vendredi 28 mars 2014

Les affameurs pillent et les réfugié-e-s paient !

Lausanne accueille dans ses salons feutrés du 31 mars au 2 avril  les dirigeant.e.s des sociétés de négoces multinationales, banques d’investissement et autres groupes spécialisés dans le commerce des matières premières. Ces personnes sont responsables du pillage d’un grand nombre de pays, dont les populations se retrouvent dépossédées de leurs terres et de leurs ressources. Les banques d’investissement spéculent sans vergogne sur les matières premières, renchérissant le prix des produits comme le riz, le blé, le sucre ou encore le café, qui sont pourtant les produits de base de l'alimentation. 
Face à l’accaparement de leurs terres et de leurs ressources, de nombreuses personnes sont obligées de migrer vers les pays riches – dont la Suisse, siège de grands nombres de ces multinationales au bénéfice de rabais fiscaux.
Évidemment pas de salons feutrés en Suisse pour les réfugié.e.s victimes de ces pilleurs ! Celles et ceux  qui survivent au voyage et qui arrivent en Suisse, sont condamné.e.s à survivre dans le système dit de l’aide d’urgence : sans droit de travailler, avec 9 francs par jour pour couvrir tous leurs besoins (nourriture, hygiène, santé) dans l'attente de leur renvoi, souvent par la force. En comparaison, Ivan Glasenberg, le patron de Glencore (basée à Zoug), touche cette année un dividende de 182 millions pour avoir accaparé les terres colombiennes qui recèlent notamment du charbon, condamnant  les populations locales à l’appauvrissement.
Ne rien dire, ne pas s'opposer à cette injustice, c'est se faire complice de celles et ceux qui créent la misère et la violence dans les pays pauvres.
Notre solidarité va aux victimes pour lesquelles nous demandons à la Suisse un accueil digne et durable.

Combattre les affameurs des peuples pauvres et permettre à chaque citoyen.ne du monde de pouvoir vivre dans son pays est le devoir de nous tous et toutes.  


Contre le somment mondial des matières premières, manifestation à Lausanne, place St-François, 17h30, lundi 31 mars.

mardi 25 mars 2014

Les affameurs pillent, les réfugié-e-s paient!

Contre le somment mondial des matières premières, manifestation à Lausanne, place St-François, 17h30, lundi 31 mars.

lundi 17 mars 2014

Exposition de dessins au crayon: "nous sommes les personnes qui ont disparu sous vos yeux", Sri Lanka

«Nous sommes les personnes qui ont disparu sous vos yeux»
                                               - Une victime des 16’000 personnes disparues au Sri Lanka

Bonjour,

Mes collègues et moi-même avons l’immense plaisir de vous inviter à notre Exposition qui se tiendra à La Maison des Associations, à Genèvedu 24 au 29 mars 2014.

En tant que réfugiés du Sri Lanka, nous avons utilisé le dessin au crayon pour parler des situations des droits humains de notre pays, principalement sur le thème de la disparition forcée.

L’objectif de cette exposition est de pouvoir réunir les personnes qui s’intéressent soit aux sujets des droits humains, des réfugiés ou du dessin.

N’hésitez pas à partager cette invitation avec vos amis et à venir avec eux. Votre présence, que nous espérons nombreuse, nous donnera satisfaction pour notre travail et nous soutiendra dans notre démarche.

Le vernissage aura lieu le lundi 24 mars à 18h30 à La Maison des Associations avec un «programme surprise» à découvrir !

