mardi 22 octobre 2024

20 ans de lutte!

 Il y a 20 ans, à l’été 2004, le renvoi des 523 réfugié·es ayant fui la guerre des Balkans générait une crise institutionnelle majeure dans le canton de Vaud. Ainsi commençait ce que la presse a appelé l’« affaire des 523 » qui a essaimé à Lausanne, Vevey-Riviera, Yverdon – Nord vaudois, Payerne, Chablais, La Côte et Vallée de Joux avec l’ouverture de 26 refuges successifs. Depuis, pratiquement toutes et tous ont été régularisé·es, sans compter les 175 refugié·es originaires d’Ethiopie ou d’Erythrée qui se battaient alors avec nous.


Afin de marquer le coup, de se retrouver, de s’actualiser sur les luttes en cours et de faire la fête, nous vous convions à la Grande Fête des 523 le samedi 26 octobre 2024 à l’ARSENIC.

Programme :
Dès 17h : accueil
Vers 18h30 : film, table-ronde, prise de paroles
Autour de 20h : Repas
Dès la fin des repas : DJ et musique


mardi 16 juillet 2024

Permanences durant l'été

Nous prenons une pause estivale! La prochaine permanence aura lieu le 12 août, 18h30, Maison de Quartier sous-gare.

lundi 3 juin 2024

Action de solidarité contre les renvois de familles en Croatie

 

Stop aux renvois inhumains d’enfants !

Stop aux renvois forcés de familles !

Stop aux renvois Dublin en Croatie !

 

Action de solidarité contre les renvois de familles en Croatie :

samedi 8 juin 2024, 11h, place du 14 juin (devant l’Eglise St-Laurent) à Lausanne

Plusieurs familles afghanes ont été violemment renvoyées en Croatie ce printemps par le canton de Vaud. Les enfants sont encore sous le choc des descentes de police à l’aube. Faute de soins médicaux et de moyens pour mener une existence digne en Croatie, ces familles sont revenues. Elles sont à nouveau menacées de renvoi forcés dans le cadre des accords de Dublin.

De nouvelles violences policières envers ces familles et en particulier envers ces enfants âgés entre 20 mois et 13 ans seraient inacceptables !

Rassemblons-nous pour soutenir ces familles, exiger leur régularisation et empêcher tout nouveau renvoi par la force.

Venez témoigner votre solidarité le samedi 8 juin 2024 à 11h00, place du 14 juin, à Lausanne !

Afin de permettre aux personnes déboutées ou sans statut légal de participer sans risques, la manifestation est autorisée.

Un stand avec du matériel d’information et des lettres de soutien sera aussi sur place de 10h à 14h. N’hésitez pas à passer juste un petit moment pour signer, échanger avec les personnes concernées et vous informer.

 

Vous pouvez d'ores et déjà télécharger ici des lettres de soutien pour la famille HABIBI/AZIMI et la famille HUSAINI/MOBAREZ. Merci de les signer et envoyer au plus vite! 

vendredi 3 mai 2024

Pourquoi tant de violences envers des femmes et des enfants afghans ?

 Lausanne, 3 mai 2024. Lors d’une conférence de presse, le collectif droit de rester et des bénévoles engagé.e.s auprès des migrant.e.s dénoncent les violences exercées par le canton de Vaud contre les exilé.e.s, dont de nombreux mineur.e.s, particulièrement lors de l’exécution des renvois forcés.

Trois familles afghanes expulsées de force en vertu des accords de Dublin et revenues en Suisse témoignent :

     De la violence lors de l’exécution des renvois forcés, notamment sur des enfants :

 Arsalan, 18 mois, enlevé de force dans la chambre de ses parents le 19 mars et séparés d’eux pendant 2 heures, maintenu dans une autre pièce avec la police, sans ses parents, criant et pleurant pour sa mère. Il a ensuite été médiqué pour le calmer pendant le renvoi, selon les observations de ses parents.

Fatema, une jeune adolescente de 14 ans, encerclée à l’aube du 4 avril par 5 policiers la séprant de sa mère, choquée et criant « je n’ai rien fait, laissez moi tranquille ! », a été très traumatisée par son renvoi forcé. Depuis, son sommeil est perturbé par des cauchemars incessants, et elle est prise en charge par l’hôpital de l’enfance.

     Des terribles conditions d’accueils dans les pays de renvois :

               A l’arrivée à Zagreb, la famille d’Arsalan a demandé des soins pour leur bébé malade, avec 40° de fièvre mais les autorités croates ont refusé. Ils n’ont reçu aucune prise en charge médicale ni nourriture pour leur enfant. Quand ils ont demandé de l’eau, ont leur a répondu « aller boire dans les toilettes ». Le camp où ils se trouvaient est insalubre et infesté d’insectes.

A l’arrivée de Fariah le 4 avril à l’aéroport de Zagreb, seule avec ses 3, elle n’a reçu aucune information : « La police nous a laissés à un arrêt de bus et ne nous a rien dit d’autre ». Elle a passé la nuit dehors avec ses 3 enfants de 9, 11 et 14 ans.

