vendredi 4 février 2011

Après quatre mois de refuge, le Collectif Droit de Rester retourne dans la rue

En octobre 2010 s’ouvrait un refuge à l’Eglise St-Jacques pour protéger plusieurs personnes sans statut légal concrètement menacées de renvoi, mais aussi et surtout pour attirer l’attention de la population et des autorités sur le caractère insoutenable de la situation des requérant-e-s débouté-e-s de ce canton, plongé-e-s depuis des années dans un quotidien de contrainte, de misère et dans la peur constante d’un renvoi vers un pays où elles/ils n’ont pas ou plus de liens.
Aujourd’hui, suite à nos divergences avec les autorités des églises catholique et protestante nous fermons le dernier refuge à l’Eglise St. Esprit de Lausanne.
Nous regrettons que les Eglises ne mettent pas à profit leur autorité morale et symbolique pour dénoncer les conditions de vie faites à des centaines de personnes sans statut qui ne demandent qu’à vivre normalement. En leur tournant le dos et en refusant de soutenir leur droit à une vie digne, elles renient leurs valeurs les plus fondamentales et se rendent complices des politiques discriminatoires et attentatoires à la vie des migrant-e-s.
Pendant les 4 mois de refuge, de nombreuses personnalités politique ou individuelles, des paroisses, des paroissiennes et paroissiens ont manifesté leur soutien aux personnes soumises au régime de l’aide d’urgence et à notre action.
Fort-es de ce soutien, nous sommes déterminé-e-s à poursuivre notre lutte pour des régularisations. Nous attendons des instances cantonales et fédérales qu’elles ouvrent enfin des portes à celles et ceux qui veulent construire une nouvelle vie.  Les autorisations de séjour sont le premier pas pour permettre aux gens de vivre en paix. Nous dénonçons l’absurdité de politiques qui visent à enfermer les requérant-e-s d’asile dans des non-lieux, les excluant de la société ce qui coûte des sommes faramineuses, alors que la plupart de ces personnes pourraient être autonomes.
Aujourd’hui, nous invitons les représentant-e-s de la société civile à réclamer du département de M. Leuba des critères de régularisation plus larges et plus en lien avec la réalité. Ce débat ne doit évidemment pas s’arrêter au niveau du canton, mais aussi être relayé à Berne.
La démocratie nous appartient…faisons-la vivre dans notre vision d’ouverture ! Cessons de fermer les yeux et demandons plus de justice et d’équité !

Une autre Suisse est possible et nécessaire et notre lutte continue !

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