lundi 4 juin 2018

Pour le droit à l’emploi et à la formation pour tou·te·s !

Mardi 5 juin le collectif Droit de rester déposera au Grand Conseil une pétition pour demander le droit à l’emploi et à la formation pour toutes les personnes déboutées de l’asile qui ne bénéficient pas de ces droits. Lancée le 26 octobre 2017, la pétition a recueilli plus de 2000 signatures! Signe que les temps changent?
Dans le canton de Vaud, plus de 800 personnes déboutées de l’asile vivent sans avoir le droit de se former ou de travailler. Nombre d’entre elles habitent pourtant ici depuis des années et le retour dans leur pays est souvent tout simplement pas possible.
Le Collectif Droit de rester dénonce depuis plusieurs années les conditions de survie auxquelles ces personnes sont contraintes. Les maintenir dans un système qui leur interdit de travailler est une aberration qui les oblige à une oisiveté mal vécue. Le collectif est en particulier préoccupé par la situation des jeunes personnes déboutées de l’asile, forcées d’arrêter leur apprentissage alors qu’elles ont fait l’école obligatoire dans le canton.
Le droit au travail, comme à la formation, est un droit fondamental et universel qui doit être respecté par les autorités vaudoises. 

«A quoi ça sert de faire un apprentissage si après t’as même pas le droit de travailler? ça te démotive.» (K., 23 ans, à l’aide d’urgence depuis 3 ans)
«Je ne comprends pas où est le problème: si on travaille on devient autonome, on ne coûte pas à la société.» (R, sans papiers depuis 10 ans)
La situation n’est plus viable! Plus de 2000 personnes partagent ce constat et demandent aux autorités vaudoises d’octroyer des permis de travail aux personnes qui vivent ici et soutiennent leurs demandes de régularisation auprès du SEM à Berne. Cette mesure favoriserait grandement l’équilibre psychique des personnes concernées et le vivre ensemble dont nous avons tou·te·s besoin.

Mardi 5 juin à 13h45, le collectif déposera la pétition dans les mains de la présidente du Grand Conseil, Madame Sylvie Podio. La presse est invitée à se joindre à l’événement.

Témoignage de M.A.K (24 ans), en Suisse depuis 2011
«Ma demande d'asile a été rejetée en 2013 et depuis lors je suis à l'aide d'urgence sans identité, sans futur ni perspective d'évolution. Malgré la précarité de ma situation, je me suis intégré en faisant plusieurs formation et stage couronné par un CFC d’assistant en soins et santé communautaire (ASSC) au CHUV. Après mes 5 ans en Suisse je fais ma demande d'article 14 qui a été acceptée par le canton, mais refusée par le SEM sous prétexte que je bénéficie du social (aide d'urgence) pourtant j'ai une promesse de contrat de travail au CHUV à la suite de ma formation et j'attendais juste ce permis pour travailler et ne plus dépendre de l'aide d'urgence; un cercle vicieux infernal.»
Témoignage d’Hodette, qui a fait une formation en soins en 2016-2017

«Je désire vraiment être occupée et avoir des contacts sociaux. Mais après cette formation je n’ai plus de droit au travail malgré mes qualités reconnues et le besoin en personnel dans ce domaine. Je suis condamnée à l’inaction et en souffre moralement».

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