Une famille afghane revenue après son renvoi forcé en Croatie a déjà obtenu que sa demande d’asile soit traitée en Suisse. Le collectif Droit de rester constate l’absurdité de ces mesures coercitives et leur absence d’impact pour l’intérêt commun de notre canton au regard des importants coûts humains et financiers engendrés, alors que les personnes renvoyées reviennent en Suisse et y obtiennent un titre de séjour.

S’appuyant sur les statistiques en matière d’asile 2023 et un arrêté du Tribunal Fédéral en faveur du canton de Neuchâtel, le collectif Droit de rester et les bénévoles affirment qu’une autre politique cantonale est possible. Nous appelons à l’arrêt immédiat des violences contre les exilé.e.s, spécialement les mineur.e.s.

 

Collectif Droit de rester // 3 mai 2024

vendredi 26 janvier 2024

Tout ça pour ça ?

 

Le collectif Droit de rester est témoin depuis trop longtemps de renvois violents de personnes déboutées de l’asile ou en procédure Dublin. Ces renvois sont traumatisants, pour les personnes concernées et les témoins, et de nombreuses personnes reviennent par la suite en Suisse malgré cela, comme le montrent ces derniers cas.

 

Mai 2023, L'Auberson, renvoi violent de la famille V.

 

Le 2 mai 2023, une dizaine de policiers fait irruption au foyer EVAM de L'Auberson. Les policiers arrachent un enfant des bras de ses parents pour les contraindre à les suivre. Cette famille afghane est renvoyée en Croatie où elle avait déjà subi des violences. Traumatisée, elle parvient à revenir en Suisse en juin. Alors, on les loge à cinq dans la même pièce avec une aide d’urgence de moins de 10 francs par personne et par jour pour vivre. Quasi impossible de chercher de l’aide : l’usage des billets de train est limité aux rendez-vous médicaux et surtout à aller renouveler l’attestation d’aide d’urgence au Service de la Population (SPOP). Souvent. Là, il faut attendre pour rien pendant des heures. Il faut subir les brimades et les menaces d’une descente de police à l’aube. Encore. Les enfants en font des cauchemars toutes les nuits.

Et après de trop longs mois de ce traitement, on leur dit que c’est bon, qu’on ne les renverra plus : la famille ne sera pas renvoyée en Croatie et est actuellement en procédure d’asile fédérale. Tout ça pour ça ?

 

16 janvier 2024 : M. A., renvoyée en Espagne par vol spécial

 

Elle a 29 ans et est diplômée de l’université de Balkh en Afghanistan. Quand les Talibans ont pris le pouvoir, elle a fondé une école pour filles, mais le régime ne l’a pas laissé faire. Pour sauver sa vie, elle a dû se résoudre à fuir. Il faut franchir les mers, les montagnes et toutes ces frontières.

Alors parfois, on se retrouve avec un visa pour l’Espagne alors que son frère a un statut légal en Suisse. Et si on a le malheur de tout de même vouloir rester proche de sa famille, c’est parti comme d’habitude : arrestation matinale, violence, avion, Madrid.

Mais en Espagne, on lui dit : « débrouille-toi, bonne journée ». Elle n’a pas accès aux soins médicaux dont elle a besoin. Le canton de Vaud n’a même pas pris la peine de vérifier son état de santé avant de la renvoyer.

Alors, comme elle ne peut retourner en Afghanistan, son choix n’en est pas un. Comme la famille afghane renvoyée en mai, elle doit revenir. Espérons que le canton de Vaud saura, cette fois aussi, revenir sur sa décision et permettre à cette femme courageuse de rester dans le pays où réside son frère.

 

Et tou·te·s les autres

 

Nous n’oublions pas qu’un jeune homme, E., arrêté le 1er novembre 2023, a été maintenu en hospitalisation pénitentiaire jusqu’à être mis de force dans un avion pour Zagreb, malgré sa grande fragilité psychologique.

Nous n’oublions pas non plus ce jeune homme qui, en décembre 2023, s’est jeté par la fenêtre du centre où il était hébergé quand la police a débarqué.

Nous sommes témoins de tant de cas de renvois violents que nous ne parvenons pas toujours à dénoncer.

Mais nous n’oublions pas tou·te·s les autres.

 

L’inhumanité de ces renvois forcés devrait suffire à abolir définitivement la pratique. Mais puisque les autorités insistent, nous devons malheureusement en dénoncer aussi l’absurdité : non seulement un coût humain, mais aussi financier, écologique, pour rien : ces personnes reviennent, et reviendront. Tout ça pour ça ?

