 
La politique migratoire européenne et suisse ne met pas seulement en danger des vies humaines, elle compromet également notre dignité si nous restons silencieux. Nous appelons la société civile à se mobiliser pour que le droit d’asile, la solidarité et l’hospitalité ne soient pas des mots vains. En tant que lieu de production et de diffusion du savoir, l’Université a un rôle important à jouer. Une véritable démocratie ne peut pas faire l’économie d’une pensée critique, qui ose remettre en question des lois qui violent les droits fondamentaux. 
Venez nous rejoindre à l’auditoire 1612, Geopolis. Durant toute la semaine, nous organisons des moments de débats, de discussions, des rencontres, pour réfléchir à une autre politique de la migration pour dénoncer et pour résister ensemble au repli sur soi et à l’égoïsme et pour développer des formes de résistance active.

Les murs de St. Laurent continuent à protéger des réfugiées d'un renvoi indigne pendant que le collectif R est présent à l’Université. 


Signez notre déclaration de soutien : www.desobeissons.ch/soutien-unil

Mardi 24 novembre, 12h-14h: rassemblement de soutien, hall de Geopolis


Venez nous rejoindre à l’auditoire 1612, Geopolis. 
Le programme est affiché sur les murs de l’Université chaque jour.
Repas solidaire entre 12h et 14h, débat 17h, apéro 19h

« Penser ne fait pas seulement appel à l’intelligence et à la profondeur, mais avant tout au courage ». (Hannah Arendt)

« Penser c’est déjà changer. Penser un fait, c’est déjà changer un fait. Penser c’est résister. Penser collectivement, c’est se donner les moyens de changer collectivement. » (Collette Guillaumin)

www.desobeissons.ch

lundi 5 octobre 2015

Manif pour un véritable accueil des réfugié.e.s

POUR UN VÉRITABLE ACCUEIL DES RÉFUGIÉ.E.S
samedi 10 octobre 13h
Place Neuve
Genève manifestation

STOP DUBLIN STOP RENVOIS STOP BUNKER



Alors que des millions de personnes fuient la répression, la misère et la guerre et que les pays aux portes de l’Europe ne parviennent plus à accueillir dignement ces réfugié.e.s, il est nécessaire de réaffirmer notre solidarité en exigeant que la Suisse fasse de sérieux efforts pour offrir son aide. Nous ne pouvons pas nous contenter de rester spectateurs.trices de cette détresse humaine et continuer de cautionner une politique d’asile suisse restrictive et mortifère. Ensemble, nous devons exiger que la Suisse ouvre ses frontières et accueille les migrant-e-s, d’où qu’ils et elles viennent et quelle que soit la violence qu’ils et elles fuient (politique ou économique), dans des conditions dignes !


