lundi 3 janvier 2011

Le SPOP

Avez-vous déjà été au SPOP ? Au service de la population du canton de Vaud qui est situé à l’avenue de Beaulieu 31 à Lausanne ?
Il y a quelques années, on avait le courage d’appeler un chat un chat, c'est-à-dire que cela s’appelait : Police des étrangers.
Aujourd’hui on nous fait croire - mais disons que c’est surtout pour les fonctionnaires qui y travaillent - qu’il s’agit d’un service à la population. Tout comme les policiers pensent qu’ils sont au service de la population, et bien celles et ceux qui sont chargé-e-s de contrôler et houspiller les étrangers, sont à leur service. 
Vous entrez donc dans un hall, accueillis par un gentil monsieur securitas (oui, cette entreprise qui espionne les militant-e-s pour le compte de Nestlé et autres grandes compagnies), qui vous demande votre identité si vous voulez aller au secteur asile. Il appuie ensuite sur un bouton pour que la porte s’ouvre. La salle d’attente s’ouvre alors comme par magie. Quatre bancs, sans dossiers, sont là, face à un guichet. L’ambiance est délicieusement raffinée. Après avoir donné votre identité à la personne du guichet, vous attendez d’être appelé-e dans une cabine à entretien de l’autre côté d’une porte. 
Souvent, de nombreuses personnes sont assises là, à attendre, transpirant la peur et l’angoisse. En effet, la personne derrière le guichet est souvent chargée de vous rappeler votre « devoir accru de collaboration », qui fait de vous donc une personne sans droit puisqu’elle doit avant tout collaborer avec les autorités –notamment en vue de son expulsion. Cette personne qui travaillera pour le secteur « départ » vous rappellera que ni vous, ni vos enfants, ni votre partenaire n’ont de raison de rester ici, puisque les autorités ont jugé que le séjour était illégal. Cette gentille dame ou ce charmant homme se chargera de vous répéter que vous devez partir, que dorénavant on pourra envoyer la police vous arrêter n’importe où et n’importe quand, même devant vos enfants, même si vous êtes mineur-e.
Après, vous sortirez avec une envie de fuir et de ne jamais revenir dans cette salle de torture. Hélas, trois fois hélas, vous êtes justement convoqué-e à nouveau dans 10 jours. Et gare à vous si vous ne vous présentez pas, car alors vous serez considéré-e comme disparu-e et donc sans aucune possibilité de faire valoir vos droits (assurance maladie, logement d’aide d’urgence).
Voilà, donc des gens charmants, souvent d’origine étrangère, qui sont chargés de participer à un système d’oppression et de déshumanisation, décidant que certaines personnes n’ont pas de droits, et doivent simplement se soumettre. Plier l’échine, aller en prison, puis être expulsées de force. Tout cela « c’est pour ton bien mon chéri… tu seras mieux dans ton pays que tu as quitté depuis si longtemps et où tu n’as plus rien… »
Et qui paie ces gens ? Mes impôts et les vôtres bien sûr, ceux des personnes torturées surtout vu qu’ils sont déduits directement de leur revenu (impôt à la source + 10% pour les requérants d’asile en vue des frais de dossier).
Magnifique machine à la mécanique imparable…
Heureusement, certaines personnes jouent encore le rôle du grain de sable…. Mais jusqu’à quand ? Et à quel prix ?

 

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