jeudi 16 décembre 2010

18 DECEMBRE , JOURNEE INTERNATIONALE DES MIGRANT-ES

VENDREDI 17 DECEMBRE 2010 A 11H
CONFERENCE DE PRESSE 
AU REFUGE DU COLLECTIF A L’EGLISE ST. ESPRIT
CHEMIN DE BOISY 21, LAUSANNE



Le nombre de migrant-es dans le monde ne cesse d’augmenter et en même temps les états riches se barricadent derrière des murs, des barrières et des lois dans l’espoir d’éloigner les migrant-es à la recherche d’asile et d’accueil.
Ceux et celles qui arrivent, au risque de leur vie, à franchir les frontières se retrouvent confronté-es à un climat de méfiance, de mise à l’écart, d’humiliation et de mépris et constamment en danger d’expulsion. La Suisse et le canton de Vaud en sont un exemple parmi d’autres.

Nous, du Collectif Droit de Rester du canton de Vaud, continuons notre lutte pour le droit à la migration, à l’asile, aux droits fondamentaux pour chaque être humain. En ce moment de montée des idéologies néfastes et dangereuses, nous montrons que la résistance à ces forces obscures est possible et urgente et qu’elle constitue la seule voie pour empêcher d’autres violations de notre propre liberté et pour la construction d’une société où la dignité de chaque personne est respectée.

Nous invitons toute la presse à nous soutenir dans notre lutte pour que d’autres rejoignent la résistance des réfugié-es, des migrant-es et de toutes les personnes qui crient BASTA à l’exclusion, à la criminalisation et à la violence d’Etat qui s’abat chaque jours non seulement sur les migrant-es mais aussi d’une façon plus subtile sur nous tous et toutes.



Refuge : 076 426 06 22

mardi 14 décembre 2010

Le Refuge comme acte de résistance.

Après les paroisses de La Sallaz, de St. Joseph et de St. Paul, le refuge a été accueilli aujourd'hui à la paroisse St. Esprit, chemin de Boisy 21, à Lausanne. Deux personnes sont toujours protégées d'une menace de renvoi imminent: T. qui est menacé de renvoi en RDC après 10 ans de séjour en Suisse et  D. ex enfant-soldat de Sierra Leone,marrivé mineur en Suisse dans l'espoir de recommencer une vraie vie.
Comme eux, des centaines de personnes vivent depuis des années dans l'angoisse de l'exécution de leur renvoi qui frappe au hasard l'une ou l'autre, sans préavis. Le refuge n'est pas uniquement une protection mais se veut aussi une dénonciation et une opposition à la politique inhumaine poursuivie par le canton de Vaud dans l'application aveugle de dictats de Berne.
Le Collectif Droit de rester pour tou-te-s remet à la lumière la situation dramatique des personnes à l'aide d'urgence tenues volontairement dans l'ombre par les autorités, et demande leur régularisation. Cette régularisation est possible, exigible et urgente pour la dignités de nous toutes et tous.

samedi 11 décembre 2010

Déménagement du refuge

Le refuge déménage (encore...) ce lundi 13 décembre. Nous serons désormais au chemin du Boisy 21, à Lausanne.

Vous pouvez d'ores et déjà vous annoncer pour venir faire des permanences au 076 426 06 22.

une victoire à la cour européenne des droits de l'homme

Cour européenne des droits de l'homme
Arrêt Jusic c. Suisse (no 4691/06)*
 
Le requérant, Sead Jusic, est un ressortissant de Bosnie-Herzégovine né en 1971 et résidant à Lausanne, en Suisse, où sa demande d’asile fut rejetée. Invoquant en particulier l’article 5 §§ 1 et 5 (droit à la liberté et à la sûreté), il a saisi la Cour le 16 janvier 2006 et alléguait que sa détention pendant 22 jours en vue de son expulsion avait été illégale.

Le requérant est représenté par Mme K. Povlakic, juriste au Service d’Aide Juridique aux Exilés (SAJE), à Lausanne.

Décisions de la Cour:
- Violation de l’article 5 § 1: La détention du requérant n’est pas intervenue « selon les voies légales».
- Non-violation de l’article 5 § 5: Compte tenu de la complexité de la cause et des procédures engagées par le requérant, il a été statué à bref délai sur la légalité de la détention.
- Satisfaction équitable : 10 000 EUR sont accordés au titre de la réparation du dommage moral.

mardi 7 décembre 2010

Ensemble contre la répression

Les autorités essaient par tous les moyens de forcer les requérant-e-s d'asile débouté-e-s à retourner dans leurs pays. C'est lors des renvois forcés que la logique de répression se déploie dans toute son ampleur. Indépendamment des raisons qui ont mené une personne à quitter son pays, nous la soutenons si elle s'oppose à son renvoi, regagnant ainsi un minimum d'autodétermination dans sa vie. Nous croyons que chaque être humain est libre de décider où il/elle veut vivre. Nous dénonçons la terreur de la menace du renvoi qui plane sur toutes les personnes sans statut légal, leur rendant difficile de se défendre.

En ouvrant ce refuge, nous voulons interpeller la population. Nous pensons que la violence d'Etat nous concerne tous et toutes. Nous refusons de vivre dans une société où une telle violence est légitimée et nous appelons à la solidarité avec toutes les personnes qu'elle frappe le plus fort.

Notre collectif propose de créer des liens de solidarité entre nous, entre Suisses, immigré-e-s, sans-papiers, au lieu de nous laisser séparer. Car ce sont ces séparations qui nous rendent tous et toutes exploitables dans le système économique actuel. Au lieu de nous laisser séduire par un discours de « bouc émissaire » censé expliquer les problèmes auxquels nous faisons face dans notre vie (chômage, crise de logement, drogues, etc.) nous pensons qu'il est nécessaire de nous mettre ensemble. C'est ainsi que nous pouvons trouver des solutions immédiates pour les personnes les plus démunies et réprimées (régularisation collective des personnes sans statut légal, retour à l'aide sociale, etc) et que nous commençons à réfléchir et à agir pour construire une société où chacun et chacune puisse s'épanouir en liberté.

samedi 4 décembre 2010

Dans les médias...

Les médias abordent rarement les thématiques qui nous intéressent, et encore moins sous des angles pertinents et critiques. Il faut bien le dire, de plus en plus souvent on a l'impression que les médias dominants relaient les idées toujours plus xénophobes qui ont cours dans l'espace public. Radicalisation et banalisation du racisme, violence des discours, recul de l'idée d'égalité devant la loi... Mais où trouver un discours critique? Comment faire entendre la voix des dominé-e-s, la voix des sans-voix, des sans-droits? Face à des médias qui cherchent le sensationnel, le spectaculaire, la simplicité, comment faire passer des idées critiques, complexes, comment déconstruire le discours dominant?
Dans ce paysage médiatique désolant, voici le lien vers une émission qui fait du bien à écouter. Sur fréquence banane, "La langue des bois" propose régulièrement des sujets critiques, sous un angle original, et donne la parole à des personnes que l'on entend trop rarement.
L'émission du 16 novembre 2010, enregistré à Pôle sud, revient sur la triste réalité de l'asile en Suisse, avec la participation de Mimi et Kifu du collectif Droit de rester: "Conséquences et réalités du droit d'asile en Suisse."

Voir aussi l'émission du 9 novembre 2010: "Les idées de l'extrême droite sont-elles devenues convenables?"

Et le témoignage de Ariel, militante du collectif.

A réécouter aussi: la critique de Graziella de Coulon, dans l'émission Médialogues du 22.06.09 (l'intervention se trouve après la minute 19')

mercredi 1 décembre 2010

STOP A LA VIOLENCE ADMINISTRATIVE Non à la privation de l'assurance maladie et de l'aide d'urgence pour les débouté-e-s