mercredi 23 septembre 2015

Une violence administrative ordinaire… mais pas sans conséquence

L’administration fédérale, c’est bien connu, a de multiples bras, mais pas de visage, ce qui lui permettrait de traiter les dossiers avec équité et diligence. Vraiment? Au SEM (Secrétariat d’État aux migrations, anciennement ODM), l’aveuglement confine avec l’absurdité, comme le confirme le témoignage ci-joint. 
R. M., originaire de Russie, est arrivé en Suisse en 2009, où il a déposé une demande d’asile qui a été immédiatement rejetée. Il a demandé à être transféré en Hongrie, où il pourrait continuer sa profession de médecin, mais le SEM n’y a donné aucune suite. Berne veut renvoyer monsieur M. en Russie, où il a pourtant été vraisemblablement torturé par les forces de police et où il n’est pas à l’abri d’une arrestation. 
La non-prise en considération des risques d’arrestation et de mauvais traitements en cas de retour dans le pays fui est fréquente de la part du SEM qui a une vision très restrictive de l’asile. Ce qui ici nous choque particulièrement est plutôt le traitement qui a été réservé à R. M par l’administration fédérale. Chaque échange de courrier fait preuve d’erreurs si grossières que l’on est en droit de se demander si la demande d’asile de M. M. a même été lue. 
D’abord médecin-stomatologue, reconnu par un diplôme conforme, R. M est devenu dans le dossier du SEM vague guérisseur spirituel; les dates de ses demandes et ajouts aux dossiers varient d’un courrier à l’autre; et le SEM ne sait pas très bien si c’est M. R. M qui demande l’asile, son épouse ou son avocate. 
Mais les fonctionnaires du SEM ne font pas que preuve d’incompétence dans ce dossier, ils montrent aussi un cynisme à toute épreuve. Alors que son médecin témoigne d’un état dépressif sévère accompagné de risque suicidaire élevé, le SEM estime que son appréciation de la situation ne sera modifiée que par une péjoration de l’état de santé du demandeur. Qu’est-ce qui peut péjorer un risque suicidaire élevé, à part un passage à l’acte?
R. M souffre de troubles psychiques dus aux tortures subies en Russie. Le traitement dont il est l’objet de la part du SEM renforce son état de stress post-traumatique et sa dépression. Aujourd’hui, R. M demande que l’on écoute et que son dossier soit étudié avec équité. Il faut que le SEM reconnaisse ses erreurs et traite sa demande avec compétence. 
Le labyrinthe kafkaïen dans lequel M. R. M est enfermé est le résultat de l’absurdité du fonctionnement du SEM. Les réformes de l’asile visent à accélérer ces procédures, mais c’est les humaniser qu’il faut. Car derrière chaque dossier il y a une personne qui demande à être entendue. Les négligences graves, telles que celles qui frappent R. M  sont le résultat du mépris que certain.es fonctionnaires étalent face aux étrangers; et ces négligences peuvent avoir de graves conséquences. Ces trois derniers mois, le corps de R. M  a  tout simplement refusé de s’alimenter, épuisé par une procédure absurde et truffée d’injustices. Si aujourd’hui M. R. M a recommencé à manger, sa souffrance reste la même.
Le collectif Droit de rester veut rompre le silence qui entoure R. M et dénonce le traitement irrespectueux qu’il reçoit. Il demande que le SEM reconnaisse les erreurs commises et répare ses erreurs en accordant au dossier de M. R. M l’attention qu’il demande. 

Collectif Droit de rester, 23 septembre 2015

Pétition urgente

Bonjour, merci de signer et renvoyer au plus vite cette pétition en faveur de la famille Ikanovic!

jeudi 17 septembre 2015

Renvoi vers l’Italie en toutes circonstances

15 septembre 2015       Le SEM ne démord pas des opportunités de renvoi des réfugiés en Italie, quelle que soit la situation. Même les cas les plus difficiles sont « transportables » au-delà de nos frontières, car les possibilités d’accueil en Suisse « incombe exclusivement aux Etats compétents ». Comprendre que le seul le SEM en décide, exclusivement, égoïstement et de manière omnipotente. La société civile n’a pas son mot. Le SEM précise à l’attention du requérant érythréen dont il est ici question : « votre désir de pouvoir rester en Suisse ne saurait influencer la détermination de l’Etat compétent pour l’examen de votre requête. » Comprendre ici que le requérant lui-même n’a pas son mot à dire et que quel que soit son parcours, les raisons de sa fuite, ses explications, rien ne peut influencer la décision du SEM de le renvoyer en Italie. Voici donc comment le SEM prononce cette décision :
Le SEM décrit tout d’abord la situation :
« A la fin de votre audition, vous mentionnez également souffrir du HIV. Vous expliquez que cette maladie vous a été diagnostiquée en Suisse et que c’est la première fois que vous suivez un traitement à ce sujet. Vous expliquez avoir appris que vous souffrez aussi de tuberculose.
Il ressort du rapport médical que vous souffrez d’une tuberculose pulmonaire, du HIV et de schistosiomase. Dans ledit rapport médical, il est indiqué que le traitement antituberculeux que vous avez débuté en juin devra se poursuivre pour une durée de 6 mois, et qu’ensuite, dans 6 mois, vous devrez commencer des traitements antirétroviraux probablement à vie. Dans ce rapport, il est également mentionné que vous nécessitez un suivi régulier au niveau clinique et biologique. Il est encore mentionné que votre pronostic avec traitement est fatal à moyen terme. »
Le SEM motive ensuite sa décision de renvoyer le jeune homme en Italie :
« Pour ce qui concerne votre état de santé, il est opportun de noter qu’une mise en danger sérieuse de la santé est donnée lorsqu’il est à craindre que l’état de santé de la personne concernée se dégraderait très rapidement au point de conduire, d’une manière certaine, à la mise en danger concrète de l’intégrité physique ou psychique (JICRA 2003 n°24), voire que sa vie soit mise en danger en raison de l’absence de possibilité de traitement sur place (JICRA 2003 n° 24).
Or, tel n’est pas le cas en l’espèce vu l’existence de soins médicaux en Italie, aussi bien en ce qui concerne les maladies psychiques que physiques, et vu les diagnostics vous concernant.
Les autorités italiennes seront informées de votre état de santé avant votre transfert. »

