Lausanne, 3 mai 2024. Lors d’une conférence de presse, le collectif droit de rester et des bénévoles engagé.e.s auprès des migrant.e.s dénoncent les violences exercées par le canton de Vaud contre les exilé.e.s, dont de nombreux mineur.e.s, particulièrement lors de l’exécution des renvois forcés.
Trois
familles afghanes expulsées de force en vertu des accords de Dublin et revenues
en Suisse témoignent :
• De
la violence lors de l’exécution des renvois forcés, notamment sur des
enfants :
Arsalan,
18 mois, enlevé de force dans la chambre de ses parents le 19 mars et séparés
d’eux pendant 2 heures, maintenu dans une autre pièce avec la police, sans ses
parents, criant et pleurant pour sa mère. Il a ensuite été médiqué pour le
calmer pendant le renvoi, selon les observations de ses parents.
Fatema,
une jeune adolescente de 14 ans, encerclée à l’aube du 4 avril par 5 policiers
la séprant de sa mère, choquée et criant « je n’ai rien fait, laissez moi tranquille ! »,
a été très traumatisée par son renvoi forcé. Depuis, son sommeil est perturbé
par des cauchemars incessants, et elle est prise en charge par l’hôpital de
l’enfance.
• Des
terribles conditions d’accueils dans les pays de renvois :
A
l’arrivée à Zagreb, la famille d’Arsalan a demandé des soins pour leur bébé
malade, avec 40° de fièvre mais les autorités croates ont refusé. Ils n’ont
reçu aucune prise en charge médicale ni nourriture pour leur enfant. Quand ils
ont demandé de l’eau, ont leur a répondu « aller boire dans les
toilettes ». Le camp où ils se trouvaient est insalubre et infesté
d’insectes.
A
l’arrivée de Fariah le 4 avril à l’aéroport de Zagreb, seule avec ses 3, elle
n’a reçu aucune information : « La police nous a laissés à un arrêt
de bus et ne nous a rien dit d’autre ». Elle a passé la nuit dehors avec
ses 3 enfants de 9, 11 et 14 ans.
Une
famille afghane revenue après son renvoi forcé en Croatie a déjà obtenu que sa
demande d’asile soit traitée en Suisse. Le collectif Droit de rester constate
l’absurdité de ces mesures coercitives et leur absence d’impact pour l’intérêt
commun de notre canton au regard des importants coûts humains et financiers
engendrés, alors que les personnes renvoyées reviennent en Suisse et y
obtiennent un titre de séjour.
S’appuyant
sur les statistiques en matière d’asile 2023 et un arrêté du Tribunal Fédéral
en faveur du canton de Neuchâtel, le collectif Droit de rester et les bénévoles
affirment qu’une autre politique cantonale est possible. Nous appelons à
l’arrêt immédiat des violences contre les exilé.e.s, spécialement les
mineur.e.s.
Collectif Droit de rester // 3 mai 2024