vendredi 14 mars 2014

Jetée hors du centre à 8 ½ mois de grossesse

7 mars 2014     Depuis le 1er février 2014, avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’asile, l’ODM pratique l’exclusion du centre d’enregistrement sans autre forme de procès. Sahana a fait les frais de cette nouvelle mode. Originaire de l’Erythrée, cette jeune femme a été renvoyée une première fois en Italie où elle s’est retrouvée dans des conditions de vie extrêmement précaires, dans lesquelles elle est tombée enceinte. Elle dépose une deuxième demande d’asile au centre d’enregistrement de Vallorbe en janvier, mais trois semaines plus tard, les autorités lui ordonnent subitement de quitter le centre avec toutes ses affaires. Elle comprend vaguement qu’elle doit retourner dans le canton où l’ODM l’avait attribuée deux ans plus tôt, mais aucune adresse ni aucune information écrite ne lui est remise, ni aucun billet de train. Elle est enceinte de 8 ½ mois. Sur un appel téléphonique aux fonctionnaires du centre d’enregistrement, une bénévole reçoit l’assurance finalement qu’elle peut se présenter à nouveau au centre pour y recevoir un billet de train. Elle y retourne mais aucun billet ne lui est remis, et on lui dit de partir. Dans le train finalement, elle rencontre un autre bénévole qui l’aide à prendre contact avec une organisation d’aide aux requérants d’asile. Elle n’a vécu que deux semaines dans le canton de Schwitz, deux ans plus tôt, et elle est incapable de se souvenir où se trouve la police cantonale où elle est censée demander l’aide d’urgence. Il n’est pas même sûr que cette autorité l’attende et l’accueille effectivement. La pratique montre que les polices cantonales n’hésitent pas à refuser toute aide et à dire aux gens de partir.
Sahana s’est ainsi retrouvée sans secours dans un état d’abandon extrême, les autorités du centre l’ayant tout simplement renvoyée à destination de nulle part, sans aucune information plus précise et sans moyen pour s’y rendre. Elle s’est retrouvée dans la rue sans logement, sans nourriture, sans rien. La vie de son enfant à naître a été mise en danger. Sans l’aide de bénévoles et d’organisations caritatives qui ont pris du temps pour l’accompagner, Sahana n’aurait pas pu trouver seule où aller, ni comment.
Or, le refus ou la privation d’assistance aux personnes qui sont sans possibilité d’assurer leur propre subsistance est un mauvais traitement au sens de l’article 3 CEDH, une forme de torture, comme l’a rappelé la Cour européenne des droits de l’homme dans l’arrêt M.S.S. c. Belgique et Grèce (requête n°30696/09, § 263). Les autorités sont responsables de la non-assistance aux demandeurs d’asile qui n’ont pas de famille pour les accueillir, n’ont pas de revenu, pas de logement et qui ne parlent pas la langue. En outre, elles doivent rendre l’accès au minimum pour vivre effectif. Une simple possibilité théorique de recevoir une aide en se présentant à la police cantonale du canton de Schwitz ne suffit pas pour qu’il soit satisfait à l’obligation d’assistance envers les personnes vulnérables, qui sont dépourvues de tout soutien (Gebremedhin c. France, requête n°25389/05). L’autorité a une obligation d’information également. Le fait que Sahana ait dû se débrouiller seule pour se rendre dans un autre canton auprès d’une autorité dont elle ignore le nom et l’adresse, sans aucun document de référence en sa possession, est une violation flagrante du devoir minimum d’assistance et d’information qu’il incombe à l’autorité de fournir.

Maintenant, quand les personnes sont déjà enregistrées dans le fichier de l’ODM, l’accès au centre d’enregistrement leur est refusé. L’ODM ne leur donne aucune explication à ce sujet. Les gens ne savent même pas qu’ils ont la possibilité de demander l’aide d’urgence dans leur ancien canton de domicile. Ils ne savent pas non plus que la loi prévoit qu’ils puissent demander l’asile une seconde fois par écrit. On leur dit simplement de partir. Certains n’ont pas d’argent, pas de nourriture et n’ont nulle part où passer la nuit, après parfois des mois d’errance dans de telles conditions, en Suisse et ailleurs en Europe, en Italie, en France ou en Espagne, car la clochardisation et l’abandon des demandeurs d’asile à leur propre sort, est une pratique maintenant répandue à l’échelle européenne.

mercredi 12 mars 2014

samedi 8 mars 2014

Les punitions au centre d’enregistrement

3 mars 2014  La loi oblige les demandeurs d’asile à déposer leur demande dans un centre d’enregistrement. Ces centres sont gérés par l’Office fédéral des migrations (ODM) qui organise et contrôle le séjour des intéressés directement et par l’intermédiaire de sociétés privées mandatées, notamment Securitas et ORS Service. Ce sont des lieux interdits au public où règne la discipline. Les intéressés sont logés dans des dortoirs de 16 personnes meublés de lits métalliques superposés. Les sanitaires sont spartiates : WC turcs et grandes salles de douches communes, sans rideaux ni séparations. Le réfectoire est une longue salle, résonnante et bruyante aux heures des repas. Il faut faire la queue avec un plateau et malheur à celui qui aura le mauvais ton de réclamer une tranche pain supplémentaire. Si le cantinier la lui refuse et qu’il proteste, l’intéressé aura un « rapport » et sera sanctionné pour son mauvais comportement. Les sanctions sont prononcées par le personnel sans aucune transparence, pour toutes les raisons qui plaisent aux employés. Il y a bien un règlement du centre qui prévoit certains motifs de sanction et une certaine procédure, mais ce règlement n’est pas respecté et aucune procédure n’a jamais lieu. Les sanctions vont de l’exclusion du centre avec obligation de passer la nuit dans la salle d’attente à l’extérieur du centre, qui est une salle vitrée, toute en béton et très mal chauffée, notamment pour être arrivé au centre avec quelques minutes de retard sur l’horaire prescrit, à la privation de repas à midi pour le même motif ou pour avoir contesté une Xème fouille à l’entrée du centre ou la saisie de ses biens, en passant par la suppression du droit de sortie du centre pendant un jour, ou la suppression de l’argent de poche qui se monte à 21 frs par semaine. Une autre pratique est la confiscation des téléphones portables afin que les intéressés ne puissent pas prendre d’images de ce qui se passe à l’intérieur du centre.

