mercredi 7 juin 2023

Aide d’urgence : "mes filles doivent tout le temps changer d’école"

 13 juillet 2022      Témoignage de Manoushka, invitée à Lausanne pour parler de sa condition de requérante d’asile déboutée, contrainte de vivre à l’aide d’urgence depuis plusieurs années avec sa famille.    

On nous met toujours dans un autre centre et mes filles doivent toujours changer d’école. Elles s’attachent à leurs copines de classe et à leurs professeures mais elles doivent changer d’école. C’est éprouvant et notre vie est instable. On nous met loin de la ville, il n’y a pas de transports… Le dernier bus est très tôt l’après-midi. On n’a pas de contacts avec les gens de la ville et notre vie est vide. On n’a pas de vie. Ça fait sept ans que c’est comme ça. On nous a mis dans une chambre, toute la famille. Les enfants sont toujours avec nous. Mon mari et moi, nous n'avons pas d’intimité. On ne peut pas parler parce que les filles nous entendent. Ces centres nous épuisent. Nous recevons 182 frs par semaine pour 4 personnes. Ça ne suffit pas pour manger ni pour vivre. On a fait des manifestations, mais personne ne nous entend. Je suis déprimée. Ma vie n’a pas d’issue, je ne peux pas vivre normalement, je ne peux pas grandir mes enfants normalement. Mon mari et moi nous n’avons pas de droit de suivre une formation. Nous voulons vivre comme les autres familles, avec un appartement et un travail.

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