L'aide d'urgence est un régime de contrainte. Ce constat est avéré depuis son application dès le 1er avril 2004: l'aide d'urgence instaure un traitement discriminatoire, inhumain, viole les droits fondamentaux et atteint les débouté-e-s dans leur santé physique et psychique. De surcroît, la menace de supprimer l'aide d'urgence est utilisée de manière récurrente et contraire au droit par le SPOP, dans le but d'obliger des personnes à « consentir » à leur renvoi. Récemment, le SPOP accroît sa pression sur les personnes déboutées, et de manière ciblée sur celles qui sont protégées par le refuge ouvert par le Collectif Droit de rester et la Coordination asile-migration Vaud depuis le 11 octobre 2010. En effet, le SPOP a supprimé pour ces personnes l'octroi de l'aide d'urgence ainsi que l'affiliation à une assurance-maladie obligatoire des soins de base. Motif: les personnes ne résident plus en centres ou en foyers d'aide d'urgence.
Or l'obligation de vie en centre d'hébergement pour bénéficier de l'aide d'urgence n'apparaît ni dans la Loi sur l'aide aux requérants d'asile et à certaines catégories d'étrangers (LARA), ni dans le Guide d'assistance édité par l'EVAM. Ce revirement arbitraire de politique pose en outre un problème d'égalité de traitement flagrant, car il y a des personnes qui reçoivent l'aide d'urgence tout en résidant dans un appartement. Cette mesure apparait donc comme une rétorsion administrative qui s'abat notamment sur les débouté-e-s en lutte et protégé-e-s en refuge. Elle sanctionne ainsi ces personnes d'avoir trouvé un soutien et une dignité nouvelle en tentant de les précariser encore plus.
Climat de double peine oblige, afin d'être bien certain que la sanction produira ses effets, le SPOP redouble la mesure d'une privation de l'assurance-maladie. Les personnes qui résident au refuge se sont vues retirer la couverture maladie octroyée aux débouté-e-s par le biais de l'EVAM. Cette privation d'un droit de base, fort problématique au vu de la législation fédérale (LAMAL), avait affecté dans un premier temps l'ensemble des débouté-e-s célibataires. Puis, en décembre 2008, le département de M. Leuba avait fait marche arrière, décidant d’assurer toute personne déboutée.
Pourquoi alors décider d’un nouveau revirement en novembre 2010 pour une catégorie ciblée de personnes? Pourquoi refuser à des personnes leur affiliation à l'assurance-maladie de base alors que le droit fédéral prévoit son caractère obligatoire et qu'elles se trouvent sans ressources (interdites de travail, soumises au régime d'aide d'urgence)? Cette mesure n'est rien d'autre qu'une action de répression politique et administrative visant à faire disparaître certaines personnes déboutées des fichiers de l’Etat.
Le refuge est un lieu public, connu des autorités. Les personnes n'y sont pas cachées, mais protégées, en toute connaissance de cause, politique et médiatique, des autorités. Il est ainsi parfaitement hypocrite et abusif de faire comme si les personnes n'existaient plus pour le SPOP. La privation d'assurance empêche les personnes de continuer leur traitement et fait obstacle à leur droit au réexamen de leur dossier, car sans assurance elles ne peuvent rassembler les rapports médicaux nécessaires à cette procédure.
Nous exigeons ainsi que ces restrictions soient immédiatement levées, que cesse le harcèlement administratif sur les personnes déboutées et que les autorités mettent leur zèle ailleurs, en particulier dans l'examen des demandes de régularisation de personnes qui habitent et font vivre ce canton depuis des années et ne sauraient être renvoyées dans un pays où ils et elles n'ont plus aucun lien.
Collectif Droit de rester, le 30 novembre 2010

lundi 29 novembre 2010

MÊMES DROITS POUR TOUTES ET TOUS BARRONS LA ROUTE AU RACISME!

Manifestation mardi 30 novembre 2010 à Lausanne

Départ de la manifestation à 17h30 devant les marches de l'église St-François


L’acceptation par une majorité de citoyennes et citoyens le 28 novembre 2010 de l’initiative UDC est révoltante ! Hier des politiciens de l’ UDC faisaient passer une initiative honteuse en prétextant une «islamisation rampante» de la Suisse, aujourd'hui l'UDC et le parlement continuent à stigmatiser les étrangers-ères: ils attisent les peurs et renforcent les préjugés en rendant les étrangers-ères responsables des crises que traverse notre société.

Avec l’acceptation de cette initiative, les droits fondamentaux des êtres humains sont une fois de plus bafoués en Suisse : le principe même d’égalité est cassé. Les étrangers-ères seront à l’avenir encore plus perçu.e.s et traité.e.s comme des citoyen.ne.s de seconde zone avec les conséquences terribles qu’une telle discrimination implique.

Afin d'enrayer cette dangereuse logique raciste et discriminatoire, nous nous devons de marquer notre solidarité avec tou.te.s les étrangers-ères: ils et elles ne doivent pas être pris.e.s pour des boucs émissaires. Les Suisses qui voient en eux et elles la source de tous leurs maux se trompent de colère : les étrangers-ères ne sont responsables ni de la criminalité, ni du chômage, ni de la pénurie de logements, ni de la baisse des retraites ! Ils et elles n’ont pas à payer de leur dignité et de leurs droits les crises que nous traversons !

Parce que nous refusons le racisme et les discriminations,

Parce que tous les êtres humains doivent avoir les mêmes droits,

Pour marquer notre solidarité avec nos ami.e.s, voisin.e.s, membres de la famille et collègues « étrangers-ères »,

Venez nombreux-euses à cette manifestation pour clamer votre indignation !

Et pour laisser le racisme sans voix et lui barrer la voie, le MLCR vous invite tou.te.s à continuer la lutte avec une première soirée de réflexion le jeudi 16 décembre à 19h à la Maison du Peuple (place Chauderon 5, Lausanne)


Cette manifestation est organisée par le Mouvement de lutte contre le racisme (MLCR)


soutenue par Collectif Droit de Rester - Coordination Asile Migration Vaud (CAMIV), Franc-Parler, MPS, Centre culturel d’Anatolie, Gauche Anticapitaliste, Centre culturel Kurde, Syndicat des Services Publics, solidaritéS, (liste en date du 29.11.10)

dimanche 21 novembre 2010

Revendications

Ce lundi 22 novembre, six semaines après son ouverture, le refuge ouvert le 11 octobre par le collectif Droit de Rester Lausanne, membre de la Coordination Asile Migration Vaud a déménagé à la paroisse Saint-Paul, au centre de Lausanne.

Des revendications ont également été déposées auprès de M. Leuba suite au rassemblement du 17 novembre sur la place du château.

Le refuge ouvert le 11 octobre par le collectif Droit de Rester déménage ce lundi 20 novembre de l’église Saint-Joseph à la paroisse Saint-Paul (av. de France 41B, Lausanne). Le collectif a ainsi fait reconnaître à nouveau le besoin urgent de ce lieu de protection et de dignité.

Ce refuge est un moyen de dénoncer les renvois forcés et de protéger des personnes menacées de renvoi. C’est aussi un moyen de dénoncer l’arbitraire dans les procédures d’asile et le fait que des dizaines de femmes et d’hommes remplissant les critères de régularisation se voient systématiquement et arbitrairement opposer un refus net des autorités, contraint-e-s de vivre une vie indigne dans notre canton, soumises durablement au régime inhumain de l'aide d'urgence, dans la peur d’être renvoyé-e-s.

Actuellement, quatre personnes sont sous la protection du collectif, dans le refuge : S. une jeune femme (Dublin) en grave danger d’être renvoyée en Hongrie, pays de ses pires souvenirs. T. et F. en Suisse depuis 8 et 15 ans et à qui les autorités vaudoises refusent une régularisation possible sous la forme de l’art. 14 LAsi. Finalement, A. jeune homme malade attribué au Canton de Vaud, mais dont la mère vit en Valais et qui vient de perdre sa sœur de 19 ans.

Or, ces quatre personnes ne sont que la pointe de l’iceberg. Ils et elles représentent de nombreuses personnes qui pourraient les rejoindre sous peu. En effet, la répression s’accentue dramatiquement en cette fin d’année. Le cas de Sveta Bakhshyan, renvoyée en Arménie le 25 octobre dernier, est le seul médiatisé, mais pourtant il n’est pas isolé. Plusieurs arrestations ont eu lieu ces dernières semaines, touchant plusieurs membres de notre collectif. Une série de vol vers le Cameroun ont précipité plusieurs femmes en prison. Ainsi, deux femmes enceintes de 4 et 6 mois ont notamment été mises en détention en vue de leur expulsion. Si elles ont été relâchées suite à la pression exercée par différentes associations, la police leur a promis un vol dans les mois qui viennent. Avant même les votations du 28 novembre proposant un nouveau durcissement des lois contre les étranger-ères, nous constatons le manque d’humanité dont font preuve les autorités suisses, à tous les niveaux.

Mercredi 17 novembre, nous avons organisé un rassemblement sur la place du château afin de dénoncer ce régime répressif qui enterre les droits humains et légitime la barbarie. Nous voulons sortir de l’impasse et trouver des solutions humaines pour toutes ces personnes qui vivent ici. Nous regrettons que les critères utilisés par les autorités pour entrer en matière sur les demandes de régularisation soient de plus en plus restrictifs et de moins en moins transparents et nous aimerions en discuter avec le département de M. Leuba.

