mardi 17 février 2009

chronique accompagnante, mardi 17 février 09

Il explique le bruit de son centre. Il  parle des gens côtoyés qu'il ne connaît pas. Il évoque la nourriture, pas toujours très chaude. 
NEM, il est NEM.
Et il reçoit des factures : l'EVAM parfois se trompe et il doit rembourser les erreurs des autres.
Et il m'interroge: avec quel argent payer?

Il décrit sa fatigue, la fuite de son pays. Son espoir de travail ici en Suisse. La perte de son livret N, donc du droit au travail. Il broie son envie de dormir entre ses doigts fatigués. Depuis quelques nuits, déjà changés trois fois de centre, il n'a droit qu'à un lit dit de passage dans son centre.
Parce qu'il a trouvé un copain qui l'héberge une nuit sur deux, il ne peut plus prétendre à SON lit. Juste un lit de passage où les bruits, les odeurs, la déshumanisation est encore plus violente.

Il ne veut pas revenir au pays, avoir si peur de se retrouver dans une explosion. Il ne veut pas encore se cacher parce que son père est décédé avant que la faction rivale puisse le tuer. Et de cette mort volée aux ennemis de son père, il n'en veut pas.

Il pleure. Quoi faire d'autre de ce gâchis de vie?

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