Solidarité sans frontières organise une tournée d'information et échanges pratiques sur l'auto-organisation féministe et migrante !
Rendez-vous à l'Espace Dickens mercredi 31 mai, 19h.
Solidarité sans frontières organise une tournée d'information et échanges pratiques sur l'auto-organisation féministe et migrante !
Rendez-vous à l'Espace Dickens mercredi 31 mai, 19h.
Nous demandons aux autorités vaudoises un moratoire immédiat sur les exécutions de renvois forcés de femmes seules, de familles avec des enfants et de personnes vulnérables.
La légalité de ces pratiques doit être examinée sous l’angle de l’art. 9 de la Loi sur l’usage de la contrainte policière, du principe du respect de l’unité familiale garanti par l’art. 8 CEDH et le respect de l'intérêt supérieur de l´enfant qui doit être une considération primordiale selon l´art. 3 de la convention relative aux droits de l’enfant.
Le 2 mai dernier deux familles frappées d’une décision Non-Entrée en Matière (NEM) ont été renvoyées du canton de Vaud vers la Croatie dans des conditions inhumaines. Ces renvois qui traumatisent des enfants et qui sont d’une violence indicible pour toute personne au parcours migratoire déjà éprouvant, doivent cesser.
Enfants blessés et arrachés à leurs parents : une ligne rouge a été franchie
Lors de ces deux renvois, la police a arraché les enfants aux parents pour les forcer à coopérer. Trois enfants scolarisés ont été enlevés brutalement de leur quotidien qui se stabilisait enfin. Un de ces trois enfants est couvert de griffures à la suite de l’intervention de la police. Une femme seule avec son bébé de 18 mois a été renvoyée dans le pays où elle a subi des violences. Une ligne a dès lors été franchie par les autorités vaudoises : elles n’hésitent pas à employer des méthodes violentes sur des parents et des enfants.
Les pratiques violentes se multiplient et s’intensifient dans les procédures de renvois ; au cours des derniers mois, nous avons été témoins de nombreux traitements inhumains (violences psychologiques et physiques) infligés par les politiques migratoires ainsi que par la police lors des arrestations en vue de renvois.
Tout cela pour quoi ? Pour renvoyer des personnes qui ont déjà dû faire preuve de courage et de persévérance extraordinaire durant leur parcours migratoire. Des centaines de familles, de femmes seules et de personnes vulnérables sont menacées d’un renvoi Dublin dans le canton de Vaud. Les accords Dublin permettent aux autorités de renvoyer des réfugié-es vers le premier pays européen où ils et elles ont été enregistré-es - mais pas forcément où une demande d’asile a été déposée. La Suisse n’examine même pas les raisons de leur fuite. Les personnes renvoyées à cause des accords Dublin n’ont ainsi jamais pu demander formellement l’asile en Suisse.
Il est impératif de réagir vite et avec force pour montrer aux autorités vaudoises notre colère et indignation collective face à ces pratiques.
Les autorités vaudoises et suisses ont montré une nouvelle fois que leur acharnement envers les personnes vulnérables, fuyant l'insécurité, n'a pas de limite. Hier matin à l’aube la police est venue chercher Madame O. et sa petite fille de 18 mois ainsi que la famille V. aux foyers de Bex et de l’Auberson respectivement. Les deux familles étaient frappées d’une décision Non-Entrée en Matière (NEM) Dublin et craignaient fortement un renvoi vers la Croatie. Notre collectif est outré de devoir dénoncer une fois de plus deux renvois absurdes et inhumains.
Trois enfants scolarisés arrachés de leur quotidien en Suisse. L’un d’entre eux est couvert de griffures après l’intervention policière.
La famille V. a fui l’Afghanistan pour échapper aux persécutions des talibans et aux discriminations auxquelles elle faisait face, faisant partie de l’ethnie Hazara. Le couple et leurs trois enfants (2010, 2013 et 2016) sont arrivés en Suisse en juillet 2022. Iels avaient transité notamment par la Croatie où iels avaient subi des violences de la part des autorités croates. En Suisse, la famille est déclarée cas Dublin. Hier matin à vers 3h30 plus d’une dizaine de policiers sont venus les chercher. Iels ont résisté jusque vers 5h00. La police a alors arraché les enfants des bras des parents et mis un casque d’immobilisation et des menottes à Monsieur. Ils ont pris les enfants de force pour que Madame suive. L’enfant le plus jeune est couvert de griffures due à l’intervention policière. La famille se trouve actuellement en état de choc total.
Femme seule et sa petite fille de 18 mois cruellement renvoyées sous les cris de Madame.
Hier matin à 5h30 la police a investi le centre EVAM de Bex et a arrêté Madame O. et sa petite fille de 18 mois. Madame, originaire de Somalie, est arrivée en Suisse en juin 2022 avec sa petite fille, fuyant les mauvais traitements subis en Croatie. Seule, Madame avait traversé la Turquie, la Grèce, la Serbie, la Croatie, la Slovénie et l’Italie. C’est en Serbie, le 9.11.2021 que sa fille est née. En Croatie, Madame est livrée à elle-même. Elle ne bénéficie d’aucune aide, vivant dans un camp insalubre, sans lait ni couches pour son bébé. Elle n’a pas accès aux soins médicaux, même quand sa fille souffre d’une bronchite. En Slovénie elle est enfermée dans un centre où elle doit partager sa chambre avec des hommes agressifs, consommant de la drogue. Sa petite fille n’a alors même pas un an.
En Suisse, elle espérait enfin pouvoir trouver un endroit où vivre en sécurité avec sa fille mais hier matin vers 5h une dizaine de policiers sont venus les chercher. Les cris de Madame O. ont alerté les autres pensionnaires du centre qui ont immédiatement été sommés de ne pas quitter leur chambre. Des personnes auraient vu la petite fille être enlevée à sa maman et sortie de la chambre par les policiers afin d’obliger la maman à les suivre.
Fidèle à sa politique d’obéissance aveugle aux autorités fédérales, le Service de la Population du Canton Vaud avec le feu vert de la Conseillère d’Etat, Madame Moret, a osé une arrestation et un renvoi par la force vers la Croatie, par vol spécial d’une maman et d’un bébé de 18 mois, ainsi qu’une famille Afghane !
Ce genre de pratiques sont inadmissibles et indignes de toute autorité qui dit respecter les Droits Humains et les Droits des Enfants. Plusieurs personnes d’autres cantons se trouvaient sur le même vol parti de Zürich. A l’arrivée à Zagreb, les personnes auraient été emmenées à un centre où elles décrivent une situation hautement insalubre et où il n’y aurait pas de lieu adapté aux enfants.
3 Mai 2023