C’est pourquoi, à cette occasion nous avons fait remettre nos revendications au ministre du DINT vaudois concernant les points suivants : 

  • L'entrée en matière sur la régularisation de toutes les personnes qui peuvent être régularisées: 

a) en vertu de l'art. 44 al. 2 LAsi[1] (cf l'art.83 LEtr) et donc de la possibilité que le canton transmette une demande de permis F à l'ODM;

b) en vertu de l'article 14 Lasi[2]  et donc de la possibilité que le canton transmette une demande de permis B à l'ODM; 

  • Le retrait du régime de l'aide d'urgence et le retour à l'aide sociale (accordée aux requérants d'asile, aux personnes admises à titre provisoire et aux personnes à protéger) pour toutes les personnes déboutées (en vertu de l'art. 82 al. 2 Letr laissant cette possibilité au canton)[3]; 
  • Le droit au travail pour les personnes déboutées de l'asile (en vertu de l'art. 43 al. 3 Lasi)[4] 
  • L’examen des dossiers par une commission multipartite, incluant divers acteurs de la société civile, dont des représentant-e-s de la Coordination Asile-Migration, afin de garantir une approche transparente et neutre. 
  • Un moratoire de six mois sur les renvois, afin que les dossiers des personnes concernées puissent être examinés en toute sécurité pour les mandant-e-s. 

 Pour toute information complémentaire, merci d’appeler les numéros suivants : 

079 / 716.58.39 ou 076 / 411.92.39 ou 079 / 446.76.59



[1]  Si l’exécution du renvoi n’est pas possible, est illicite ou ne peut être raisonnablement exigée, l’office règle les conditions de résidence conformément aux dispositions de la LEtr concernant l’admission provisoire.

[2]  Sous réserve de l’approbation de l’office, le canton peut octroyer une autorisation de séjour à toute personne qui lui a été attribuée conformément à la présente loi, aux conditions suivantes:

             a.la personne concernée séjourne en Suisse depuis au moins cinq ans à comp- ter du dépôt de la demande d’asile;

            b. le lieu de séjour de la personne concernée a toujours été connu des autorités;

            c.  il s’agit d’un cas de rigueur grave en raison de l’intégration poussée de la personne concernée.

[3] L’octroi de l’aide sociale et de l’aide d’urgence est régi par le droit cantonal. Les personnes frappées d’une décision de renvoi exécutoire auxquelles un délai de départ a été imparti peuvent être exclues du régime d’aide sociale.

[4]  Le département peut, en accord avec le Département fédéral de l’économie, habiliter les cantons à prolonger, au-delà du délai de départ, les autorisations d’exercer une activité lucrative de certaines catégories de personnes si des circonstances particulières le justifient.

vendredi 19 novembre 2010

Déménagement du refuge! (encore? ben oui...)

Le refuge déménage ce lundi 22 novembre 2010. Nous serons dès lundi dans les locaux de l'Eglise St-Paul, avenue de France 41B, à Lausanne. 

Notre AG hebdomadaire aura lieu comme d'habitude à 18h30 (cas individuels à 18h30, plénière à 19h). 

Venez témoigner votre solidarité par une visite ou une permanence! Info: 0764260622

mercredi 17 novembre 2010

Mis a la porte Votez maintenant 2xNON Episode 3

Voici la dernière des vidéos sur le sujet: à voir et faire circuler. Et surtout: ne pas oublier de voter!

mardi 16 novembre 2010

Rassemblement de protestation, Bleiberecht Bern, mercredi 17 novembre 2010


Le collectif Bleiberecht Bern invite à manifester mercredi 17.11.10 à 11h devant la prison régionale de Berne (Genfergasse 22) pour protester contre la détention de deux femmes enceintes. 

Marie-Helene E. (enceinte de 5 mois) und Aimé-Mireille D. (enceinte de 6 mois) – les 2 en provenance du Caméroun - sont depuis une semaine à la prison régionale de Berne. Elles doivent être expulsées de Suisse ces prochains jours. 


lundi 15 novembre 2010

rassemblement de protestation mercredi 17.11.10

Communiqué de presse, 15.11.10 

Depuis le 11 octobre, le collectif Droit de rester de la Coordination Asile Migration Vaud a ouvert un refuge pour protéger des migrant-e-s de renvoi forcé. Après un mois de résistance, nous appelons la presse à assister à une action de protestation mercredi 17 novembre 2010, à midi devant le Château, à Lausanne.

Le refuge, actuellement hébergé par la Paroisse St-Joseph (avenue de Morges 66, Lausanne), est un moyen de dénoncer les renvois forcés et protéger des personnes menacées. Actuellement, quatre personnes sont sous protection du collectif : S. une jeune femme (Dublin) en grave danger d’être renvoyée en Hongrie, pays de ses pires souvenirs, T. et F. tous les deux rescapés de Frambois, en Suisse depuis très longtemps et à qui les autorités vaudoises refusent une régularisation possible par l’art. 14. Finalement, A. jeune homme malade attribué au Canton de Vaud, mais dont la mère vit en Valais et qui vient de perdre sa sœur de 19 ans.

Ces quatre personnes ne sont que la pointe de l’iceberg. Ils et elles représentent de nombreuses personnes qui pourraient les rejoindre sous peu. En effet, la répression s’accentue dramatiquement. Le cas de Sveta Bakhshyan, renvoyée en Arménie le 25 octobre dernier, est le seul médiatisé, mais pourtant il n’est pas isolé. Plusieurs arrestations ont eu lieu ces dernières semaines, touchant plusieurs membres de notre collectif.

Pour dénoncer ce régime de répression et de déni des droits humains, le collectif Droit de rester organise mercredi un rassemblement devant le Conseil d’Etat vaudois. A cette occasion, nous présenterons nos revendications et une solution pour sortir de l’impasse. Nous invitons la presse à venir suivre notre action dès midi, devant le château.

Information : 

www.droitderester.ch collectif@stoprenvoi.ch  

dimanche 14 novembre 2010

STOP RENVOIS, STOP REPRESSION, REGULARISATIONS!

MERCREDI 17 NOVEMBRE 12H

RASSEMBLEMENT ET ACTION SYMBOLIQUE A LA PLACE DU CHÂTEAU A LAUSANNE

Après un peu plus d'un mois de refuge, la situation des personnes menacées de renvoi dans le canton s'est aggravée. En plus de toutes celles dont nous n'entendons pas parler, plusieurs personnes proches ou faisant partie du mouvement ont été arrêtées ou sont menacées de l'être, risquant une expulsion dans un pays où elles sont en danger et n'ont plus aucun lien. Des vols notamment vers le Togo et le Cameroun seraient prévus pour très bientôt. La politique de renvoi se resserre encore d'un cran à l'approche des votations du 28 novembre et le refuge est plus que jamais nécessaire pour les personnes exposées et nécessitant une protection urgente.

Nous lançons un appel à la solidarité et la mobilisation afin de montrer notre détermination à défendre le droit de ces personnes à rester, mener une vie digne et pouvoir être régularisées.

Lors du rassemblement du 17 novembre, le Collectif Droit de rester et la Coordination asile-migration Vaud tiendront une conférence de presse.

Venez nombreuses et nombreux mercredi 17 novembre à 12h à la Place du Château pour exprimer votre soutien et merci de diffuser cette informations sur vos listes!

mercredi 10 novembre 2010

[FR] Communiqué de presse "AUX FRONTIÈRES DE L’EUROPE. Contrôles, enfermements, expulsions"

communiqué presse sur le site de Migreurop: http://www.migreurop.org/article1771.html

Pour son deuxième rapport annuel sur les frontières de l’Europe, le réseau Migreurop a choisi de mettre l’accent sur trois moments forts du combat mené par les autorités contre les candidats à la migration : l’entrave à leurs déplacements, l’enfermement et l’expulsion.

S’appuyant sur des enquêtes de terrain originales, le rapport donne des exemples dramatiques des conséquences de cette guerre aux migrants, qui implique un recul généralisé du droit protégeant les libertés et l’intégrité des personnes.

Dénonçant le processus d’« externalisation » par l’Union européenne de sa politique migratoire, Migreurop montre comment les pays tiers sont contraints, par la menace d’une remise en cause les accords de coopération et d’aide au développement, non seulement de réadmettre chez eux les migrants chassés d’Europe mais aussi, sur leur territoire, de les empêcher d’entreprendre leur voyage vers ses portes.

De la région de Calais, en France, aux marches de la Turquie et à la mer Adriatique, des parages de Gibraltar au désert sahélo-saharien et aux nouveaux pays membres à l’est de l’Union européenne, une sous-traitance des contrôles migratoires s’effectue en chaîne, parfois très loin de l’Union mais aussi en son sein, tout particulièrement quand il s’agit de se renvoyer de pays à pays des demandeurs d’asile jugés indésirables. Toute une population d’exilés se trouve ainsi soumise, des deux côtés des frontières de l’Europe, soit à l’incarcération arbitraire, soit à l’errance et aux vexations permanentes d’un environnement hostile.

A l’heure où, pour la première fois depuis sa création, l’agence Frontex déploie ses équipes militarisées d’intervention rapide pour faire face à l’« afflux massif » de migrants à la frontière grecque comme s’il s’agissait d’ennemis dangereux, le rapport de Migreurop rappelle avec force que le droit, reconnu par les traités internationaux, à quitter tout pays et à demander protection ailleurs, est vidé de son sens si les candidats à l’émigration ou à l’asile sont assignés à résidence ou retenus en route.

