dimanche 21 avril 2013

Expulsion d’une famille par vol spécial, un nouveau cas de violence d’Etat maintenu dans le silence


Le 11 avril à 4 heures du matin, 30 policiers font irruption dans un centre EVAM : une mère, quatre enfants et une adolescente sont emmenés sans la possibilité de faire leur valise. Le père, en détention administrative depuis 3 mois à Frambois, les rejoindra avec les mêmes méthodes. Pour des raisons de procédure, reste dans l’appartement la grand-mère de 75 ans, aveugle, impotente et sans assistance (pourquoi pas 29 policiers et 1 pour elle ?...). Embarquement dans un vol spécial affrété uniquement pour eux. Les adultes sont attachés. Belle image que garderont les enfants (6, 9, 10 et 14 ans) de leurs parents « criminels ». Le budget étant maintenant largement dépassé, chacun recevra 50 euros pour vivre à Sarajevo, sans famille et sans contact, et pour les enfants sans possibilité de comprendre la langue.

En effet, la famille, d’origine Rrom, en Suisse depuis 5 ans, a dû fuir la Bosnie dans les années 90, après avoir perdu maison et terres durant la guerre. Après un long périple en Europe, où ils tentent en vain de trouver refuge, ils arrivent en Suisse et déposent une demande d’asile : les populations Rroms sont victimes de discriminations sévères et avérées en Bosnie. Les enfants, ayant débuté leur scolarisation en Suisse, ont évidemment le français comme langue de référence.

Décidemment, l’Histoire se répète. Le même 11 avril, Mme Sommaruga présentait les excuses officielles aux victimes des mesures de contraintes et des placements forcés d’enfants, dans les années 60 :

« Nous ne pouvons plus continuer à détourner le regard, car c'est précisément ce que nous avons fait pendant bien trop longtemps », « C'est une violation de la dignité humaine"[1]

Quelle actualité, merci Monsieur Leuba !


[1] Le Temps, Excuses officielles aux anciens enfants placés, vendredi 12 avril 2013

tract du 16 avril 2013

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