vendredi 9 août 2013

des interdictions de périmètres...

Des terrains de sport, des bibliothèques, la piscine, le parvis de l'église... un tiers de la petite commune de Bremgarten est interdite aux réfugié.e.s qui viennent d'arriver dans le nouveau centre fédéral ouvert par l'ODM en Argovie. Des interdictions de périmètres qui laissent songeur puisqu'elles concernent en fait des êtres humains qui n'ont commis aucun crime... Oui mais bon, les gens ont peur de l'invasion des étrangers, ces migrants qui fuient la guerre ou simplement la pauvreté. Qui viennent nous voler notre travail... - ah non, c'est vrai, ils ont aussi l'interdiction de travailler. Pas de risque de ce côté là. Bon, mais quand même, les braves gens de chez nous ont peur, et leur peur doit être prise en compte, nous disent les responsables de l'ODM, déclaration que la majorité des journalistes reprennent sans sourciller. Ce serait donc pour des questions de sécurité qu'on fixe des périmètres d'interdiction.
Sans doute que les mêmes raisons poussent l'ODM à loger des demandeurs d'asile au sommet des montagnes... Par exemple au col du Lukmanier, qui relie les Grisons au Tessin, on trouve à 1914 mètres d'altitude un bunker de l'armée, où sont contraints d'habiter depuis le 1er juillet une cinquantaine de demandeurs d'asile, soit-disant parce que le centre d'enregistrement de Chiasso est plein... Ainsi que tous les autres lieux d'hébergement sis en plaine? Je ne savais pas que la Suisse souffrait d'un tel manque de place. En revanche je sais que l'armée est en train de brader son parc immobilier pour renflouer ses caisses. Et il n'y a sans doute que l'ODM qui veuille utiliser des bunker isolés dans les Alpes.
Pour revenir aux interdictions de périmètres, notons qu'elles sont permises par la loi sur les étrangers. Légal, donc légitime et juste? En général, on interdit de périmètres des criminels dangereux, des pédophiles... est-ce que la mesure revient à dire que les réfugié.e.s sont de potentiels criminels? Les autorités argoviennes et fédérales laissent en tout cas planer le doute, flattant ainsi les peurs populaires les plus obscures. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir le courage d'aller jusqu'au bout de la démarche: demandons d'obliger les étrangers qui viennent demander l'asile à porter un signe distinctif bien visible sur la poitrine, qu'on puisse les reconnaitre à l'entrée de la piscine et aux abords des écoles. Tiens, une étoile jaune par exemple.