Mardi 14 janvier 2020, Mubaarak, un jeune somalien a été arrêté par la
police vaudoise.
Il se trouve actuellement à la prison administrative de Frambois pour un
renvoi imminent en Italie.
Mubaarak a déposé une demande d’asile en Suisse en
juillet 2017. Il avait fui son pays, la Somalie, secouée par une guerre civile
permanente. Il a rejoint sa tante et ses cousins qui sont en Suisse depuis
plusieurs années, au bénéfice d’un permis B et de la nationalité suisse.
Mubaarak est un jeune fragile et vulnérable qui a vécu un parcours difficile.
Il a fréquenté les classes d’accueil de l’Ecole de la Transition à Yverdon et
il bénéficiait d’un accompagnement intensif. Le réseau médical et de soutien
avait remarqué des difficultés d’apprentissage et cognitives.
Le SEM a refusé d’entrer en matière sur sa demande
d’asile et il a ordonné le renvoi en Italie en application des accords de
Dublin. Il a été renvoyé à Catane une première fois, le 14 février 2018. En
Italie, il s’est retrouvé à la rue et il a erré pendant quelques jours: il
n’avait pas d’argent, aucune aide de la part des autorités italiennes, il
dormait dans les parcs. Il est revenu clandestinement en Suisse pour retrouver
sa famille et ses amis de l’école et il a déposé une deuxième demande d’asile.
Le SEM, en appliquant aveuglement les accords de Dublin,
a rendu une deuxième décision négative, et prononcé son renvoi. Il a reçu un
plan de vol le 20 février 2019 de la part du SPOP et a été assigné à résidence.
Suite à cette menace de renvoi, Mubaarak est sorti du système pour éviter le
renvoi en Italie. Il attendait le 23 avril 2020, date à laquelle la Suisse
aurait dû examiner sa demande de
protection. Il a des motifs d’asile à faire valoir.
Il ne demandait rien à personne, se tenait très discret.
Mais, le SPOP a mandaté cette chasse à l’homme et a ordonné l’intervention de
la police cantonale, qui l’a trouvé et arrêté.
Aujourd’hui il risque d’être renvoyé dans un pays où des
conditions d’accueil dignes ne sont pas garanties. Le récent arrêt du TAF le
stipule : La Suisse ne peut plus renvoyer en Italie les familles et les
personnes vulnérables sans avoir des garanties concrètes et précises sur les
conditions de la prise en charge des personnes renvoyées.
La Suisse, le SEM, le canton de Vaud, le SPOP appliquent aveuglément
et absurdement le règlement Dublin sans utiliser leur marge de manœuvre. Ils sont responsables de graves violations
des droits des personnes, ils causent des dégâts humains et des souffrances qui
atteignent l’intégrité des personnes à la recherche d’une protection en Suisse.
Cela fait presque 3 ans que Mubaarak lutte pour son droit à faire examiner
sa demande asile ! C’est inhumain, indécent et révoltant ! Mubaarak
fait partie de la catégorie des personnes sans droits en errance dans le système
européen de l’asile.
Nous dénonçons cette arrestation ciblée et sournoise de la part du SPOP et
de la police cantonale VD ! Nous
exigeons la libération immédiate de Mubaarak, et la possibilité que sa demande
d’asile soit finalement examinée en Suisse !
Lausanne, le 27 janvier 2020
Droit de Rester Lausanne, Solidarité sans frontières,
Solidarité Tattes.
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