13 juillet 2022 Témoignage de Manoushka, invitée à Lausanne pour parler de sa condition de requérante d’asile déboutée, contrainte de vivre à l’aide d’urgence depuis plusieurs années avec sa famille.
On nous met
toujours dans un autre centre et mes filles doivent toujours changer d’école. Elles
s’attachent à leurs copines de classe et à leurs professeures mais elles
doivent changer d’école. C’est éprouvant et notre vie est instable. On nous met
loin de la ville, il n’y a pas de transports… Le dernier bus est très tôt
l’après-midi. On n’a pas de contacts avec les gens de la ville et notre vie est
vide. On n’a pas de vie. Ça fait sept ans que c’est comme ça. On nous a mis
dans une chambre, toute la famille. Les enfants sont toujours avec nous. Mon
mari et moi, nous n'avons pas d’intimité. On ne peut pas parler parce que les
filles nous entendent. Ces centres nous épuisent. Nous recevons 182 frs par
semaine pour 4 personnes. Ça ne suffit pas pour manger ni pour vivre. On a fait
des manifestations, mais personne ne nous entend. Je suis déprimée. Ma vie n’a
pas d’issue, je ne peux pas vivre normalement, je ne peux pas grandir mes
enfants normalement. Mon mari et moi nous n’avons pas de droit de suivre une
formation. Nous voulons vivre comme les autres familles, avec un appartement et
un travail.
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