Lausanne,
le 16 mai 2013
Concerne :
« Tout cela est arrivé, et rien de tout cela ne doit jamais plus se
produire »[1]
Tout
à fait, madame la conseillère fédérale ministre de la Justice. Aussitôt dit, aussitôt fait, il ne vous reste plus qu’à
prendre une feuille et un stylo, et à inscrire la fermeture définitive de tous
les centres de détention administrative
du pays. QUOI ?! Il reste encore de tels centres ? Alors il y a
encore des gens qui sont « placés sans protection, sans explication, dans
un foyer étranger, méprisés, abaissés, humiliés » ? Pourtant,
« on a de la peine à croire que ça s’est passé chez nous »
(24heures).
Quelle
hypocrisie. Alors que les centres se remplissent de migrant.e.s sans papiers,
indésirables, « souillés » et « considérés comme des
déchets »[2],
la suisse demande pardon aux humiliés d’un autre temps. Leur crime ? Hier,
« être enceinte ». Aujourd’hui, être en Suisse.
Quand vous excuserez-vous pour les « souffrances qui sont infligées aux détenu.e.s administratifs » d’aujourd’hui ? Quand est-ce que les renvois forcés et les « mesures de coercition », que dans votre novlangue vous nommez « aide d’urgence », seront considérés comme une « violation de la dignité humaine », si chère à vos yeux aveugles ?
Quand vous excuserez-vous pour les « souffrances qui sont infligées aux détenu.e.s administratifs » d’aujourd’hui ? Quand est-ce que les renvois forcés et les « mesures de coercition », que dans votre novlangue vous nommez « aide d’urgence », seront considérés comme une « violation de la dignité humaine », si chère à vos yeux aveugles ?
Dans
votre discours, vous feignez que ces milliers de femmes et d’hommes sans
papiers et sans droits n’existent pas. Nous, nous « ne détournons pas le
regard ». « Nous sommes tous concernés » par ces zones de
non-droit, qui font des migrant.e.s des sous-êtres humains et qui
institutionnalisent l’apartheid.
Soyez
cohérente, fermez les centres de rétention.
Salutations,
Collectif
Droit de rester
[1] Toutes les citations sont extraites du discours
de Simonetta Sommaruga lors de la cérémonie de commémoration des victimes de
détention administrative, Berne, 12 avril 2013
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