« Tout cela est arrivé, et rien de tout cela ne doit
jamais plus se produire »1
(Simonetta Sommaruga)
Tout à fait, madame la conseillère fédérale ministre de la
Justice. Aussitôt dit, aussitôt fait, il ne vous reste plus qu’à prendre une
feuille et un stylo, et à inscrire la fermeture définitive de tous les centres
de détention administrative du pays. QUOI ?! Il reste encore de tels
centres ? Alors il y a encore des gens qui sont « placés sans
protection, sans explication, dans un foyer étranger, méprisés, abaissés,
humiliés » ? Pourtant, « on a de la peine à croire que ça s’est
passé chez nous » (24heures).
Quelle hypocrisie. Alors que les centres se remplissent de
migrant.e.s sans papiers, indésirables, « souillés » et
« considérés comme des déchets »2,
la suisse demande pardon aux humiliés d’un autre temps. Leur crime ? Hier,
« être enceinte ». Aujourd’hui, être en Suisse.
Quand vous excuserez-vous pour les « souffrances qui sont infligées aux détenu.e.s administratifs » d’aujourd’hui ? Quand est-ce que les renvois forcés et les « mesures de coercition », que dans votre novlangue vous nommez « aide d’urgence », seront considérés comme une « violation de la dignité humaine », si chère à vos yeux aveugles ?
Quand vous excuserez-vous pour les « souffrances qui sont infligées aux détenu.e.s administratifs » d’aujourd’hui ? Quand est-ce que les renvois forcés et les « mesures de coercition », que dans votre novlangue vous nommez « aide d’urgence », seront considérés comme une « violation de la dignité humaine », si chère à vos yeux aveugles ?
Dans votre discours, vous feignez que ces milliers de femmes
et d’hommes sans papiers et sans droits n’existent pas. Nous, nous « ne
détournons pas le regard ». « Nous sommes tous concernés » par
ces zones de non-droit, qui font des migrant.e.s des sous-êtres humains et qui
institutionnalisent l’apartheid.
Soyez cohérente,
fermez les centres de rétention.
1
Toutes les citations sont extraites du discours de Simonetta Sommaruga lors de
la cérémonie de commémoration des victimes de détention administrative, Berne,
12 avril 2013
2
Sentiments d’une ex-internée
administrative de Hindelbank
tract du 15 avril 2013