Migreurop, « Aux frontières de l’Europe. Contrôles, enfermements, expulsions », Rapport 2009-2010, 128 pages.

Disponible en ligne à partir du 12 novembre sur www.migreurop.org en anglais, français, espagnol.

CONTACT PRESSE: contact@migreurop.org +33 1 53 27 87 81
Migreurop organisera la première présentation publique du Rapport à Madrid, le vendredi 12 novembre 2010 de 10h00 à 14h00 à l’Université Carlos III et de 18h00 à 23 à l’association FERINE
Voir le programme des deux présentations du rapport à MADRID :http://www.migreurop.org/article1769.html

mardi 9 novembre 2010

colloque consacré aux droits politiques des étrangers et étrangères

Le Bureau lausannois pour l’intégration des immigrés (BLI) et la Commission tripartite pour l’intégration des immigrés (CTI) organisent un colloque consacré aux droits politiques des étrangères et des étrangers qui aura lieu à Lausanne, Aula des Cèdres, le jeudi 9 décembre prochain de 13h30 à 17h45.

Réunissant des spécialistes, des politiques et des représentant-e-s des migrant-e-s, ce colloque vise à dresser le panorama des droits politiques en Suisse et à favoriser la participation politique des étrangères et des étrangers.

Programme et détail sur le site du BLI.

dimanche 7 novembre 2010

info de nobordernonation.noblogs.org

Loly Bolay, présidente Suisse de la Commission des visiteurs de prison, se plaignait hier de la manque de personnel au centre fermé de Frambois. En bref, elle soutien que les effectifs devraient être augmentés, dans le but de sauver les apparences et arriver à convaincre les détenus à rentrer chez eux de « manière volontaire ». Comme expliqué hier à la Tribune de genève par Jean-Michel Claude (Directeur de Frambois), pour convaincre, ici, on entend menacer les migrants que « qu’ils ont intérêt à arriver en hommes libres dans leur pays » autrement les autorités suisses les remettront à la police locale lors de leur arrivée au pays d’origine.

Non seulement ces personnes sont enfermées plusieurs mois sans qu’ils n’aient commis aucun délit, mais en plus, lorsque ils refusent de baisser la tête devant la machine des expulsions, elles sont consignées aux autorités de leur pays en tant que dangereux criminels, encadrés par 2 ou 3 flics helvétique, attachées à leur siège, la tête enfermée dans un casque . « Soit comme ça, soit tu déclares de partir de ton degré », voici toute la liberté qui ont les demandeurs d’asile en Suisse.

L’état se rend responsable d’un double abus envers ces gens qui fuissent d’une misère qui a été souvent provoquée par les intérêts de l’Occident : on les prive de la liberté et on compromet leur situation après l’expulsion.

Il n’y a pas besoin de plus de flics à Frambois, il y a la nécessité morale de fermer ce « lager » ethnique, toute de suite!

nobordernonation.noblogs.org, 06.11.10

vendredi 5 novembre 2010

Le canton de Vaud expulse...



Le 15 octobre 2010, Sveta Bakhshyan, âgée de 62 ans, en Suisse depuis 2004, a été arrêté sous nos yeux lors de sa convocation au SPOP (service de la population), malgré que le Grand Conseil ait décidé d'interdire ce type d'arrestation en 2007.  Parfaitement intégrée, elle travaillait comme traductrice pour  l’Evam qui l'envoyait en mission un peu partout. Suite à cette arrestation, Sveta Bakhshyan a été emmenée à la prison de Riant-Parc à Genève. Malgré son état psychique fragilisé, car la vie ne l’avait jusqu’ici pas ménagée, notre amie a été traitée comme une criminelle et expulsée sous la contrainte le 25 octobre. Elle a atterri à Erevan, en Arménie, pays dans lequel elle n’a aucune attache, elle a trouvé refuge chez une personne grâce à des contacts noués en Suisse.

Comment la Suisse et le canton de Vaud peuvent-ils mépriser à ce point la dignité humaine et les droits fondamentaux ?

Et nous résistons !

Le cas de Sveta Bakhshyan n’est malheureusement pas isolé mais est emblématique de la situation scandaleuse qui est faite à des centaines de migrant-e-s dans le canton de Vaud. Sous prétexte d’appliquer des lois (injustes et iniques) les autorités humilient, maltraitent et expulsent des personnes qui sont en Suisse depuis des années, qui vivent dans la crainte d’une arrestation qui peut survenir à tout moment, même si, comme Sveta, elles travaillent pour l’EVAM pour des salaires dont la hauteur frise l’exploitation (300 francs mensuels). 

Le collectif Droit de rester, membre de la Coordination Asile-Migration Vaud, a ouvert un refuge avec les Eglises (protestante et catholique) vaudoises pour protéger ces migrant-e-s d’une expulsion redoutée. Ce refuge, actuellement accueilli par la paroisse catholique St-Joseph (av. Morges 66, Lausanne), constitue le symbole de notre volonté de résistance. Les migrant-e-s actuellement hébergé-e-s se font les ambassadeurs/trices de leurs dizaines de compagnons et compagnes de lutte, débouté-e-s qui n’en peuvent plus de se cacher alors que leur vie est désormais ici.

Nous demandons aux député-e-s de soutenir notre démarche et de mettre le gouvernement vaudois devant sa responsabilité de protéger tou-te-s ces personnes qui construisent jour après jour notre canton. 

Nous demandons:

· l'arrêt des vols spéciaux (renvois forcés) qui se pratiquent en violation du respect de la dignité et mettent en danger la vie des personnes.

· l'arrêt des renvois en vertu des accords de Dublin (renvoi dans le premier pays européen de passage sans prise en considération des motifs d'asile).

· la régularisation pour toutes et tous notamment grâce à l'application de l'article 14 LAsi permettant la régularisation des personnes résidant en Suisse depuis plus de 5 ans.

· le retour à l'aide sociale pour toutes les personnes déboutées de l'asile actuellement soumise au régime discriminatoire de l'aide d'urgence.

UN RENVOI EST UN RENVOI DE TROP !


Lausanne le 2 novembre 2010, tract distribué devant le Grand Conseil vaudois.

Nous sommes tou-te-s des étranger-e-s!

Une initiative sympa pour montrer notre solidarité avec les étrangers et étrangères et refuser le racisme: 

http://www.collectif-l.ch/manifeste/

Et surtout: on vote 2X NON le 28 novembre!


lundi 1 novembre 2010

Manifestation samedi 6 novembre

Le 28 novembre 2010 Votez 2x NON à l'initiative raciste de l’UDC, dite des moutons noirs, et au contre-projet des Chambres fédérales!

Samedi 6 novembre Manifestation contre le racisme et contre l'initiative et le contre-projet 

Départ de la manifestation:
17h à la place St-François Lausanne

La manifestation se terminera aux alentours de 18h30 à la Fraternité, Place Arlaud Lausanne, avec un apéritif anti-raciste; suite de la soirée à l’Espace autogéré dès 20h30 pour une série de concerts.


Comment combattre le racisme? 4 soirées de réflexion et d’échange dans 4 villes
• Lundi 18 octobre 2010, 20h
au Restaurant la Croix-Verte, Perdtemps 7, Nyon
Présentation: Sabine Masson (militante au collectif Droit de rester, docteure en sociologie) et Damien Scalia (ancien président de la LSDH section Genève, docteur en droit)
• Jeudi 4 novembre 2010, 20h15 Maison du Peuple, Chauderon 5, Lausanne
Présentation: Emilie Bovet et Justine Détraz (coordinatrices du MLCR) Christophe Tafelmacher (avocat, membre du MLCR)
• Lundi 15 novembre 2010, 20h au "Bout du Monde", Rue d'Italie 24, Vevey
(pour le lieu, renseignements dès le 1er novembre, www.mlcr.ch)
Présentation: Graziella de Coulon (Coordination Asile) Katy François et Florence Métrailler (membres du MLCR)
• Mardi 16 novembre 2010, 20h Citrons Masqués, rue des Pêcheurs 4, Yverdon
Présentation: Maïla Kocher et Emmanuelle Anex (membres du MLCR)

dimanche 31 octobre 2010

Déménagement du refuge

Le refuge, après St. Jacques et après l’église de la Sallaz-Croisette est accueilli depuis samedi par

