mardi 17 février 2009

chronique accompagnante, mardi 17 février 09

Elle est venue à la permanence. Elle se tient assise au bout de la table et profite de cette chaleur humaine. De la chaleur tout court aussi: elle avoue avoir froid dans sa chambre.
Elle se tient assise, au bout de la table, sans rien demander. Elle est juste là. Et comme il y a un espace dans les personnes qui se succèdent, elle se met à parler. Elle raconte un peu sa vie. Son mariage forcé. La fuite. La faim. La peur.
Elle se tait et se tient assise au bout de la table, discrète. Elle reparle de son fils. Il vient de commencer l'école. Elle est si contente qu'il puisse fréquenter l'école, chose qu'elle n'a jamais pu faire.
Elle se tient assise au bout de la table et quand nous rangeons les chaises, elle se lève et retourne "chez elle". En nous remerciant de tout ce que nous avons fait pour elle. 
Je regarde la chaise vide et m'interroge: qu'ai-je réellement fait pour elle? Elle seule le sait... peut-être... Nous finissons de ranger, fermons les portes à clef. Je la vois au loin, marcher difficilement. 
Witness

Aucun commentaire: