dimanche 28 mars 2010

Formation des sans-papiers

Datant du 20 mars 2010, les 4 courtes vidéos relatant la soirée sur la formation des 
SAnS_PAPIERS , sur le site ALachaîne

mercredi 24 mars 2010

C'est arrivé près de chez nous....

Alors que l'on a pris connaissance des mauvais traitements infligés aux Nigérians qui étaient en partance pour leur pays, provoquant la mort de l'un d'eux, voilà un autre témoignage du collectif de soutien aux Sans Papiers de Bâle.

De quoi effacer les dernières traces de notre "tradition humanitaire"... et confirmer le caractère raciste et discriminatoire des mesures prises contre les étrangers, qu'ils soient mineurs ou non.

« Chères collègues,

Je voudrais vous informer sur le cas d’un mineur faisant l’objet d’une mesure d’expulsion à Bâle :

Aymen vient d’avoir 17 ans et est originaire de Tunisie. Il a été arrêté à la frontière suisse alors qu’il se déplaçait du Danemark vers l’Italie et transféré à la prison de Bâle. Là, il a rencontré des problèmes avec un occupant plus âgé et en raison de sa situation sans issue, il a « piqué une crise ». Le psychologue a recommandé des contacts thérapeutiques réguliers. Le contraire arriva : Son comportement a été traité avec une répression croissante. Il a été mis au cachot pendant 5 jours et finalement mis dans une cellule. Je ne pouvais pas lui rendre visite pendant des semaines.

Etant donné qu'il s'est blessé lui-même et a détruit des installations, on lui a tout enlevé, même le matelas et les couvertures. Il a été enfermé complètement nu sur une longue période de temps et a reçu, plus tard, seulement des habits en matière plastique. Combien de temps est-t-il resté isolé, nu et surveillé par vidéo dans sa cellule ? cela reste une controverse - au moins 23 heures - mais probablement plus long.

On a réussi à obtenir une procuration pour l'avocat Guido Ehrler. Ehrler a mis toute son énergie, la décision d’enfermement en cellule a enfin été retirée. Le tribunal fédéral a toutefois rejeté la plainte d’Ehrler, dans laquelle il exigeait la suspension du renvoi et que l'interdiction de toute forme de torture et des traitement inhumains et d’autres infractions soient mise en application. L'avocat a fait connaître l’objet dans les médias. Depuis lors, nous sommes informés tous les jours sur ce cas dans les journaux bâlois. Aujourd'hui, Aymen a été expulsé vers le Danemark. Nous en avons informé le Conseil danois pour les réfugiés qui suit désormais le cas de Aymen.

Mercredi dernier la permanence bâloise pour les Sans-papiers a organisé une manifestation, au même moment que « le cas » était traité au parlement bâlois. Le chef de police (chef de section) a promis de ne plus arrêter pour le moment de mineurs faisant objet d’une mesure de renvoi ou d’expulsion. Une étude sur cet incident est en cours. Nous espérons que les autres abus soient également découverts.

Salutations, Anni“

 

Traduction conforme au texte original.

Andrea Patricia Ayllon, Interprète et traductrice

mardi 23 mars 2010

MORT TRAGIQUE LORS D’UNE EXPULSION DE FORCE Nous exigeons d’avantage que "plus jamais ça"