 

Nous revendiquons des conditions de vie dignes pour tou·te·s, quel que soit le statut administratif :

-   Arrêt de toutes les expulsions

-   Arrêt de la maltraitance administrative au SPOP

-   Droit au travail et à la formation

-   Droit à un logement digne

-   Droit à se déplacer et à chercher de l’aide

-   Indexation et augmentation de l’aide d’urgence et de tous les minimums vitaux

 

 

Stop deportations !


mercredi 20 décembre 2023

Permanences fin d'année

 Il n'y aura pas de permanence le 25 décembre et le 1er janvier, mais nous nous retrouvons le 8 janvier. 

take care!

mardi 7 novembre 2023

Régularisation des familles à l’aide d’urgence

 Première séance

Le 4 mai 2023, des familles à l’aide d’urgence depuis de nombreuses années sur le canton de Vaud, se sont réunies pour discuter ensemble de leur situation, et de la façon de faire valoir leur revendication à leur régularisation par l’octroi d’une autorisation de séjour au sens de l’article 14 LAsi.

Des discussions, il est ressorti :

-        L’aide d’urgence est de très longue durée pour de nombreuses de familles, qui la subissent depuis plus de 10 ans, voire même plus de 15 ans. Les enfants ont grandi à l’aide d’urgence et leur personnalité en est profondément et durablement affectée.

-        Plusieurs familles ont des enfants devenus majeurs qui ont été régularisé.es séparément. Les enfants ont un permis B et leurs parents et jeunes frères et sœurs sont toujours à l’aide d’urgence. Ces différences de statut créent de nombreuses complications dans la vie familiale, les enfants régularisé.es étant contraints par l’EVAM de vivre dans un autre appartement que celui de leurs parents, quand bien même ils seraient toujours en apprentissage, ou auraient le souhait de demeurer auprès de leur famille.

-        L’interdiction de travailler pèse très lourdement sur le moral des familles, qui ne peuvent pas entreprendre leur vie, s’approprier leurs propres moyens d’existence, ni être autonomes.

-        Les enfants scolarisés rencontrent d’importantes difficultés dans leur quotidien. Ils et elles ne peuvent pas mener la même existence que leurs copain.es de classe et cela affecte leur développement, leur vie sociale et leurs projets de vie.

-        Plusieurs familles ont exprimé l’incompréhension des personnes suisses de leur entourage, qui sont devenues leurs amis, face à la rigidité des autorités qui refusent leur régularisation alors que toutes les conditions d’intégration sont remplies (parlent le français, promesse d’embauche et nombreuses lettres de soutien), et que ces familles font partie intégrante de la vie sociale de leur lieu de vie depuis des années.

 

Parmi les témoignages recueillis au cours de la rencontre, nous partageons celui d’une adolescente qui nous a particulièrement touché.es :

« Au gymnase, je ne sais pas comment expliquer ma situation. J’ai des copines mais je ne peux rien faire avec elles et c’est presque impossible de sortir, car il faut toujours de l’argent et je n’en ai pas. Je dois inventer des excuses. Un jour après l’école, elles voulaient aller manger une glace. J’aurais énormément aimé aller avec elles. Je voulais rester avec elles, discuter et manger une glace aussi, mais je n’avais pas d’argent. Je ne savais pas comment le dire et j’ai prétexté que je devais rentrer chez moi et je suis partie. J’étais très très triste. Arrivée à la maison, je me suis effondrée en larmes et j’ai beaucoup pleuré, pendant toute la soirée. Ce que nous vivons est très dur. Nous ne sommes pas comme les autres et nous avons la honte toujours avec nous. »

Nous remercions cette jeune fille d’avoir eu le courage de prendre la parole pendant la séance, et de raconter cet épisode qui nous a sincèrement ému.es et révolté.es.

La séance a abouti à différentes propositions d’action à délibérer lors de nos prochaines rencontres. Parmi celles-ci :

-        Il faut donner un nom à notre mouvement afin de rendre nos rencontres et nos revendications identifiables ;

-        Nous devons récolter des témoignages afin de documenter le caractère arbitraire ou opaque des procédures d’examen des conditions d’intégration devant le SPOP ;

-        Nous devons récolter des témoignages afin de documenter les pressions humiliantes et anxiogènes exercées par le personnel au guichet lors des renouvellements de l’attestation d’aide d’urgence ;

-        Il faudrait préparer une lettre de revendication de notre régularisation à adresser aux personnes responsables des administrations impliquées dans l’octroi d’une autorisation de séjour, le SPOP et le SEM ;

-        Une de nos revendications pourrait être la création d’une commission indépendante pour l’examen de l’intégration, comme cela se fait à Zürich ;

-        Nous pourrions réaliser des capsules vidéo/audio de témoignages de personnes qui subissent l’aide d’urgence ;

-        Il faudrait créer un groupe de parole afin de permettre aux adolescent.e.s et aux adultes concerné.e.s par l’aide d’urgence de longue durée de se rencontrer et de discuter de leurs difficultés avec l’accompagnement d’un psychiatre ;

-        Nous pourrions préparer un genre de pétition qui permettrait aux familles de recenser les personnes de soutien autour d’elles, et de mieux connaître l’étendue du soutien sur lequel nous pourrons compter à l’avenir.

Un ordre du jour sera établi pour la prochaine séance afin de structurer les discussions, dans le but que celles-ci aboutissent à des projets concrets qui nous permettront d’avancer.