Aferdita Demiri est une femme de 38 ans d’origine albanaise. Elle est
maman de trois enfants, Elza (10 ans), Eltjona (6 ans) et Ervin (3 ans). Avant
son arrivée en Suisse, Aferdita et ses enfants vivaient dans la commune de Preševo, région de Serbie proche de la
frontière avec le Kosovo. Elle a quitté sa région et a demandé l’asile en
Suisse en décembre 2014, suite à d’importants conflits conjugaux avec son mari,
sa famille et sa belle-famille. Tous l’ont exclu de la communauté, suite à une
agression sexuelle dont elle a été victime dans un hôpital où son fils était
soigné. Depuis son arrivée en Suisse, Madame Demiri n’a plus aucun contact avec
sa famille ni la famille de son mari. En cas de retour, elle craint les
violences dont elle et ses enfants pourraient être victimes ou encore
l’enlèvement de ses enfants par sa
belle-famille.
Depuis son arrivée en Suisse, Mme Demiri déploie beaucoup d’efforts pour
favoriser l’intégration de ses enfants. Elle est très impliquée dans la
scolarité de ses filles, qu’elle encourage à bien travailler. Le plus jeune
enfant a d’importants problèmes de santé. Il est atteint d’une paralysie
cérébrale sévère et d’épilepsie, ce qui nécessite passablement de soins
(visites médicales, ergothérapie, physiothérapie, etc.). À cet effet, Mme
Demiri fait tout son possible pour accompagner du mieux qu’elle peut son fils
dans ses difficultés. Elle prend chaque jour le temps de faire avec lui les
exercices appris en ergothérapie, dans le but de favoriser son développement
moteur. Ervin est par ailleurs reconnu par l’AI. En cas de retour, il ne
pourrait plus bénéficier de cette prise en charge pluridisciplinaire
indispensable à son développement. Selon le SEM, sous prétexte que sa maladie
est incurable, il n’est pas indispensable qu’une telle prise en charge puisse
se poursuivre.
Les autorités suisses ont ainsi décidé de renvoyer Aferdita et ses enfants
en Serbie.
Nous soussigné·e·s demandons qu’elles reviennent sur leur décision et que
Afredita, Elza, Etjoina et Ervin puissent recevoir un permis de séjour stable
en Suisse.
Nous
demandons aux autorités de réviser leur appréciation de la situation et de
régulariser le statut de la famille Demiri dans notre pays.