On entend aussi des familles raconter comment les agents de sécurité jettent à la poubelle le yaourt ou le paquet de biscuits qu’ils avaient acheté pour leurs enfants, parce que les denrées alimentaires qui ne sont pas distribuées par la cantine, sont interdites dans le centre. Les enfants peinent à accepter la nourriture distribuée, essentiellement calorifique et insipide. Spécialement les petits enfants ne se nourrissent pratiquement que de pain blanc pendant leur séjour au centre qui peut durer plusieurs semaines. Actuellement, une famille avec deux enfants de moins de 2 ans et de 6 ½ ans, accompagnée de leur grand-mère âgée, séjourne depuis le 26 décembre 2013 au centre d’enregistrement soit depuis près de deux mois. Le plus jeune enfant refuse de se nourrir, il souffre des bronches et passe ses nuits à tousser. Les parents sont épuisés. Ils souffrent du manque d’espace privé et de la promiscuité. La famille est logée dans un dortoir avec trois autres familles dont 8 enfants, sur des lits métalliques superposés. Il n’y a ni table ni chaise dans le dortoir, aucun espace de jeu et on ne peut pas se tenir assis sur le lit du bas. Quelle est leur punition ? Ils ont déposé un recours auprès du Tribunal administratif fédéral contre la décision négative de l’ODM. On leur a dit qu’ils seraient transférés uniquement s’ils ne déposaient pas de recours. Mais ils n’ont pas obéi. Ils ont contesté la décision par un recours et l’autorité a décidé de prolonger leur séjour au centre d’enregistrement pour une durée inconnue, car aucune information à ce sujet ne leur sera communiquée. Ils doivent attendre et endurer.

jeudi 6 mars 2014

Vivre en Suisse avec l'aide d'urgence, c'est pas une vie...

... affirme M. Maucci dans l'émission Le droit chemin, de La Télé du 28 février 2014.
On ne contestera pas!


lundi 3 mars 2014

A l'EVAM, j'travaille dans l'social


 Quand tu enterres six pieds sous terre dans des abris PC, tu n'Accueilles pas, tu encellules. Quand tu balades de foyer en foyer «aléatoirement à chaque demande de prestation», tu ne «dynamises» pas, tu précarises. Quand tu nourris «en nature», tu tiens en laisse, par le ventre. Quand tu paies 2.75 Frs/heure, tu n'«indemnises» pas, tu exploites. Quand tu te sers de l'interdiction de travailler de personnes illégalisées pour les «occuper», tu ne leur mets pas «du beurre dans les épinards», tu cautionnes et tu fais ton propre beurre. Quand «TUP» -Travaux d'Utilité Publique-, pour nettoyer les bus, pour monter les scènes de la Cité en fête, pour favoriser la nidification du tétras-lyre-le-coq-de-bruyère, pour récurer tes chiottes, pour -Tartinez!-du beurre -Mangez!-sur le pain des passants -Souriez!-, pour faire plaisir aux nationalistes en formant une croix blanche humaine sur fond rouge le 1eraoût, tu ne «réinsères» pas, tu infantilises, tu insultes, tu Asservis.

 Les frontières trient le bon grain de l'ivraie, tu l'écrases pour la réduire en farine. Aujourd'hui, cette poudre sert à façonner le pain des riches, demain peut-être finira-t-elle dans un four...

 Hé, les «travailleurs sociaux» ! Ça veut dire quoi «faire du social» ? C'est faire de la traite d'êtres humains? C'est pleurer sur la misère du monde en s'achetant une conscience auprès de l'état? C'est coudre la bouche de celleux qui triment pour engraisser ce système de merde? C'est se prendre pour un pasteur en prônant sa vieille morale rance? C'est reproduire les logiques de l'abattoir dans les vies humaines, enfermer, compartimenter, entasser, faire suer, vendre, et envoyer à la mort? C'est cimenter l'apartheid? C'est se prouver qu'on est supérieur en maintenant les autres la tête sous l'eau? C'est les opprimer d'une main et leur caresser le front de l'autre? C'est ne leur laisser comme liberté que celle de se suicider?

 Vous êtes l'institution «EVAM». Chacun de vos gestes l'autorise et la stabilise. Responsables de cette gestion quotidienne, chacun de vos gestes est un acte de domination.
Avec et sans papiers, nous saboterons chacune des pièces de votre moulin. Nous ne vous laisserons pas vous installer, où que ce soit.