LAUSANNE • Dans une salle comble, «Le Courrier» décernait hier soir son Prix des droits humains au collectif actif pour les requérants.
Hier soir, à peu près toutes les couleurs du monde étaient là pour la remise du Prix Courrier des droits humains, à l’Espace Dickens, à Lausanne. Une soixantaine de personnes pour la plupart membres du collectif Droit de rester, lauréat 2014, dont l’une des particularités est d’être composé de requérant-e-s autant que de personnes qui leur sont solidaires. Actif depuis 2008, le groupement vaudois défend inlassablement les demandeurs d’asile.
Elle le disait la semaine dernière dans nos colonnes, elle l’a répété hier: «Pour nous, c’est le Prix Nobel!» s’est réjouie Graziella de Coulon, l’une des figures phares du mouvement, avant de remercier les nombreuses personnes qui travaillent plus ou moins dans l’ombre pour le bien des requérant-e-s dans la région. Le Courrier en faisait partie: «Ce journal a suivi notre collectif depuis le début, c’était souvent le seul à donner écho à nos actions», a estimé une autre membre du collectif.
Avant une seconde partie de soirée récréative, l’ambiance était à l’émotion: après le visionnage de deux films, plusieurs témoignages de première main ont souligné la nécessité d’une structure comme celle récompensée. Melek, par exemple, a raconté comment elle est venue de Macédoine pour que sa sœur handicapée puisse être soignée en Suisse. Elle s’est non seulement trouvée une place ici, mais peut aussi y suivre une formation, grâce au soutien du collectif. Quant au Sri-Lankais Basin, il a finalement obtenu le droit de... rester, après un premier refus des autorités en 2012. Le jeune homme suit actuellement une formation à l’Ecole romande d’arts et communication.
Corédacteur en chef du Courrier, Philippe Bach a pour sa part rendu hommage à Pierre Dufresne, ancien timonier du journal, qui a lancé le prix il y a presque dix-huit ans. Avant de s’adresser aux nombreux migrants de l’audience: «Merci à vous tous de bien vouloir vivre avec nous!»
Décerné tous les deux ans, le Prix Courrier, doté de la somme symbolique de 1000 francs, récompense des personnes ou mouvements dont l’activité en faveur des droits humains a particulièrement marqué la rédaction. La lauréate 2012 était Géraldine Puig, coordinatrice du programme «Post Tenebras: Action», du Centre de conseils et d’appui pour les jeunes en matière de droits humains. Alors qu’en 2010, c’est l’organisation de défense des Roms Mesemrom qui était distinguée, dans la foulée de Françoise Kopf et de son association IGA-SOS racisme; ou encore, deux ans auparavant, de l’ONG TRIAL, qui met le droit au service des victimes des crimes les plus graves.
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