jeudi 16 décembre 2010

18 DECEMBRE , JOURNEE INTERNATIONALE DES MIGRANT-ES

VENDREDI 17 DECEMBRE 2010 A 11H
CONFERENCE DE PRESSE 
AU REFUGE DU COLLECTIF A L’EGLISE ST. ESPRIT
CHEMIN DE BOISY 21, LAUSANNE



Le nombre de migrant-es dans le monde ne cesse d’augmenter et en même temps les états riches se barricadent derrière des murs, des barrières et des lois dans l’espoir d’éloigner les migrant-es à la recherche d’asile et d’accueil.
Ceux et celles qui arrivent, au risque de leur vie, à franchir les frontières se retrouvent confronté-es à un climat de méfiance, de mise à l’écart, d’humiliation et de mépris et constamment en danger d’expulsion. La Suisse et le canton de Vaud en sont un exemple parmi d’autres.

Nous, du Collectif Droit de Rester du canton de Vaud, continuons notre lutte pour le droit à la migration, à l’asile, aux droits fondamentaux pour chaque être humain. En ce moment de montée des idéologies néfastes et dangereuses, nous montrons que la résistance à ces forces obscures est possible et urgente et qu’elle constitue la seule voie pour empêcher d’autres violations de notre propre liberté et pour la construction d’une société où la dignité de chaque personne est respectée.

Nous invitons toute la presse à nous soutenir dans notre lutte pour que d’autres rejoignent la résistance des réfugié-es, des migrant-es et de toutes les personnes qui crient BASTA à l’exclusion, à la criminalisation et à la violence d’Etat qui s’abat chaque jours non seulement sur les migrant-es mais aussi d’une façon plus subtile sur nous tous et toutes.



Refuge : 076 426 06 22

mardi 14 décembre 2010

Le Refuge comme acte de résistance.

Après les paroisses de La Sallaz, de St. Joseph et de St. Paul, le refuge a été accueilli aujourd'hui à la paroisse St. Esprit, chemin de Boisy 21, à Lausanne. Deux personnes sont toujours protégées d'une menace de renvoi imminent: T. qui est menacé de renvoi en RDC après 10 ans de séjour en Suisse et  D. ex enfant-soldat de Sierra Leone,marrivé mineur en Suisse dans l'espoir de recommencer une vraie vie.
Comme eux, des centaines de personnes vivent depuis des années dans l'angoisse de l'exécution de leur renvoi qui frappe au hasard l'une ou l'autre, sans préavis. Le refuge n'est pas uniquement une protection mais se veut aussi une dénonciation et une opposition à la politique inhumaine poursuivie par le canton de Vaud dans l'application aveugle de dictats de Berne.
Le Collectif Droit de rester pour tou-te-s remet à la lumière la situation dramatique des personnes à l'aide d'urgence tenues volontairement dans l'ombre par les autorités, et demande leur régularisation. Cette régularisation est possible, exigible et urgente pour la dignités de nous toutes et tous.

samedi 11 décembre 2010

Déménagement du refuge

Le refuge déménage (encore...) ce lundi 13 décembre. Nous serons désormais au chemin du Boisy 21, à Lausanne.

Vous pouvez d'ores et déjà vous annoncer pour venir faire des permanences au 076 426 06 22.

une victoire à la cour européenne des droits de l'homme

Cour européenne des droits de l'homme
Arrêt Jusic c. Suisse (no 4691/06)*
 
Le requérant, Sead Jusic, est un ressortissant de Bosnie-Herzégovine né en 1971 et résidant à Lausanne, en Suisse, où sa demande d’asile fut rejetée. Invoquant en particulier l’article 5 §§ 1 et 5 (droit à la liberté et à la sûreté), il a saisi la Cour le 16 janvier 2006 et alléguait que sa détention pendant 22 jours en vue de son expulsion avait été illégale.

Le requérant est représenté par Mme K. Povlakic, juriste au Service d’Aide Juridique aux Exilés (SAJE), à Lausanne.

Décisions de la Cour:
- Violation de l’article 5 § 1: La détention du requérant n’est pas intervenue « selon les voies légales».
- Non-violation de l’article 5 § 5: Compte tenu de la complexité de la cause et des procédures engagées par le requérant, il a été statué à bref délai sur la légalité de la détention.
- Satisfaction équitable : 10 000 EUR sont accordés au titre de la réparation du dommage moral.

mardi 7 décembre 2010

Ensemble contre la répression

Les autorités essaient par tous les moyens de forcer les requérant-e-s d'asile débouté-e-s à retourner dans leurs pays. C'est lors des renvois forcés que la logique de répression se déploie dans toute son ampleur. Indépendamment des raisons qui ont mené une personne à quitter son pays, nous la soutenons si elle s'oppose à son renvoi, regagnant ainsi un minimum d'autodétermination dans sa vie. Nous croyons que chaque être humain est libre de décider où il/elle veut vivre. Nous dénonçons la terreur de la menace du renvoi qui plane sur toutes les personnes sans statut légal, leur rendant difficile de se défendre.

En ouvrant ce refuge, nous voulons interpeller la population. Nous pensons que la violence d'Etat nous concerne tous et toutes. Nous refusons de vivre dans une société où une telle violence est légitimée et nous appelons à la solidarité avec toutes les personnes qu'elle frappe le plus fort.

Notre collectif propose de créer des liens de solidarité entre nous, entre Suisses, immigré-e-s, sans-papiers, au lieu de nous laisser séparer. Car ce sont ces séparations qui nous rendent tous et toutes exploitables dans le système économique actuel. Au lieu de nous laisser séduire par un discours de « bouc émissaire » censé expliquer les problèmes auxquels nous faisons face dans notre vie (chômage, crise de logement, drogues, etc.) nous pensons qu'il est nécessaire de nous mettre ensemble. C'est ainsi que nous pouvons trouver des solutions immédiates pour les personnes les plus démunies et réprimées (régularisation collective des personnes sans statut légal, retour à l'aide sociale, etc) et que nous commençons à réfléchir et à agir pour construire une société où chacun et chacune puisse s'épanouir en liberté.

samedi 4 décembre 2010

Dans les médias...