Les choses ne peuvent être plus claires…

vendredi 21 août 2015

mardi 4 août 2015

Communiqué de soutien aux gens du jardin

« Les gens du jardin », une trentaine de personnes issues de la migration dorment dans le jardin du sleep-in à Lausanne. Ce phénomène n’est pas nouveau mais est aujourd’hui rendu visible puisque ces hommes s’organisent et parlent… «Nous sommes des migrants de différents pays, nous avons fui la pauvreté, la violence, une vie sans avenir. Nous som­mes venus en Suisse dans l’espoir de trouver la paix, une vie meilleure et du travail. Nous nous sentons abandonnés. Nous avons besoin d’aide». Leurs paroles font échos avec toutes celles des personnes du collectif « Droit de Rester » : Que les migrant.e.s refusent de vivre dehors ou d’être renvoyé.e.s dans des pays qu’ils ont fui, leur combat est le même : il s’agit d’une lutte pour exister et pour le droit de vivre dignement là où ils ont choisi.
A Lausanne comme ailleurs en Suisse, les autorités ne prennent pas des mesures adéquates pour mettre à disposition des lieux d’hébergement d’urgence et préfèrent ignorer et invisibiliser ces personnes et les problématiques qu’elles mettent en évidence : 1. Il manque depuis des années des places d’hébergement d’urgence face à une précarité qui est le produit des logiques capitalistes et de répression des pauvres dont font partie la part des migrants les moins nombreux mais les plus diabolisés (migrants extra-européens, requérants d’asile, etc) 2. Les politiques et pratiques migratoire sont ultra-restrictives, inhumaines, discriminatoires et poussent intentionnellement à la marge et à la rue ces « indésirables ».
Description : https://dub114.mail.live.com/ol/clear.gifDescription : https://dub114.mail.live.com/ol/clear.gifDescription : https://dub114.mail.live.com/ol/clear.gifMaintenir des personnes dans la rue sous prétexte de manque de place ou les renvoyer dans des pays qu’ils ont quitté pour des raisons légitimes, tout ceci relève de la même logique : se débarrasser des plus pauvres et les exclure de leurs droits. L’occupation de ce jardin, comme celle de l’église St-Laurent à Lausanne ou des mouvements stop bunker montrent que cette situation de mépris et de négation des droits ne peut plus durer.
Nous soutenons tous les gens du jardin dans leur révolte qui est aussi la nôtre et demandons pour tous le « droit de rester ». Nous estimons que la migration est une force et non une menace et qu’elle doit être une liberté fondamentale pour toutes et tous. Nous demandons l’accueil des migrant.e.s fuyant la guerre, la misère ou la dictature. Nous exigeons donc des solutions pour les gens du jardin comme pour tous ceux et celles dans leur situation ainsi que la suspension immédiate de tous les renvois.


Le Collectif Droit de rester

samedi 27 juin 2015

Grand mobilisation mardi 30 juin à Lausanne



Devant le REFUGE, St-Laurent, MARDI 30 JUIN, 17H30
On se rassemble en masse pour demander la libération de Tesfaalem, en prison à Frambois depuis le 22 avril !!! Pour faire entendre nos revendications dans les rues de Lausanne! Pour stopper les renvois en Italie! Pour en finir avec les mesures de contraintes et l'emprisonnement des migrant.e.s ! 
ON LÂCHE RIEN!

(Pour plus d'informations sur l'événement, n'hésitez pas à vous rendre sur le site www.desobeissons.ch ou l'événement facebook https://www.facebook.com/events/1456198644696523/ )


Refuge st-Laurent: Le 4 juillet dès 18h, FESTI-R prend ses quartiers Sous-Gare


Le samedi 4 juillet 2015, vous êtes tous conviés dès 18h à une nouvelle soirée de concerts de soutien au Refuge Saint-Laurent. Au programme, du reggae, du rap et le groupe français HK qui nous fait le plaisir de venir jouer en session acoustique. (voir affiche ci-dessous)

Un repas traditionnel érythréen ainsi qu'une exposition de photographies dans le foyer du bar sont également au programme de la soirée...

Nous espérons d'avance, vous y voir tous et toutes en grand nombre :D

(Pour plus d'informations sur l'événement, n'hésitez pas à vous rendre sur le site www.desobeissons.ch ou l'événement facebookhttps://www.facebook.com/events/502745366542262/ )

Le groupe Animation du Collectif R


lundi 22 juin 2015

Pétition

Pétition à télécharger et renvoyer au plus vite!