la paroisse de St. Joseph, Avenue de Morges 66*

Suite à l’occupation de l'Eglise Saint-Jacques à Lausanne le lundi 11 octobre, puis une semaine de refuge transitoire à Point d'appui, les négociations entre le Collectif Droit de rester – Coordination asile-migration Vaud et les Eglises ont abouti à l'ouverture, le 20 octobre 2010, d'un refuge dans l'Eglise réformée de La Sallaz-Croisettes, puis à l'Eglise Saint-Joseph (av. de Morges 66). A l'heure où le contexte de répression contre les migrant-e-s s'intensifie, nous saluons la concrétisation de la protection des personnes en danger.
Par ce refuge, nous nous opposons à la politique de l'arbitraire en matière d'asile. Nous dénonçons le harcèlement dont sont victimes les personnes déboutées de l’asile et menacées de renvoi. Dernièrement, une émeute a éclaté à la prison de Frambois, où des détenus, désespérés par leur situation, se sont révoltés. Le refuge est nécessaire pour protéger les personnes d'une détention certaine et de la violation de leurs droits fondamentaux.
Nous demandons:
· l'arrêt des vols spéciaux (renvois forcés) qui se pratiquent en violation du respect de la dignité et mettent en danger la vie des personnes
· l'arrêt des renvois en vertu des accords de Dublin (renvoi dans le premier pays européen de passage sans prise en considération des motifs d'asile)
· la régularisation pour toutes et tous et l'application de l'article 14 LAsi permettant la régularisation des personnes résidant en Suisse depuis plus de 5 ans
· le retour à l'aide sociale pour toutes les personnes déboutées de l'asile actuellement soumise au régime discriminatoire de l'aide d'urgence
La population est la bienvenue pour nous rendre visite et témoigner son soutien à l’Eglise Saint-Joseph, av. de Morges 66, bus 7 et 17


Un renvoi est un renvoi de trop ! 


DROIT DE RESTER POUR TOUTES ET TOUS !
COLLECTIF DROIT DE RESTER – COORDINATION ASILE-MIGRATION VAUD (CAMIV)

Le Collectif Droit de Rester de la CAMIV  a organisé samedi 30.10.10 un rassemblement de protestation et de dénonciation de l’arbitraire en matière d’asile, à 14h à la Place St. Laurent à Lausanne*

Cette action s’inscrit dans le contexte de notre lutte pour

- l’arrêt immédiat des expulsions, par vol spécial ou vol de ligne

- la protection et non le renvoi des personnes soumises aux accords de Dublin

- l’application de l’art. 14 LAsi pour toutes les personnes qui doivent pouvoir en bénéficier

- le retour à l’aide sociale pour toutes les personnes déboutées de l’asile en attente de leur régularisation

samedi 23 octobre 2010

Refuge: on a besoin d'aide!

Depuis la semaine passée, un refuge est ouvert à la paroisse La Sallaz-Les Croisettes pour protéger des requérant-e-s d’asile débouté-e-s menacé-e-s de renvois vers des pays dans lesquels ils et elles n’ont plus aucun lien et où ils et elles craignent pour leur intégrité physique. Par ce biais, nous souhaitons également interpeller les autorités sur leur situation et celle de tant d’autres afin qu'elles facilitent la régularisation de leur statut de séjour.

Vous êtes les bienvenu-e-s pour visiter le refuge et nous rencontrer.

Nous avons également besoin d’aides concrètes :

- Présence à la permanence (tranches de 2h durant la journée)

- Veilles

- Aide à la cuisine

- Propositions d’activités

- ... 

Si vous êtes intéressé-e-s à amener votre contribution, même minime, nous vous invitons à venir nous voir au refuge, ch. de Boissonnet 1, sous l’église ! Vous pouvez également soutenir notre refuge en versant un don à Coordination Asile Lausanne, CCP 17549478-7 mention Refuge, et signer notre pétition 

vendredi 22 octobre 2010

Les migrant.e.s, ces oublié.e.s du Sommet de la Francophonie

Le collectif Droit de Rester a convoqué ce matin à Montreux en marge du XIII Sommet de la Francophonie les médias afin de faire connaître son point de vue sur sur un sujet passé sous silence par les organisateurs de cet évènement. Il s'agit de la problématique internationale et nationale de la politique de la migration mise en relation avec l'occupation à Lausanne d'un refuge. Un journaliste du quotidien Le Courrier était présent, de même qu'une dizaine de personnes solidaires et critiques ont assisté et participé activement à la conférence de presse. Nous déplorons que le XIII Sommet de la Francophonie soit de plus en plus un espace politique et économique réservé à l'élite dirigeante et nous déplorons que les sujets inhérents à l'immigration, à la dignité humaine et aux respects fondamentaux des droits humains ne soit pas abordés dans ce XIII ème Sommet de la Francophonie.

On a arrêté mon amie vendredi pour la renvoyer dans « son » pays.

Ce pays, Mme B. l'a quitté en guerre il y a 20 ans ; son père, sa mère sont morts, elle n'a plus de famille, plus de maison, plus d'amis, et le pays a changé de nom.

Elle a été arrêtée sous mes yeux à la sortie du service de la population (SPOP) où elle venait renouveler son droit à l'aide d'urgence. Une agente et deux agents en civil avec une voiture banalisée l'emmènent "pour un contrôle d'identité". Elle s'accrochait à moi, je n'ai pas pu la retenir. J'ai cru les policiers.

Pourquoi n'a-t-on pas crié, hurlé dans la rue ? Pourquoi cette soumission ?
"ça s'est passé dans la dignité" a dit M. Rothen, chef du SPOP. Oui, parce que je ne m'y attendais pas, parce que je n'ai encore jamais été affrontée à la violence d'Etat, n'ai pas appris la résistance dans ce Goulag mou où nous vivons. J'avais confiance, aujourd'hui je me sens trompée.

Les gendarmes ont pris mon numéro de téléphone et m'ont appelée plus tard, disant qu'elle serait présentée au juge de paix dans l'après-midi. C'était ça, "le contrôle d'identité". Une fois que la prise est faite, on peut dire la vérité.

Mes amis de la coordination asile m'ont rejointe, son avocate aussi, nous avons essayé de faire annuler cette arrestation par M. Rothen qui a donné tous ses arguments pour la justifier. Suite prévisible : passage devant une juge de paix qui signe l'incarcération tout en recommandant qu'on prenne garde à son état de santé, et transfert à la maison d'arrêts. Un avion partira bientôt pour ce pays qu'on lui a attribué.

Depuis qu'elle est en prison, avec sa souffrance, sans espoir, même en ses amis, je reste ici, impuissante, et je découvre les liens qui s'étaient tissés entre nous. D'autres amies que je ne connaissais pas m'ont appelée pour proposer leur aide, mais que faire maintenant qu'elle est entre les mains des autorités ?

Elle est croyante, elle appartient à l'église arménienne, la plus ancienne des églises chrétiennes. Fin 2004 elle est arrivée à Yverdon et a d'abord fait connaissance de l'église catholique où elle a donné des coups de main, car elle a des talents de couturière et de décoratrice. Elle est aujourd'hui traductrice pour vos services, et est très appréciée.

C'est alors que je l'ai connue et que nous avons fraternisé. Les passages au Spop la terrorisaient et la rendaient malade. Il fallait toujours l'accompagner. J'essayais de la faire rire pendant les longues attentes. Elle sursautait à chaque bruit. Puis nous étions appelées dans une petite cabine, on lui parlait avec une violence inouïe. Quand on sortait, munies de la fameuse feuille blanche, elle vomissait dans les toilettes.

Depuis son incarcération, elle a renoncé à vivre. Elle ne se nourrit plus, ne prend plus ses médicaments (nombreux parce qu'elle a toujours été très fragile), elle ne s'intéresse plus à rien, refuse parfois même nos téléphones.


Monsieur Leuba, cette femme va mourir entre nos mains. Ou vaut-il mieux qu'elle meure à son arrivée en Arménie?

Dans votre interview transcrit par 24 Heures, vous parlez de casiers judiciaires, le sien est vierge. Il y a erreur sur son cas. C'est une personne loyale, généreuse et, croyez-moi, profondément honnête.

Monsieur Leuba, je fais appel à vous. Vous dites mener une politique ferme, mais humaine. Vous êtes généreux dans la délivrance de permis humanitaires. Transmettez et défendez son dossier à Berne, accordez-lui au moins une admission provisoire. Sa santé se rétablira d'elle-même, elle prendra le travail qui l'attend et ne causera aucune difficulté à notre pays.

Je vous en remercie d'avance

F. S.

jeudi 21 octobre 2010

refuge: changement de lieu

Le collectif lausannois Droit de rester a quitté ce matin le Point d'appui à Lausanne pour s'installer dans un nouveau refuge situé à la salle de paroisse de l'église réformée lausannoise de la Sallaz-Croisettes. Nous entrons en refuge car notre volonté est de dénoncer les renvois et l'arbitraire des procédures d'asile. Nous restons déterminé-e-s à poursuivre la lutte pour obtenir un maximum de régularisations.
Une permanence 24h/24 est assurée par le collectif. Toutes les personnes désireuses de soutenir notre action sont les bienvenues.

mardi 19 octobre 2010

2X NON à l'initiative sur les renvois: videos

Des vidéos à partager sur la thématique des expulsions. 

