Le Collectif Droit de Rester se voit dans l’obligation de quitter le refuge actuel à l’Eglise St. Esprit de Lausanne, ne pouvant pas accepter les conditions posées par les Eglises pour la poursuite de notre collaboration.
En effet, suite à une rencontre avec le Conseiller d’Etat Philippe Leuba, les responsables des deux Eglises, catholique et protestante, nous ont demandé lundi passé de fermer le refuge du jour au lendemain, alors que deux paroisses étaient prêtes à nous accueillir. Elles sont par la suite revenues sur leur décision après une discussion avec des membres du Collectif et d’autres soutiens en nous proposant une paroisse hors Lausanne. Plus grave encore, elles nous imposent d’exclure du refuge une des deux personnes qui y séjournent actuellement.
En effet, elles ont voulu poser des conditions concernant les personnes en refuge, notamment le fait qu’elles voulaient que « quelque chose soit encore possible » du point vu juridique au lieu de faire pression sur les critères de sélection pratiqués par les autorités, ce que demandaient les collectifs engagés. C’est sur cette base qu’elles ont exclu T. de leur protection et ceci en dépit du soutien déclaré par plusieurs député-e-s, par des responsables d’organisations de défense des droits humains et des migrants et par des personnalités du canton. Nous revoilà donc une fois de plus confrontés avec la séparation entre « bon-ne-s et mauvais-e-s refugié-e-s » ou si vous voulez, les « vrai-e-s et le faux-sses refugié-es » !
Pendant les 100 jours d’existence du refuge, nous avons accepté les conditions des Eglises à savoir, entre autres, le refus de nous laisser nous installer plus que 3 semaines dans le même lieu, nous contraignant à une précarité et nous éloignant des personnes migrantes qu’il est difficile d’informer. Elles nous ont constamment affirmé qu’il était extrêmement difficile de trouver des paroisses prêtes à nous accueillir, nous laissant toujours dans l’expectative de nous retrouver sans toit jusqu’au dernier moment, arguant de leur bonne foi et du respect démocratique de leur base, alors que nous savons que plusieurs paroisses auraient été prêtes à héberger le refuge.
Aujourd’hui, nous ne pouvons accepter que les Eglises lâchent les personnes les plus démunies, des personnes que le système a exclues durant des années. Les autorités des Eglises jouent le jeu de l’Etat et de leur « patron » Philippe Leuba, en tentant de diviser notre mouvement.
Nous ne nous laisserons pas diviser, nous ne voulons plus être baladé-e-s par des autorités ecclésiastiques qui s’intéressent davantage aux règlements administratifs qu’aux messages de solidarité et de protection des faibles défendus par l’Evangile. En tournant le dos aux requérant-e-s d'asile débout-é-e-s, en refusant de soutenir leur droit à une vie digne et préférant lisser le pouvoir dans le sens du poil, les autorités des Eglises se rendent complices des politiques discriminatoires et attentatoires à la vie des migrantes et des migrants.
Mais notre lutte continue. Une autre Suisse est possible et nécessaire.
Collectif Droit de rester pour toutes et tous, 24 janvier 2011
1 commentaire:
Echos dans l'émission "Juste ciel"
http://medias.rsr.ch/la-1ere/programmes/le-journal-du-matin/2011/le-journal-du-matin_20110127_standard_juste-ciel_20110127-0636_2ac4c452-abc5-4c25-98fe-b0a27ebbfe2b-128k.mp3
Enregistrer un commentaire