Il était nigérian, jeune, réfugié en Suisse. Il est mort dans les mains de la police dans des conditions inconnues et il n’a même plus un nom.
Non seulement nous « déplorons cette mort tragique », comme le fait l’ODM, qui a ordonné le renvoi de force de cette personnes affaiblie par une grève de la faim, mais nous accusons les responsables de l’expulsion de violence meurtrière.
Les responsables directs et indirects de cette mort doivent maintenant rendre des comptes non seulement à la justice mais à la famille du réfugié décédé et à la société entière. Les tentatives de discréditer cette personne en la décrivant comme quelqu’un ayant commis des délits nous montrent le manque de respect ultime que nos autorités affichent vis-à-vis des migrant-e-s.
Il y a des rescapés de cette tentative de renvoi, deux d’entre eux sont revenus à la prison administrative de Frambois. Ils ont sur leur corps aujourd’hui encore les traces des liens qui les paralysaient. Ils ont dans leur souvenir cette personne injustement disparue (voir témoignages plus bas).
Ils ont échappé à ces pratiques que nous avons si souvent dénoncées : les renvois de personnes menottées, ligotées, cagoulées, attachées au siège, souvent avec des couches culottes et privées de toute nourriture pendant de longs vols vers une case départ qui ne ressemble plus du tout à celle qu’elles avaient quittée des années auparavant.
Il est inutile de crier le fameux « plus jamais ça ». Nous savons que cette pratique se reproduira si des mesures ne sont pas prises immédiatement pour que les vols spéciaux dans les avions de la honte soient définitivement arrêtés.
Frambois et les autres prisons suisses où sont incarcérées des personnes en attente d’un renvoi de force étaient déjà des lieux d’enfermement niant tout espoir, doit on les considérer aujourd’hui comme de vrais « couloirs de la mort ?»
Il est urgent de les fermer, de libérer tous les détenu-e-s administratif-ve-s et de réexaminer leur dossier en vue d’une régularisation de leur séjour en Suisse.
Face à ce nouveau drame, les autorités vaudoises ne peuvent plus continuer à jouer à Ponce Pilate et à transférer des personnes dans d’autres mains, sans plus se soucier de leur sort.
Nous demandons la libération immédiate des personnes actuellement à Frambois pour qu’une petite fille puisse continuer à voir son père, pour qu’une future épouse ne reste pas seule ici, pour que la liberté et la sécurité de tou-te-s soit garantie, d’autant plus que les vols spéciaux sont suspendus et que rien ne justifie le maintien en détention de tou-te-s ces nombreux-euses détenu-e-s administratif-ve-s.
Collectif Droit de rester, Lausanne, le 23 mars 2010


Extraits du communiqué de presse de la Ligue suisse des droits humains – Secteur Genève

Témoignages sur le drame de l’expulsion forcée de jeudi dernier



Lors de leur visite hebdomadaire au centre de détention administrative de Frambois, les visiteurs de prisons de la Ligue Suisse des Droits de l’Homme – section Genève (LSDH) ont pu recueillir les témoignages de Messieurs E. et J. (noms anonymisés à la demande des intéressés, ndlr), le lendemain de la tentative d’expulsion par vol spécial de Zurich vers le Nigeria dont ils ont fait l’objet et le tragique décès d’un leur compatriote.

Au-delà de la tristesse suite à ce décès et l’état de choc dans lequel ils se trouvent, ils ont exprimé leur déception et leur colère face au traitement dégradant et inhumain qui leur a été infligé : « nous ne nous attendions pas un tel traitement de la part de la Suisse ! Et tout ça, pour des questions administratives !» répètent-ils à plusieurs reprises lors de l’entretien. Ils ajoutent « un tel traitement est une insulte pour ce pays ». Les comparaisons utilisées par Messieurs E. et J. parlent d’elles-mêmes : «nous avons été traités comme des marchandises, pire que des animaux… une vague impression d’esclavagisme ! »

Emmenés dans une fourgonnette en direction de Zurich, Messieurs E. et J. ont été entravés par des menottes, de l’autre côté d’une planche en bois percée de deux trous. Très mal installés, les mains ainsi attachées, Messieurs E. et J. ont de ce fait été sensibles à toutes les turbulences de la route. L’un d’eux a d’ailleurs vomi à plusieurs reprises durant le voyage.

A leur arrivée à Zurich aux alentours de 22h, ils ont été placés dans une grande salle où d’autres détenus, qui avaient été ligotés de toute part, attendaient. Messieurs E. et J, se sont alors demandés depuis combien de temps ils attendaient ainsi, dans cette position inconfortable et humiliante. Des cris et des pleurs s’échappaient de leurs bouches.

Pris en charge chacun par trois policiers, ils ont été avertis qu’ils n’avaient pas intérêt à créer des problèmes. La peur au ventre et encerclés de policiers, le processus de préparation a débuté, soit : immobilisation de la personne à l’aide de ceintures au niveau des bras, des hanches et des genoux, fixation au siège, maintien de leurs mains croisées juste au dessus du bas ventre et, enfin, placement d’un casque sur la tête empêchant toute mobilité de celle-ci et réduisant la visibilité. Les ceintures ont été pour les deux hommes serrées à l’excès. L’un deux, en pleurs, a supplié un policier de desserrer un peu les liens, sans que ce dernier ne réagisse pour autant.

Une fois ligotés, Messieurs E. et J. racontent que leur position était insupportable ; ils étaient en permanence courbés sur eux-mêmes. Ils n’avaient pas la possibilité de boire ou de faire leurs besoins. En quelques minutes déjà, l’un et l’autre ont pu ressentir des difficultés à respirer et des douleurs atroces au niveau des jambes et du dos. Aux plaintes exprimées aux policiers, ils ne reçoivent pour réponse qu’un « it’s business ». Dans leurs souvenirs, la personne qui est décédée ne semblait pas en mauvaise santé, mais exprimait le fait qu’elle était trop fortement ligotée.