A voir et faire suivre!

et 


lundi 18 octobre 2010

Déclaration de solidarité Un refuge contre les renvois et l'arbitraire dans les procédures d’asile, pour le droit de rester!

PETITION
 Depuis le 11 octobre 2010, le collectif Droit de rester a ouvert un refuge pour des personnes menacées de renvoi sous la contrainte.
Les signataires constatent
-qu’il est devenu pratiquement impossible d’obtenir l’asile en Suisse ;
-que les personnes déboutées de l’asile se retrouvent pendant des mois et des années dans la plus grande précarité, entassées dans des centres d’aide d’urgence ;
-que les renvois forcés se multiplient au mépris du droit humain ;
-qu’il est de plus en plus difficile d’obtenir des régularisations des personnes menacées ;
-que nous vivons une ère de barbarie où il semble légitime que l’on enferme des êtres humains de nombreux mois pour le simple fait qu’ils aient demandé l’asile en Suisse, au mépris des droits fondamentaux et de la dignité humaine.
Par ma signature, je me déclare solidaire du refuge et des personnes menacées de renvoi. 
Je réclame une politique d’asile qui respecte la dignité humaine.
POUR SIGNER: SUIVEZ CE LIEN POUR UNE SIGNATURE EN LIGNE OU TELECHARGEZ, IMPRIMEZ ET POSTEZ LA VERSION PAPIER DISPONIBLE ICI 

samedi 16 octobre 2010

Un refuge contre l'arbitraire est urgent

Le refuge transitoire contre les renvois forcés continue. Hier une nouvelle rencontre a eu lieu entre le Collectif Droit de rester et les représentant-e-s des Eglises. Les tractations pour trouver une paroisse pour accueillir le refuge se poursuivent. Une solution devrait être trouvée lundi. En attendant, le Collectif continue d'être présent dans les locaux de Point d'Appui.
Cette protection est d'autant plus urgente que le contexte de répression s'intensifie. Hier nous avons accompagné une femme de 62 ans, qui vit en Suisse depuis 2004, lors de sa convocation au SPOP. Elle a été arrêtée sous nos yeux et emmenée à la maison d'arrêt pour femmes de Riant-Parc (Genève). Les autorités prévoient de la renvoyer en Arménie, au seul motif qu'elle parle arménien alors qu'elle n'a pas vécu dans ce pays. Choqué-e-s par cette arrestation, nous avons été reçu-e-s par M. Rothen qui a nié tous nos arguments et maintenu une position inhumaine. Nous sommes très inquiet-e-s pour cette femme qui se trouve dans un état psychique
gravement fragilisé, ce dont le juge de paix n'a pas tenu compte en dépit des rapports médicaux. Cette femme est par ailleurs très appréciée comme traductrice bénévole pour l'EVAM et dispose d'une promesse d'embauche.
Malgré tous ces éléments, on lui refuse toute régularisation de son statut de séjour et on l'expulse, isolée et à 62 ans, vers un pays avec lequel elle n'a aucun lien. Nous dénonçons ce mépris de la dignité humaine et des droits fondamentaux. Nous appelons une fois de plus les autorités vaudoises à prendre leurs responsabilités en régularisant les personnes qui vivent ici depuis plusieurs années.

Collectif Droit de rester

Lausanne, le 16 octobre 2010

mercredi 13 octobre 2010

Le refuge continue

Suite à l'occupation de la paroisse Saint Jacques par le Collectif droit de rester lundi soir dernier, un processus s'est engagé avec les Eglises afin de trouver un lieu de protection dans une nouvelle paroisse à Lausanne. Les 3 personnes qui ont besoin de protection immédiate sont actuellement en refuge transitoire à Point d'Appui (médiation Eglise-migration), en attendant une réponse de la part d'un conseil de paroisse susceptible de fournir le lieu demandé.

Le Collectif droit de rester se réjouit de cette avancée du dialogue et en particulier de la reconnaissance par le Conseil synodal et le Conseil œcuménique de l'urgence dans la nécessité de protéger les personnes concernées, menacées de détention et de renvoi. Nous saluons le fait que la longue discussion sur les procédures en lien avec l'ouverture d'un refuge ait laissé la place à la protection effective des personnes.

Le refuge est d'autant plus urgent que la pression sur les personnes actuellement détenues à Frambois se renforce suite à l'émeute de samedi. Le Collectif droit de rester exprime sa solidarité avec les personnes qui se sont révoltées contre leur détention arbitraire et la violation de leurs droits fondamentaux. Nous nous opposons à toute criminalisation de ces personnes et exigeons des autorités cantonales qu'elles fassent usage de leur marge de manœuvre pour restituer aux personnes leur liberté et leur permettre de régulariser leur situation.

Le refuge est une nécessité pour protéger les requérant-e-s d'asile débouté-e-s contre le risque d'un renvoi vers un pays dans lequel ils et elles n'ont plus aucun lien et où ils et elles craignent pour leur intégrité physique.

Collectif Droit de Rester Lausanne, www.droitderester.ch

Lausanne le 13 octobre

mardi 12 octobre 2010

Un refuge contre les renvois et l'arbitraire dans les procédures d’asile, pour le droit de rester!

Le refuge ouvert lundi soir par le collectif Droit de rester se poursuit depuis quelques heures dans les locaux de Point d’Appui à Lausanne.

 Nous contestons les renvois forcés et le harcèlement dont sont victimes les personnes déboutées de l’asile.

 Notre détermination à obtenir des régularisations ne faiblit pas. Nous continuerons à dénoncer la situation scandaleuse et inhumaine imposée aux requérant-e-s d’asile dans ce pays. 

 Le collectif convoquera une conférence de presse ultérieurement. En attendant, les informations sont disponibles sur www.droitderester.ch

12.10.10

Résistance!


Eglise St-Jacques occupée par le collectif Droit de rester le 11 octobre 2010, Lausanne.

photo: François Graf




Grand Conseil vaudois, le député J.M.Dolivo développe une interpellation sur l'aide d'urgence, 12 octobre 2010.

Photo: François Graf

Résistance!

Le collectif Droit de rester a quitté ce matin l'Eglise St-Jacques. Notre volonté de dénoncer les renvois et l'arbitraire des procédures d'asile ne faiblit pas. Nous restons déterminé-e-s à poursuivre la lutte pour obtenir des régularisations! 

Plus d'info ce soir....

lundi 11 octobre 2010

Un refuge contre les renvois et l'arbitraire dans les procédures d’asile, pour le droit de rester!

Aujourd'hui, le Collectif Droit de Rester ouvre un refuge à l'Eglise St Jacques, à Lausanne. 

- Alors que les vols spéciaux (renvois forcés) ont repris au mépris du respect des droits fondamentaux et malgré le récent cas du décès d'un requérant d'asile nigérian.

- Alors que la Suisse se réfugie derrière les accords de Dublin (renvoi dans le premier pays européen de passage) pour priver les personnes d'un examen de leur demande d'asile, en les expulsant systématiquement sans considérer les risques encourus.

- Alors que ces lois de déni du droit d’asile et d'arbitraire se concrétisent pour les personnes par la mise en danger de leur vie et par le renvoi forcé (entravé, baillonné durant des heures) dans des pays où elles n'ont plus aucun lien.

- Alors que le Canton bloque leur régularisation, même lorsque les personnes concernées vivent ici depuis plus de 5 ans, et les maintient dans des conditions inhumaines en les soumettant au régime de l'aide d'urgence.

- Alors que nous vivons une ère de barbarie où il semble légitime que l’on enferme des êtres humains de nombreux mois pour le simple fait qu’ils ont demandé l’asile en Suisse. Au mépris des droits fondamentaux et de la dignité humaine.

 Nous entrons en refuge pour protéger les personnes menacées d'un renvoi forcé et pour s'opposer à la politique de l'arbitraire en matière d'asile. Nous demandons que toutes les personnes qui se trouvent dans cette situation puissent rester en Suisse et enfin obtenir la régularisation de leur statut de séjour. 

Nous dénonçons le harcèlement dont sont victimes les personnes recalées de l’asile et qui sont en attente de renvoi. Pas plus tard que samedi, une émeute à éclaté à la prison de Frambois, où des détenus, désespérés par leur situation, se sont révoltés. Le refuge est notamment nécessaire pour protéger des personnes de ces longs mois de prisons, qui font suite à de longs mois ou années à croupir dans les centres d’aide d’urgence. 

Après avoir négocié longuement avec les responsables des Eglises la possibilité de bénéficier d'un lieu pour un refuge - mais sans que cela aboutisse - et vu l'urgence face aux menaces pesant sur plusieurs personnes, nous nous trouvons aujourd'hui obligé-e-s de disposer d'un lieu. Nous demandons aux Eglises un dialogue en espérant obtenir désormais leur soutien pour cette action. 

