La mort du requérant d'asile nigerian Joseph Nduaku Chiakwa survenue le 17 mars dernier est déjà oubliée. Tandis que la famille du mort a contesté le rapport d'autopsie, l'ODM a conclu à une faiblesse cardiaque levant tout soupçon sur la politique suisse meurtrière en matière de migration. Les renvois spéciaux ont donc repris à destination de l'Afrique et de nouvelles personnes ont été placées en détention administrative, en attente d'un renvoi.
Ce soir, mardi 24 août, un vol spécial à destination de Kinshasa (RDC) a été affrété par la compagnie Hello (voir texte en annexe). Dans ce nouveau vol de la honte, au moins deux personnes de notre connaissance devraient être embarquées de force.
M. Alain Bomolo Isankema, originaire de RDC, qui a passé 2 mois et demi en détention à l'aéroport, puis 9 mois à Frambois. En dépit des mobilisations pour le libérer, il a été emmené cet après-midi hors de la prison de Frambois en vue de son embarquement. Après presque un an de détention en Suisse, son intégrité est maintenant en danger en raison du dispositif de contrainte déployé contre lui dans ce vol spécial prévu à 21h. Une année de détention pour avoir fui la répression et cherché asile en Suisse !
Boris Awumé, un Togolais ayant fui son pays et séjournant depuis 4 ans à Soleure, a également été arrêté ce matin et serait sur ce même vol qui passera par Lomé. Il avait été arrêté le 12 août dernier, emprisonné pendant une semaine, au cours de laquelle il a fait une grève de la faim. La mobilisation de UNIA, de Bleiberecht, des Togolais vivant en Suisse et sa propre détermination avaient réussi à faire échouer la première tentative de renvoi le 17 août. Les cris de protestations et les risques qui pèsent sur sa vie énumérés par lui-même (voir sa lettre de la prison en annexe) et ses proches n'ont pas suffit à la Suisse de revoir sa position.
Les vols reprennent ainsi de plus belle, au mépris de la vie et de la dignité humaine, bafouant les droits fondamentaux des personnes. Le 28 juillet dernier déjà, un vol vers l'Afrique avait été effectué par la compagnie Hello. Lors de ce vol, cinq Gambiens et un Malien ont été déportés, mais les Gambiens ont été ramenés en Suisse, l'avion n'ayant pas pu se poser en Gambie par décision des autorités de ce pays. Un second vol, le 18 août a embarqué à nouveau de force les Gambiens, dont certains ont été débarqués en Gambie et d'autres à Dakar alors qu'ils ne sont pas sénégalais. D'après des témoins directs, aucun médecin, ni aucun observateur indépendant n'étaient présents à bord,! ce qui est donc contraire aux promesses de l'ODM suite au décès de Joseph Nduaku Chiakwa, et à la Directive de renvoi de l'Union européenne, une exigence réitérée par Amnesty International.
Nous ne laisserons pas ces vols de la honte se dérouler dans le silence! Alors que des compagnies aériennes s'enrichissent grâce aux déportations, la politique de dissuasion d'asile et de renvois pratiquée par la Suisse met en danger des vies humaines. Alain Bomolo et Boris Awumé, comme tant d’autres, étaient venus en Suisse chercher un refuge et une vie digne. Ces réfugié-e-s ont le droit d'avoir des droits, à commencer par celui de rester.
Collectif droit de rester
membre de la Coordination asile-migration Vaud
contact:
collectif@stoprenvoi.ch
www.droitderester.ch
tel: 076 426 06 22
mercredi 25 août 2010
Renvois forcés : des personnes à nouveau en danger!
lundi 2 août 2010
Eiken, le 1er août 2010
Communiqué des collectifs Droit de rester de Zurich, Lausanne, Fribourg, Berne et Bâle
Le 1er août la Suisse se célèbre comme un pays où règnent la liberté et la démocratie. Le mouvement pour le droit de rester saisit cette occasion pour montrer que des centaines de milliers de personnes sans-papiers et de requérant-e-s d'asile débouté-e-s se voient privé-e-s de ces mêmes valeurs affichées..
Action à Eiken
Une action pour le droit de rester de tous et toutes a eu lieu aujourd'hui à Eiken à l'occasion du discours du 1er août de la Conseillère fédérale Widmer-Schlumpf. «Eiken pour tous et toutes » est la consigne des organisateur-trice-s de cette fête. Quand les 150 activistes sont arrivé-e-s à Eiken un dispositif de police les attendaient et ils/elles ont été encerclé-e-s. Après de longues négociations l'accès à la fête nous a été autorisé.