Ils ont été maintenus dans cette position pendant environ 45 minutes, étant précisé que cela aurait dû durer 6 heures, soit la durée du vol. Messieurs E. et J. ont évoqué cette perspective avec effroi, vu leur position insoutenable et imaginant leur devenir en cas de problèmes techniques durant le vol, ce qui soulève évidemment des questions sécuritaires.

Alors qu’ils avaient tous été embarqués dans l’avion, l’un après l’autre, les policiers ont été appelés à l’extérieur. A leur retour à bord, ils ont commencé à décharger les bagages, puis les détenus eux-mêmes sans aucune explication. Sentant la panique monté parmi les policiers, Messieurs E., J. et leurs compatriotes les ont interrogés sur les raisons de cette annulation. Il leur a finalement été indiqué qu’il s’agissait d’un « problème administratif ». Ils n’ont été informés du décès du jeune nigérian qu’à leur retour à Frambois.

Genève, 22 mars 2010

Rendez-vous de mardi 23 mars

mardi 13h30 devant l'entrée du palais de Rumine
Suite à la mort d' un Nigerian dans une tentative d'expulsion forcée, nous renforçons notre piquet hebdomadaire pour dénoncer une fois de plus les avions de la honte et exiger l'arrêt immédiat et définitif des vols spéciaux, de tous les renvois et la libération de toutes les personnes actuellement à Frambois.

Pour toutes les personne qui peuvent nous rejoindre: nous porterons une écharpe noire ou un ruban noir et distribuerons des rubans noirs et des tracts au député-e-s.

vendredi 19 mars 2010

rassemblement à Berne pour protester contre la mort tragique d'un réfugié nigérian au moment de son expulsion par avion

Liebe alle

wir möchten von Solidarité sans frontières aus gerne morgen eine kleine Spontankundgebung vor dem Bundehaus machen um die Forderung nach einem bleibenden Verzicht auf Zwangsausschaffungen zu pushen nach dem erneuten Todesfall in Kloten.

Wer ist dabei von Sosf, augenauf bern, bleiberecht und wer auch immer?!
Morgen Freitag, 19.3. / 11h vor dem Bundeshaus.

Danke für ein rasches Feedback, melde einfach, wenn Du kommen kannst
Balthasar

p.s.: wer die erschreckende news noch nicht gelesen hat:
http://www.sosf.ch/cms/front_content.php?idcat=293&idart=2812

mardi 9 mars 2010

EXPULSIONS DE FORCE PAR AVIONS SPÉCIAUX , EXPULSÉS MENOTTES, CAGOULÉS ET SANS NOURRITURE PENDANT 13 HEURES - LE CANTON DE VAUD COMPLICE

Barry, en prison depuis le mois d’août 2009 a été expulsé sous ontrainte…. et pourtant il avait accepté de rentrer. Il avait déjà été expulsé il y a quelques mois dans les mêmes conditions vers un pays qui ne l’a pas reconnu. Retourné à Frambois pour d’autres mois de détention, il est maintenant parti….vers quel pays ?…..sa famille n’a plus de nouvelles. 

Christian et Emani ont été expulsés par un autre avion spécial le 3 mars dernier. 13 heures de voyage sans nourriture, cagoulés et menottés. Des menottes plus légères ont substitué celles du voyage.

Christian n’a jamais reçu la paie de son travail accompli à Frambois. Où est passé cet argent ? D’après les responsables de Frambois, il a été remis aux agents qui l’accompagnaient.

La direction générale des migrations (DGM) de Kinshasa n’a pas été avertie de leur arrivée. Ni les autorités, ni la famille élargie n’attendait cet avion.  

Après tant d’années passées en Suisse, Barry, Christian et Emani n’ont pas retrouvé leur famille ou leurs amis. Ils les cherchent toujours.

Nous demandons des explications au canton :

Qui avait délivré les laisser-passer ? De forts doutes sur leur validité persistent...

Qui contrôle les conditions de voyage des personnes expulsées ?

Où étaient les représentants des autorités suisses dans les pays d’arrivée qui doivent s’assurer d’un retour dans la dignité ?

Nous exigeons :

 - une enquête sur la façon dont ont été opérées les dernières expulsions (authenticité des documents, respect de la dignité des personnes , examen des conditions de retour, etc...)

