Aujourd’hui 19 janvier 2018, le Collectif Droit de
Rester s’est invité à un repas organisé à la cafétéria du siège administratif
de l’EVAM (route de Chavannes 33, Lausanne) pour rappeler à la
direction de l’EVAM et aux autorités en charge de l’asile dans le canton de
Vaud, leur revendication au droit au travail et à la formation et leurs
demandes d’amélioration des conditions de vie dans les foyers. Muni·e·s de
pancartes et de tracts, les membres du Collectif Droit de rester ont interpelé
M. Dürst, Directeur de l’EVAM, M. Philippe Leuba, ainsi que les autres
cadres et responsables politiques présents sur la situation des personnes déboutées
vivant dans les foyers, subissant des règlements inhumains et forcées à
l’inactivité en raison de l’interdiction de se former ou de travailler qui leur
est imposée, parfois depuis de longues années.
Pour rappel, une
pétition en faveur du «Droit au travail et à la formation pour toutes et tous!»
a été lancée le 26 novembre 2017. La récolte de signatures est toujours en
cours. En effet, près de 800 personnes déboutées de l’asile vivent dans le
canton de Vaud, certaines depuis des années leur renvoi étant impossible ou
inexigible, sans avoir la permission de faire une formation ou de travailler.
Pourtant, le droit au travail, comme le droit à la formation, sont des droits
fondamentaux de chaque être humain. Une copie du dossier a été remise en mains
propres aujourd’hui à Philippe Leuba.
La situation des jeunes est particulièrement
dramatique. Arrivé·e·s en Suisse souvent mineur·e·s, ils et elles ont fait
l’école obligatoire dans le canton, avant de commencer un apprentissage, et de
le terminer lorsqu’il n’est pas interrompu par la fin d’une procédure d’asile.
Malgré leur formation, ces jeunes se retrouvent ensuite sans activité,
condamné·e·s à une assistance minimale alors qu’ils et elles ont des
compétences reconnues qui pourraient profiter à la société. Il en va ainsi par
exemple de M.A.K., d’origine ivoirienne, qui a obtenu un CFC en soins et santé
communautaire, avant de recevoir une interdiction de travail. Habitant Lausanne
depuis 7 ans, M.A.K explique: «Je me sens inutile, on m’assujettit en me
condamnant au rang d’assisté au strict minimum vital, dans l’anonymat total,
désœuvré avec l’interdiction de travailler malgré ma bonne volonté et ma
promesse d’engagement. Psychiquement ce système est dégradant et inhumain.»
Cet été, le Collectif Droit de
rester avait également déposé à la direction de l’EVAM une lettre demandant l’amélioration
des conditions de vie dans les foyers. À ce jour l’EVAM n’a toujours pas
répondu et les réponses reçues de la part du Conseiller d’État Leuba n’ont
satisfait à aucune de leurs revendications.
Le Collectif et
les personnes concernées désirent, par l’action d’aujourd’hui au siège de
l’EVAM, attirer l’attention sur la situation inacceptable des personnes vivant
à l’aide d’urgence depuis des années dans le canton de Vaud et privées de leurs
droits fondamentaux.
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