Plus de 100'000 personnes sans-papiers et requérant-e-s d'asile débouté-e-s de toute la Suisse ont accepté cette invitation et sont venu-e-s à Eiken. Ce sont les mêmes personnes qui ont occupé la Kleine Schanze à Berne entre le 26 juin et le 2 juillet. Dans le cadre de cette occupation, la Conseillère fédérale Widmer-Schlumpf a reçu une lettre avec des revendications (ci-jointe). Jusqu'à aujourd'hui nous n'avons reçu aucune réponse.
En chantant et avec des banderoles nous sommes arrivé-e-s sur le terrain et nous avons écouté le discours de la Conseillère fédérale sans l'interrompre. Notre demande de tenir notre propre discours a été refusée. Nous critiquons le fait que lors d'une journée à l'occasion de laquelle la liberté et la démocratie sont censées être célébrées, les personnes sans papiers ne peuvent apparemment pas avoir de voix.
Suite au discours nous avons quitté le terrain pacifiquement.
Discussion avec Widmer-Schlumpf
Actuellement, une délégation de 5 personnes constituée de réfugié-e-s parle avec la Conseillère Widmer-Schlumpf. Nous tiendrons informés les médias des résultats de cette discussion. Nous doutons par contre que la Conseillère fédérale responsable de la politique migratoire en Suisse change sont attitude inhumaine à l'égard des plus de 100'000 personnes sans-papiers.
Le but de l'action d'aujourd'hui était de rendre Madame Widmer-Schlumpf encore une fois attentive à la situation des personnes sans-papiers et des requérant-e-s d'asile débouté-e-s qui vivent en Suisse et de la confronter directement avec les revendications d'une régularisation collective et du droit au travail.
Annexes: Lettre à Mme Widmer-Schlumpf; Discours du 1er août des collectifs Droit de rester
Communiqué des collectifs Droit de rester de Zurich, Lausanne, Fribourg, Berne et Bâle
Le 1er août la Suisse se célèbre comme un pays où règnent la liberté et la démocratie. Le mouvement pour le droit de rester saisit cette occasion pour montrer que des centaines de milliers de personnes sans-papiers et de requérant-e-s d'asile débouté-e-s se voient privé-e-s de ces mêmes valeurs affichées..
Action à Eiken
Une action pour le droit de rester de tous et toutes a eu lieu aujourd'hui à Eiken à l'occasion du discours du 1er août de la Conseillère fédérale Widmer-Schlumpf. «Eiken pour tous et toutes » est la consigne des organisateur-trice-s de cette fête. Quand les 150 activistes sont arrivé-e-s à Eiken un dispositif de police les attendaient et ils/elles ont été encerclé-e-s. Après de longues négociations l'accès à la fête nous a été autorisé.
Plus de 100'000 personnes sans-papiers et requérant-e-s d'asile débouté-e-s de toute la Suisse ont accepté cette invitation et sont venu-e-s à Eiken. Ce sont les mêmes personnes qui ont occupé la Kleine Schanze à Berne entre le 26 juin et le 2 juillet. Dans le cadre de cette occupation, la Conseillère fédérale Widmer-Schlumpf a reçu une lettre avec des revendications (ci-jointe). Jusqu'à aujourd'hui nous n'avons reçu aucune réponse.
En chantant et avec des banderoles nous sommes arrivé-e-s sur le terrain et nous avons écouté le discours de la Conseillère fédérale sans l'interrompre. Notre demande de tenir notre propre discours a été refusée. Nous critiquons le fait que lors d'une journée à l'occasion de laquelle la liberté et la démocratie sont censées être célébrées, les personnes sans papiers ne peuvent apparemment pas avoir de voix.
Suite au discours nous avons quitté le terrain pacifiquement.
Discussion avec Widmer-Schlumpf
Actuellement, une délégation de 5 personnes constituée de réfugié-e-s parle avec la Conseillère Widmer-Schlumpf. Nous tiendrons informés les médias des résultats de cette discussion. Nous doutons par contre que la Conseillère fédérale responsable de la politique migratoire en Suisse change sont attitude inhumaine à l'égard des plus de 100'000 personnes sans-papiers.
Le but de l'action d'aujourd'hui était de rendre Madame Widmer-Schlumpf encore une fois attentive à la situation des personnes sans-papiers et des requérant-e-s d'asile débouté-e-s qui vivent en Suisse et de la confronter directement avec les revendications d'une régularisation collective et du droit au travail.
Annexes: Lettre à Mme Widmer-Schlumpf; Discours du 1er août des collectifs Droit de rester
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