 - l’arrêt immédiat des expulsions et des avions de la honte

 - la libération des détenus à Frambois et à Berne

Collectif Droit de Rester, Coordination Asile Vaud, tract distribué le 9.3.2010 devant le Grand Conseil vaudois.

mercredi 3 mars 2010

Libre

Notre ami Pitchou est libre, même si à l'heure actuelle il est toujours à Frambois. Merci à tou-te-s celles-ceux qui se sont mobilisé-e-s pour sa libération. 

mardi 2 mars 2010

L'avion de la honte, dernière étape dans la vie d'un-e requérant-e d'asile


tract distribué par le collectif Droit de rester et la Coordination Asile-Migration Vaud le 25 février 2010.

lundi 1 mars 2010

Lettre ouverte

La ligue suisse des droits de l'homme et la Coordination Asile-Migration Vaud s'associent pour dénoncer le renvoi de Pitchou Kitima Maliyamungu.

Notre ami, originaire de Kinshasa, est arrivé en Suisse il y a 11 ans. Il s'est établi à Lausanne, où il a fait une formation professionnelle de coiffeur et développé un large réseau d'amitiés. Il y a rencontré sa compagne, avec laquelle il vient d'avoir un fils, né le 11 septembre 2009. 

A son arrivée en Suisse, M. Pitchou Kitima Maliyamungu a obtenu un permis F puis fait une demande d'asile qui a été rejetée en 1999. Son lieu de séjour a toujours été connu des autorités. Durant ces 11 années, il n'a fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire et n'a jamais eu affaire à la police. Il a pourtant été arrêté le 26 octobre 2009 pour séjour illégal en Suisse et, sur ordonnance du Juge de paix, est envoyé à la maison de détention administrative de Frambois en vue de son expulsion du territoire. 

La Ligue Suisse des Droits de l'Homme, de concert avec la Coordination asile Vaud, en appelle, en revanche, au respect de la vie familiale selon l'art. 8 de la CEDH. Il en va d’un strict respect par la Suisse de ses obligations constitutionnelles et internationales en matière de droit au respect de la vie familiale, dont découle le droit des membres d’une famille de ne pas être séparés et de fonder une famille.

La ligue suisse des droits de l'homme et la Coordination Asile-Migration Vaud adressent à Eveline Widmer-Schlumpf, Conseillère fédérale, et à Philippe Leuba, Conseiller d'Etat, la lettre suivante, pour demander de stopper cette expulsion.


Vous aussi, protestez contre ce renvoi, en écrivant à Eveline Widmer-Schlumpf et Philippe Leuba, en votre nom ou celui de votre association. Vous trouverez ici un modèle de lettre. Faites-le vite, par fax ou par courrier électronique.  FAX secrétariat général du DFJP: +41 31 322 78 32 et  FAX Leuba: Fax : +41(0)21 316 41 67 ou philippe.leuba@vd.ch 


 

DEMO GEGEN DAS NOTHILEREGIME

Dienstag 9. März um 14:00 Uhr
Helvetiaplatz, Zürich


Seit 2008 sind im Kanton Zürich mehr als 1000 Asylsuchende in den Notunterkünften im sogenannten Nothilfe-Programm. Diese Unterkünfte sind ausserhalb der Städte, sichtbar sind sie für die meisten der heimischen Bevölkerung nicht.

Es ist klar und auch offen deklariert, dass alle Massnahmen dem Zweck dienen sollen, dass die Flüchtlinge, deren Gesuche abgelehnt oder gar nicht erst bearbeitet wurden (Nichteintretensentscheid NEE), die Schweiz "freiwillig" verlassen. Diese grobschlächtige und brutale bürokratische Verfahrensweise hat erwiesenermassen nicht funktioniert. Die Situationen in den Herkunftsländern sind immer noch dieselben, auch wenn die Dikatatoren neue Gesichter haben. Die Menschenrechte werden immer noch missachtet, Menschen willkürlich verfolgt, eingesperrt und ermordet.

Wir glauben, dass das Nothilfe-Regime nicht nur versagt hat, sondern selber die Menschen quält und depressive, aggressive und kranke isolierte Individuen produziert.

Darum stehen wir zusammen und fordern die damit beauftragten Beamten auf, für eine Lösung einzustehen: Sollen die Notunterkünfte neben den Flüchtlingen auch das Flüchtlingsproblem bloss unter Verschluss halten? Was, wenn sie nur einer Foltermaschine dienen?