J’ai été expulsé de l’école obligatoire  (1999). J’ai été maltraité, torturé, emprisonné avec 3 ans de sursis durant mon service militaire (2001).  J’ai été interpellé lors d’une manifestation d’étudiants de l’université du Téhéran (avril 2005). Tout ça à cause de mes croyances religieuses et que l’état dictateur d’Iran ne tolère pas les contraires à l’opinion dominante dans mon pays. Par crainte d’aller en prison pour plusieurs années, d’être torturé  et y laisser la vie,  j’ai décidé  de quitter mon pays natal et j’ai choisi l’exil.
Je suis en Suisse depuis janvier 2006. Ma demande d’asile a été rejetée en 2011 et je suis à l’aide d’urgence depuis plus de 4 ans. Durant ces années, j’ai pu finir plusieurs formations à l’EVAM (établissement vaudois d’accueil des migrants) tels que : certificat d’études de français pratique AQB, cours de santé (aide d’auxiliaire), formation de HIV,  puis continuer mon intégration dans le domaine de la santé et dans la formation d’infirmier à HESAV (Haute École de santé Vaud), Principe de bases des premiers secours (niveau samaritain) et  cours de massage relaxant.  J’ai été comme bénévole aux Cartons et Jardins du Cœur d'Yverdon-les-Bains,  pendant plus de 3 ans.
Mon renvoi en Iran risque d’entraîner de sérieuses conséquences.

Nous demandons aux autorités du canton du Vaud, ainsi qu'aux autorités fédérales de faire tout ce qui  est en leur pouvoir pour que Monsieur Hadi NESSARI reçoive un permis de séjour de longue durée.

samedi 20 juin 2015

Soutien à No Bunker – collectif d’occupation du Grütli


« On nous enterre dans des bunker, on nous fait manger de la merde : y’en a marre ! » Les cris de révolte des réfugiés résonnent depuis une semaine dans les rues de Genève. En cause, leur prochain transfert dans des abris PC. L’État de Genève invoque la nécessité de faire de la place dans les foyers pour les familles. Mais à Genève comme à Lausanne, cette pénurie de place d’accueil est due à une politique délibérée des autorités qui, après avoir fermé des hébergements sous le mandat de Blocher à la tête de l’asile, n’ont pas voulu planifier de nouvelles structures, adaptées à l’accueil d’êtres humains.
À Genève, comme ailleurs en Suisse, les autorités préfèrent entasser les réfugiés sous-terre, les éloigner des centres-ville, les invisibiliser, montrant ainsi leur mépris de l’humanité des migrant.e.s. Mais, comme à Lausanne l’année passée avec le mouvement Stop Bunker, les migrants ne sont pas prêts à se laisser enterrer, et ils sont soutenus par toute une partie de la population qui manifeste à leurs côtés.
Enfermer les réfugiés dans des bunkers sous prétexte de manque de place, ou les renvoyer en Italie sous prétexte cette fois d’accords internationaux procède de la même logique : il s’agit de se débarrasser le plus possible des «indésirables», infime minorité de la population. En effet, seul 1 % des personnes résidant en Suisse relèvent de l’asile – or on veut nous faire croire que la Suisse serait «envahie» par «un afflux massif» de migrant.e.s prêt.e.s à risquer leur vie en Méditerranée pour rejoindre le paradis helvétique.
L’occupation du Grütli à Genève et celle de l’église St-Laurent à Lausanne montrent que cette situation de mépris ne peut plus durer et qu’il faut arrêter de fermer les yeux. Que les migrant.e.s refusent d’habiter sous-terre ou d’être transféré.e.s en Italie pour y dormir dans les rues ou les gares déjà surpeuplées par des milliers de rescapés du voyage en Méditerranée, leur combat est le même : il s’agit d’une lutte pour le droit de vivre dignement là où ils ont choisi.
Nous soutenons toutes ces personnes dans leur révolte qui est aussi la nôtre. Nous estimons que la migration est une force pour ce pays et non une menace. Nous voulons une politique d’hospitalité à l’égard des migrant.e.s fuyant la guerre, la misère ou la dictature. Nous exigeons donc la fermeture des abris PC et la suspension immédiate de tous les renvois, en particulier vers l’Italie, qui fait face à une crise humanitaire sans précédent.

Collectif Droit de rester, 20.06.15