La population est la bienvenue pour nous rendre visite et afficher son soutien aux personnes qui demandent une existence sereine après toutes les épreuves vécues au gré de leur migration.

Un renvoi est un renvoi de trop!

Droit de rester pour toutes et tous!

Lausanne, le 11 octobre 2010 

Collectif droit de rester Lausanne

www.droitderester.ch  

Tel de contact : 076 426 06 22 ou 079 679 78 80

révolte à Frambois: notre solidarité

Samedi 9 octobre : Révolte des détenus à la prison administrative de Frambois.

Selon un témoignage recueilli le lendemain, tout à démarré par un jeune qui est revenu de chez le Juge de Paix de Lausanne et qui s’est insurgé contre la décision du juge de le garder à Frambois encore trois mois. Il y est déjà depuis 4 mois. Comme il était hors de lui, les surveillants ont voulu l'éloigner et à ce moment là d'autres détenus se sont joints à la révolte et ils s'en sont pris aux surveillants qui se sont enfuis. Finalement toute la prison s'est révoltée avec des actes de violence envers le mobilier. Certains ont sorti les matelas de leurs cellules pour les brûler, disant qu’ils étaient prêts à mourir pour leur liberté. La direction a fait intervenir la police qui a investi les lieux (100 policiers, ambulances etc.). Les détenus se sont rendus sans heurts. Depuis, deux détenus considérés comme les meneurs sont au cachot et on leur a dit qu'ils seront présentés devant un tribunal pénal. Les détenus accusent les autorités de faire de la discrimination envers les Africains: les blancs restent très peu en prison et ils sont soit libérés, soit renvoyés dans leur pays. Les noirs par contre doivent rester des mois et des mois à Frambois même s'ils ne reçoivent pas de laisser passer pour leur pays d'origine. Depuis hier soir la prison est calme mais les détenus attendent des réponses des autorités et demandent que les deux personnes ne soient pas condamnées.

Relevons qu’un des deux détenus actuellement au cachot, a envoyé un message désespéré dans lequel il disait qu'il menaçait de se suicider « si je n'ai pas obtenu ma liberté avant 13 jours, je me suicide. Je ne veux plus continuer ce calvaire".

 

Non seulement nous comprenons mais nous partageons la rage et la révolte des détenus de Frambois. Plusieurs fois nous avons écouté et dénoncé les cris qui nous arrivaient de Frambois mais personne n'a voulu les entendre. Surtout pas le gouvernement vaudois qui fait un usage intensif de cette prison.

Dans l'ambiance actuelle, empoisonnée par la campagne pour l'initiative de UDC sur les expulsion, soutenue par la droite avec son contreprojet, il faut préciser que la grande majorité des détenus de Frambois n'ont commis aucun délit, aucun crime,....., sauf si l’on considère que demander l’asile est un crime ?

Frambois est une salle d'attente insupportable. Dans cette prison administrative, on n’attend pas la date de sa libération, mais l'exécution éventuelle de sa peine: l'expulsion. On ne sait pas quand et si elle arrivera : peut-être demain ou après demain mais toujours à l'aube, quand tout le monde dort encore.

Or, les détenus au delà des raisons qui leur sont propres de ne pas vouloir rentrer dans le pays qu'ils ont fui, savent aussi ce qui les attendent: un vol de plusieurs heures ligotés au siège de l'avion, humiliés et maltraités...quand ce n'est pas la mort qui les attend, comme pour le jeune nigérian au mois de mars passé.

Ils savent aussi que la police de leur pays d'origine les attend avec toutes les informations que le requérant d'asile a donné aux autorités suisses sur les raisons de sa fuite, sur ses réseaux, etc…informations théoriquement confidentielles, mais que les autorités suisses ne se gênent pas de leur apporter. Ils savent qu'ils seront considérés comme des traîtres et souvent remis en prison. Ils savent aussi qu'ils risquent d'arriver dans un pays qui n'est pas leur pays d'origine (mais celui qui arrange les bureaucrates) et qu'ils devront se débrouiller tout seuls.

Avec les détenus qui se sont révoltés, nous partageons aussi leurs questions: Pourquoi détenir des personnes qu'on ne peut pas expulser pendant des mois et des mois? Pourquoi empêcher les personnes qui voudraient rejoindre un autre pays européen où réside leur compagne et souvent leurs enfants?

Nous demandons que les deux détenus arrêtés ne soient pas condamnés. Nous demandons que les autorités politiques et de justice des cantons prennent leurs responsabilités et que la sécurité et le respect de la santé mentale et physique des détenus soient garanties même en cas de détention. Nous demandons le respect du droit à la libre circulation des personnes et la régularisation de toutes les personnes détenues pour le simple fait qu’elles ont voulu vivre dans ce pays.

Une politique migratoire qui conduit au désespoir

Communiqué de presse LSDH

Genève, le 10 octobre 2010,


La ligue suisse des droits de l'Homme (LSDH) , section de Genève, a dénoncé
à de multiples reprises la politique migratoire suisse, en particulier les
mesures de contraintes et les conditions d'emprisonnement qu'elles imposent
aux personnes faisant l'objet d'une décision de renvoi, les conditions dans
lesquelles les personnes sont détenues et les conditions de leurs
expulsions.

Ce week-end, le centre de détention administrative de Frambois a été le
théâtre de tensions particulièrement vives. Pour comprendre l'origine de ces
tensions il convient de prendre en compte que durant les trois semaines
précédentes, le centre de détention de Frambois a connu plusieurs tentatives
de suicide, une grève de la faim et de nombreuses altercations.

Les visiteurs de la LSDH, qui se rendent hebdomadairement à Frambois, ont à
plusieurs reprises été interpelés par des détenus désespérés, qui ne sont
pas même informés de l'évolution de la procédure concernant leur renvoi ni
de la durée de leur détention. Ils ne peuvent en outre entrevoir aucune
issue digne dès lors que les conditions de renvoi, vivement dénoncées par de
nombreuses associations, sont de nature dégradante. Les visiteurs de la LSDH
ont constaté avec inquiétude la détérioration de l’état de santé des
détenus. Un grand nombre d’entre eux ont ainsi montré un profond désarroi,
certains allant jusqu’à exprimer leur intention de se suicider.

Les autorités responsables, pourtant elles-mêmes dûment informées, se sont
satisfaites de la situation. Les tensions se sont radicalisées ce week-end,
en particulier samedi matin. La direction de Frambois a alors fait appel à
la police. La commission des visiteurs officiels du Grand Conseil s'est
rendue sur place. Fort heureusement, on ne déplore aucun blessé.

Pour la LSDH, ces évènements ne sont que l’écho d’une profonde douleur
causée par une mise en détention – qui n'est aucunement liée à une
condamnation pénale, il faut le rappeler – dont la durée est indéterminée,
par une perspective de renvoi indigne et par l’incapacité des autorités des
trois cantons parties au concordat (Genève, Vaud et Neuchâtel) à entendre
les revendications légitimes des personnes concernées. La politique
migratoire ainsi mise en place est une véritable politique du désespoir dont
l'application est entachée du plus grand mépris envers les personnes visées
par celle-ci.

La LSDH demande que les détenus soient entendus dans leurs revendications et
que leur intégrité physique et psychologique ainsi que leur dignité soient
protégées. La politique migratoire ne peut s’appliquer plus longtemps dans
le mépris et le déni des droits des premières personnes concernées, les
migrants eux-mêmes. Nous réclamons une politique qui n’omette pas que les
migrants sont, avant d’être *sans-papiers* ou *déboutés*, des êtres humains
dont les droits fondamentaux doivent être respectés.

La LSDH a très récemment été auditionnée par la Commission des Droits de
l’Homme du Grand Conseil genevois au sujet des conditions de renvoi. Elle
demande à être auditionnée également par la Commission des Visiteurs
Officiels. Il importe en effet que les tensions vives qui se sont exprimées
samedi, aussi regrettables que puissent en être les formes, soient bien
comprises comme la conséquence prévisible de la situation que les autorités
imposent aux personnes détenues à Frambois.


le Comité de la LSDH

dimanche 10 octobre 2010

Communiqué de presse du 10 octobre

Aux médias romands
Nous avons appris ce matin 10 octobre, que des détenus s’étaient révoltés à la prison administrative
de Frambois à Genève.
Un détenu a en effet contacté une personne du collectif Droit de Rester Lausanne.
La communication était difficile car les gens criaient. Ce détenu a affirmé que la police avait été envoyée sur place. Par la suite, le téléphone a été coupé avec les détenus.
Les autorités de la prison n’étaient pas non plus joignables, si bien que les informations sont pour l’instant lacunaires.
Il semble toutefois que quatre personnes détenues depuis de nombreux mois à Frambois se soient révoltées et aient cassé de nombreuses choses afin d’attirer l’attention sur leur situation désespérante.
Le fait qu’il y ait eu une émeute ne nous étonne malheureusement pas au vu des nombreux actes de désespoir qui ont eu lieu ces derniers temps dans cette prison administrative qui
compte 20 places et qui est gérée par les cantons de Vaud, Neuchâtel et Genève,

Le collectif Droit de rester Lausanne, membre de la Coordination Asile Migration Vaud a dénoncé à de nombreuses reprises la politique de répression pratiquée à l’égard des personnes migrantes extra-européennes. La détention administrative (3 mois renouvelables, jusqu’à 18 mois) n’est qu’une partie de la politique contraire aux droits fondamentaux menée par les autorités suisses.