Les médias abordent rarement les thématiques qui nous intéressent, et encore moins sous des angles pertinents et critiques. Il faut bien le dire, de plus en plus souvent on a l'impression que les médias dominants relaient les idées toujours plus xénophobes qui ont cours dans l'espace public. Radicalisation et banalisation du racisme, violence des discours, recul de l'idée d'égalité devant la loi... Mais où trouver un discours critique? Comment faire entendre la voix des dominé-e-s, la voix des sans-voix, des sans-droits? Face à des médias qui cherchent le sensationnel, le spectaculaire, la simplicité, comment faire passer des idées critiques, complexes, comment déconstruire le discours dominant?
Dans ce paysage médiatique désolant, voici le lien vers une émission qui fait du bien à écouter. Sur fréquence banane, "La langue des bois" propose régulièrement des sujets critiques, sous un angle original, et donne la parole à des personnes que l'on entend trop rarement.
L'émission du 16 novembre 2010, enregistré à Pôle sud, revient sur la triste réalité de l'asile en Suisse, avec la participation de Mimi et Kifu du collectif Droit de rester: "Conséquences et réalités du droit d'asile en Suisse."

Voir aussi l'émission du 9 novembre 2010: "Les idées de l'extrême droite sont-elles devenues convenables?"

Et le témoignage de Ariel, militante du collectif.

A réécouter aussi: la critique de Graziella de Coulon, dans l'émission Médialogues du 22.06.09 (l'intervention se trouve après la minute 19')

mercredi 1 décembre 2010

STOP A LA VIOLENCE ADMINISTRATIVE Non à la privation de l'assurance maladie et de l'aide d'urgence pour les débouté-e-s

L'aide d'urgence est un régime de contrainte. Ce constat est avéré depuis son application dès le 1er avril 2004: l'aide d'urgence instaure un traitement discriminatoire, inhumain, viole les droits fondamentaux et atteint les débouté-e-s dans leur santé physique et psychique. De surcroît, la menace de supprimer l'aide d'urgence est utilisée de manière récurrente et contraire au droit par le SPOP, dans le but d'obliger des personnes à « consentir » à leur renvoi. Récemment, le SPOP accroît sa pression sur les personnes déboutées, et de manière ciblée sur celles qui sont protégées par le refuge ouvert par le Collectif Droit de rester et la Coordination asile-migration Vaud depuis le 11 octobre 2010. En effet, le SPOP a supprimé pour ces personnes l'octroi de l'aide d'urgence ainsi que l'affiliation à une assurance-maladie obligatoire des soins de base. Motif: les personnes ne résident plus en centres ou en foyers d'aide d'urgence.
Or l'obligation de vie en centre d'hébergement pour bénéficier de l'aide d'urgence n'apparaît ni dans la Loi sur l'aide aux requérants d'asile et à certaines catégories d'étrangers (LARA), ni dans le Guide d'assistance édité par l'EVAM. Ce revirement arbitraire de politique pose en outre un problème d'égalité de traitement flagrant, car il y a des personnes qui reçoivent l'aide d'urgence tout en résidant dans un appartement. Cette mesure apparait donc comme une rétorsion administrative qui s'abat notamment sur les débouté-e-s en lutte et protégé-e-s en refuge. Elle sanctionne ainsi ces personnes d'avoir trouvé un soutien et une dignité nouvelle en tentant de les précariser encore plus.
Climat de double peine oblige, afin d'être bien certain que la sanction produira ses effets, le SPOP redouble la mesure d'une privation de l'assurance-maladie. Les personnes qui résident au refuge se sont vues retirer la couverture maladie octroyée aux débouté-e-s par le biais de l'EVAM. Cette privation d'un droit de base, fort problématique au vu de la législation fédérale (LAMAL), avait affecté dans un premier temps l'ensemble des débouté-e-s célibataires. Puis, en décembre 2008, le département de M. Leuba avait fait marche arrière, décidant d’assurer toute personne déboutée.
Pourquoi alors décider d’un nouveau revirement en novembre 2010 pour une catégorie ciblée de personnes? Pourquoi refuser à des personnes leur affiliation à l'assurance-maladie de base alors que le droit fédéral prévoit son caractère obligatoire et qu'elles se trouvent sans ressources (interdites de travail, soumises au régime d'aide d'urgence)? Cette mesure n'est rien d'autre qu'une action de répression politique et administrative visant à faire disparaître certaines personnes déboutées des fichiers de l’Etat.
Le refuge est un lieu public, connu des autorités. Les personnes n'y sont pas cachées, mais protégées, en toute connaissance de cause, politique et médiatique, des autorités. Il est ainsi parfaitement hypocrite et abusif de faire comme si les personnes n'existaient plus pour le SPOP. La privation d'assurance empêche les personnes de continuer leur traitement et fait obstacle à leur droit au réexamen de leur dossier, car sans assurance elles ne peuvent rassembler les rapports médicaux nécessaires à cette procédure.
Nous exigeons ainsi que ces restrictions soient immédiatement levées, que cesse le harcèlement administratif sur les personnes déboutées et que les autorités mettent leur zèle ailleurs, en particulier dans l'examen des demandes de régularisation de personnes qui habitent et font vivre ce canton depuis des années et ne sauraient être renvoyées dans un pays où ils et elles n'ont plus aucun lien.
Collectif Droit de rester, le 30 novembre 2010