lundi 14 février 2022

La nouvelle gare de Lausanne : un centre de sécurité géant ?

 
Un « centre de sécurité » de la police serait en train de se projeter au cœur de la gare de Lausanne. 3000m2 pour la Police cantonale et les douanes, des cellules de rétention et des salles d'audition, des espaces exigus sans aucune vue sur l'extérieur au fond d'un couloir sous les rails y sont prévus.
 
Nous avons appris que la Direction générale des immeubles et du patrimoine (DGIP) du canton de Vaud, qui pilote ce projet, devrait prochainement valider définitivement la construction inacceptable de cet immense « centre de sécurité » dans le complexe de la gare.
 
Alors que le site de la nouvelle gare de Lausanne se vante de la démarche « participative » du développement du pôle gare, on n’y trouve aucune référence à cette expansion du dispositif sécuritaire. Le collectif lausannois Droit de rester exige une transparence des autorités communales, cantonales et fédérales face à ce projet.
 
Quel processus politique a mené à la décision des CFF de louer ces 3000m2 à la Police cantonale et aux Douanes ? Comment se fait-il qu’il n’y ait vraisemblablement pas eu de mise à l’enquête publique auprès des instances démocratiques de la ville ou du Canton quant à l’utilisation de ces bâtiments ? Quel est le rôle de l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF) dans tout cela ? Quel est le rôle de l’Office fédéral des transports ? Et à quoi serviront ces cellules de rétention ? Qui y sera détenu et dans quel but ?

Nous exigeons des responsables politiques qu’ils et elles fassent immédiatement toute la lumière sur ce projet et son état d’avancement. 

La gare de Lausanne est en phase de devenir le symbole de la modernisation de la ville. Le développement de ce « centre de sécurité » n’y a pas sa place. Il contribuera à rendre la gare de Lausanne un encore plus haut lieu de la répression policière contre des personnes racisées et précaires, qu’elle ne l’est déjà.

Rappelons Mike Ben Peter, mort sous les coups de la police à 300 m de la gare, et Lamin Fatty, mort dans sa cellule de rétention suite à son arrestation par le corps des gardes-frontières à la gare. Les cellules de la Blécherette et leurs conditions de détention sur le fil de la légalité ont déjà fait couler beaucoup d’encre. Ces questions d’illégalité en zone carcérale seront encore débattues ce mardi au Grand Conseil (Motion « Mettre fin aux conditions illégales de détention dans les zones carcérales »). Les témoignages de contrôle au faciès, d’humiliation et de répression ayant lieu à la gare par les équipes policières et des gardes-frontières qui y patrouillent sont nombreux.

La multiplication de cellules sous les rails permettra une détention encore plus invisible. Nous refusons que, sous les rails et sous nos pieds, des personnes soient interrogées sommairement, fouillées, refoulées, criminalisées parce que niées dans leur droit à circuler et à exister.


Nous demandons à la Ville de Lausanne et au Canton de Vaud de bloquer immédiatement les démarches de validation en cours, et de s’opposer définitivement à ce projet de centre de sécurité dangereux et inhumain.

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