Après un refus de leur demande d’asile (sous forme de non entrée en matière ou de réponse négative de la part de l’ODM), les personnes qui refusent de rentrer dans leur pays – parfois après 20 années d’absence- sont enfermées à Frambois en attente de leur expulsion par vol de ligne ou par vol spécial. Souvent les autorités les enferment de manière illicite alors qu'elles n'ont pas les moyens de les renvoyer, vu qu’elles n'ont pas de laisser-passer pour ces personnes.

Rappelons-nous, déjà en 2004, certaines personnes appartenant au groupe des 523 avaient été incarcérées dans cette prison. Certaines en avaient été sorties suite à la pression populaire et à la longue lutte de la Coordination Asile, obtenant par la suite un permis de séjour.

Depuis 2008, Frambois tourne à plein. La Coordination asile migration Vaud et la Ligue Suisse des Droits de l’Homme, section Genève ont régulièrement dénoncé les procédures qui mènent à emprisonner et à expulser par la force des personnes alors qu’elles ont besoin de protection (Plus spécifiquement dans le cas de mineurs, de personnes en mauvaise santé, de père séparés de leurs enfants ou de leur compagne).

Sans aucune perspective d’avenir, ni information quant à la durée de la détention, les détenus ont souvent manifesté leur désarroi d’être détenu pour le seul crime d’avoir demandé un asile à la Suisse. Ils ont dénoncé l’injustice dont ils se sentaient victimes, Depuis quelques mois, des cas de tentatives de suicide, de mutilation, de grèves de la faim et de dépressions graves, ont été rapportés de la part des détenus.

Rappelons que les trois cantons qui gèrent l’établissement de Frambois (Vaud, Genève et Neuchâtel) ont la possibilité de soumettre aux autorités fédérales une demande d’admission provisoire pour les personnes recalées de l’asile. De nombreuses interventions ont été faites par les associations et des avocat-e-s afin de demander que les cas de ces personnes soient ré-examinés sous un angle humanitaire.

Face à une machine administrative qui vise à expulser et à « faire du nombre », dont le coût humain et financier devient de plus en plus élevé, nous exigeons que les cantons fassent usage de leur marge de manœuvre pour stopper les expulsions et offrir un droit de séjour aux personnes qui sont venues pour vivre ici, et non pas pour y mourir.

Collectif Droit de rester Lausanne, Membre de la Coordination Asile Vaud

www.droit-de-rester.blogspot.com

Tel : 076 426 06 22 ou Graziella De Coulon : 079 679 78 80.

Lausanne, le 10 octobre

jeudi 7 octobre 2010

M., 19 ans, étudiant, détenu à Frambois

Bonjour,

Je m'appelle Tamara, j'ai 18ans, mon ami, M., 19ans est étudiant au scai à Genève, nous vivions tranquillement comme des jeunes de notre âge, il s'était fait beaucoup d'amis ici et s'intégrait de mieux en mieux. On était heureux!
Pourtant aujourd'hui, mon copain depuis maintenant plus d'une année, est détenu à la prison de Frambois à Genève dans le but de le renvoyer dans son pays, la Gambie. Cependant, L'OCP aurait obtenu une autorisation de la part du ministère Sénégalais, qui l'aurait reconnu en tant que "Sénégalais".
Pour commencer dès le début, cela fait maintenant deux ans qu'il est arrivé en Suisse, à qui il a demandé l'asile, puis après être resté deux mois à l'aéroport l'asile lui a été refusé, ayant pourtant une histoire très lourde derrière lui.

Puis, il y a un mois et demi en arrière, mon ami devait se présenter comme chaque mois a l'OCP de Genève pour faire son tampon qui lui permet de "bénéficier" (c'est un bien grand mot pour 10chf/jour!) de l'asile. Une fois là-bas, deux Sénégalais l'attendaient dans le but de le reconnaître, ou pas, comme sénégalais. La Gambie et le Sénégal ayant comme langage commun le wholof, c'est dans cette langue qu'ils ont communiqué malgrès des accents très différents d'une nationalité à l'autre. Les deux hommes lui auraient alors dit qu'il n'aurait pas dû quitter l'Afrique et auraient ironisé sur sa situation. Mon ami l'a bien sûr mal pris et leur a demandé de s'occuper de ce qui les concernait, ce qu'il les a beaucoup fait rire. Après cet entretien, on lui demanda de se rendre à l'OCP dans deux semaines, au lieu d'un mois. 

Deux semaines plus tard, l'OCP lui annonce qu'ils sont entrain de planifier son retour. Au Sénégal! Il ne parle que très peu le français alors que c'est la langue nationale au Sénégal, et n'a jamais mis les pieds là-bas. Il refuse. Il est persuadé que la raison de son changement de nationalité est due à l'altercation entre lui et les Sénégalais, car juste grâce à l'accent on peut le différencier d'un sénégalais, ils ne peuvent donc pas ne pas se tromper. La police vient alors le chercher sur place pour l'emmener à Frambois. Ils lui ont biensur pris téléphone portable et argent. Et ses papiers, qu'on réimprimera et lui rendra plus tard avec le changement de nationalité.

Deux jours plus tard il se rendra chez le juge, à qui il osera demander:
" - Monsieur, êtes vous Suisse?
- Oui
- Si quelqu'un changeai votre nationalité pour "allemand", trouveriez-vous cela juste? Vous n'auriez pas l'impression de perdre une part de votre identité? " ce que le juge a confirmé, mais sans rien ajouter.

Les jours suivant, il tenta de se renseigner auprès des autres détenus pour obtenir le nom d'un(e) avocat(e) reconnue pour ce type d'affaire. Le vendredi suivant il appela une avocate que l'on lui avait conseillé, mais elle était occupée. J'ai essayé à mon tour mais elle m'a dit que ce n'était pas à moi de la contacter. Elle rappela M. le lundi suivant, en disant qu'il avait un délais de dix jours après s'être rendu chez le juge pour faire recours donc obtenir l'aide d'une avocate. Cependant cela faisait exactement onze jours! Et l'assistant social de la prison censé informer mon ami ne l'a jamais fait. Il ne peut pas acquérir de l'aide d'un avocat avant un mois.

Quelques jours plus tard on l'emmena à l'aéroport, ce qui fait partie de la procédure, pour tenter d'obtenir sa consentance et de le faire embarquer dans un avion de ligne avec des passagers, ce qu'il a refusé. En échange ils lui donneraient de l'argent pour son futur. Au Sénégal.

Ca fera, dans deux jours, un mois qu'il est enfermé et ce qu'il vit je ne le souhaite à personne. Ils sont traîtés comme des criminels. Des gens se mutilent, d'autres (souvent détenus depuis déjà longtemps) tentent de mettre fin à leurs jours et d'autres encore font la grêve de la faim. Mon ami n'en est, heureusement, pas encore là mais je vois son état se dégrader peu à peu. Il a la nuque bloquée, des migraines chaque jour, des boutons de fièvre et tout cela à cause du stress qu'ils subissent. Il y a quelques jours un homme s'est pendu, M. et d'autres détenus l'ont retrouvé inanimé mais en vie, les yeux tout blanc et le teint pâle. C'est très dur d'être à l'extérieur mais de ne rien pouvoir faire et de sentir ce sentiment d'impuissance s'agrandir peu à peu avec le temps. Il fera très bientôt une demande de liberté, et redemandera l'aide de cette avocate mais ça fait uniquement partie de la procédure, ce que les autres détenus ont déjà tous fait et ça ne marche que très rarement..

C'est très difficile. Tout d'abord pour lui et ensuite pour moi qui en plus ne connaît pas très bien le domaine des sans-papiers en Suisse. Il allait à l'école, s'intéresse à tout, s'intègrait facilement ici et nous étions amoureux comme deux petits enfants en primaire, ce qu'il me manque! C'est dur que tout ça soit gâché du jour au lendemain, et très peu de gens savent comment ça se passe vraiment en Suisse avec les sans-papiers. Il faut que ça bouge!
On a vraiment besoin de votre aide. Merci d'avance!