Mardi 5
juin le collectif Droit de rester déposera au Grand Conseil une pétition pour
demander le droit à l’emploi et à la formation pour toutes les personnes
déboutées de l’asile qui ne bénéficient pas de ces droits. Lancée le 26 octobre
2017, la pétition a recueilli plus de 2000 signatures! Signe que les temps
changent?
Dans le canton de Vaud, plus de 800 personnes
déboutées de l’asile vivent sans avoir le droit de se former ou de travailler.
Nombre d’entre elles habitent pourtant ici depuis des années et le retour dans
leur pays est souvent tout simplement pas possible.
Le Collectif Droit de rester dénonce depuis
plusieurs années les conditions de survie auxquelles ces personnes sont
contraintes. Les maintenir dans un système qui leur interdit de travailler est
une aberration qui les oblige à une oisiveté mal vécue. Le collectif est en
particulier préoccupé par la situation des jeunes personnes déboutées de
l’asile, forcées d’arrêter leur apprentissage alors qu’elles ont fait l’école
obligatoire dans le canton.
Le droit au travail, comme à la formation,
est un droit fondamental et universel qui doit être respecté par les autorités
vaudoises.
«A quoi
ça sert de faire un apprentissage si après t’as même pas le droit de
travailler? ça te démotive.» (K., 23 ans, à l’aide d’urgence depuis 3 ans)
«Je ne
comprends pas où est le problème: si on travaille on devient autonome, on ne
coûte pas à la société.» (R, sans papiers depuis 10 ans)
La situation n’est plus viable! Plus de 2000
personnes partagent ce constat et demandent aux autorités vaudoises d’octroyer
des permis de travail aux personnes qui vivent ici et soutiennent leurs
demandes de régularisation auprès du SEM à Berne. Cette mesure favoriserait
grandement l’équilibre psychique des personnes concernées et le vivre ensemble
dont nous avons tou·te·s besoin.
Mardi 5 juin à 13h45, le collectif déposera la
pétition dans les mains de la présidente du Grand Conseil, Madame Sylvie Podio.
La presse est invitée à se joindre à l’événement.
Témoignage de M.A.K (24 ans), en Suisse
depuis 2011
«Ma
demande d'asile a été rejetée en 2013 et depuis lors je suis à l'aide d'urgence
sans identité, sans futur ni perspective d'évolution. Malgré la précarité de ma
situation, je me suis intégré en faisant plusieurs formation et stage couronné
par un CFC d’assistant en soins et santé communautaire (ASSC) au CHUV. Après
mes 5 ans en Suisse je fais ma demande d'article 14 qui a été acceptée par
le canton, mais refusée par le SEM sous prétexte que je bénéficie du social
(aide d'urgence) pourtant j'ai une promesse de contrat de travail au CHUV à la
suite de ma formation et j'attendais juste ce permis pour travailler et ne plus
dépendre de l'aide d'urgence; un cercle vicieux infernal.»
Témoignage d’Hodette, qui a fait une formation
en soins en 2016-2017
«Je
désire vraiment être occupée et avoir des contacts sociaux. Mais après cette
formation je n’ai plus de droit au travail malgré mes qualités reconnues et le
besoin en personnel dans ce domaine. Je suis condamnée à l’inaction et en
souffre moralement».
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