7 novembre
2013 Sonia est
une jeune femme kosovare qui a demandé l’asile en Suisse. L’ODM a décidé
qu’elle sera renvoyée en Hongrie, pays par lequel elle a transité. Elle raconte
son passage en Hongrie :
J’ai été arrêtée à la frontière. Les gardes m’ont conduite
dans un centre de détention où j’ai été fouillée. J’ai été complètement
déshabillée pour la fouille ce qui était humiliant et terrorisant. Ensuite,
j’ai été enfermée dans une cellule avec une vingtaine d’autres femmes. On ne
m’a pratiquement rien donné à mangé pendant 24 heures, seulement un peu de
pain. Il fallait supplier et crier pour pouvoir se rendre aux toilettes. Les
matelas étaient posés directement par terre, sans draps ni couvertures. Il
faisait très froid. Le lendemain on m’a amenée dans un centre surveillé, dans
les mêmes conditions, dans une grande pièce sans commodités aucune, où on ne m’a
donné qu’une fois un peu de pain à manger en tout et pour tout. J’ai prétexté
vouloir aller faire une course et les gardiens m’ont laissée sortir. Je me suis
enfuie avec une famille en abandonnant mes affaires dans ce centre.
En Hongrie, les conditions
d’accueil des demandeurs d’asile sont en-dessous des normes minimales. La loi
prévoit de nombreux motifs de détention des requérants d’asile et la détention
est prononcée de manière quasi-automatique pour 6 mois. Il n’y a pas de voie de
recours indépendante. Les centres sont surpeuplés (celui de Debrecen accueille
plus de 1'300 personnes), infestés par la vermine et les conditions d’hygiène
sont déplorables. (cf. Hungarian Helsinki Committee, Brief Information Note on The
Main Asylum-Related Legal Changes in Hungary as of 1 July 2013, en ligne)
Nous
sommes inquiets de la décision de l’ODM de renvoyer Sonia en Hongrie. Elle est
une jeune femme à la santé psychique fragile. Elle n’a aucune famille ni aucun
soutien là-bas, et le risque de prostitution forcée est très élevé compte tenu
des trafics importants qui sévissent dans toute la région, de son origine
kosovare et de l’absence totale de protection pour elle sur place. Elle n’a
jamais vécu en Hongrie. Elle est susceptible de se retrouver là-bas dans une
situation d’extrême vulnérabilité et d’abus.
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