+++ #GrèvedesFemmes+++ ce matin Droit de rester pour tou.te.s et l' Appel d'elles ont interpellé les 5 conseillères d'Etat du canton de Vaud Cesla Amarelle, Béatrice Métraux, Jacqueline de Quattro, Nuria Gorrite et Rebecca Ruiz ainsi que la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga devant le gymnase du Bugnon à Lausanne. Nous leur avons remis une lettre leur rappelant les violences subies par les femmes migrantes dans leurs parcours migratoires, et les renvois qui s'effectuent depuis la Suisse vers des pays où elles ne bénéficient d'aucune protection.
Mesdames les conseillères, osez prendre des positions courageuses, comme tant de femmes politiques ou non, l’ont fait et le font chaque jour dans le monde entier. Ces décisions peuvent changer le cours de la vie d'autres femmes qui, aujourd'hui, ici en Suisse, n'ont pas le courage de descendre dans la rue avec nous, de peur de se faire arrêter! Et surtout, n'oubliez jamais, Mesdames les conseillères, que, si vous avez été élues pour vos compétences, vous l’avez aussi été en tant que femmes et que nous avons le droit d'attendre une autre politique de votre part, différente de celle de vos collègues hommes.
Photos: François Graf
Lettre distribuée ce matin:
MESDAMES, VOUS AVEZ LE POUVOIR D'AIDER LES FEMMES MIGRANTES :
AYEZ LE COURAGE DE LE FAIRE !
Mesdames,
Vous savez
que les femmes migrantes, sur le chemin de l'exil, sont les premières à être
victimes de toutes les violences et surtout de celles spécifiques aux femmes.
Vous le savez, parce qu’elles-mêmes le disent, vous le savez parce que l'Appel
d'Elles vous l'a rappelé. Vous savez aussi que ces femmes sont renvoyées
de Suisse avec violence, celle de l'Etat.
Vous savez
aussi, Mesdames, que les femmes migrantes sont souvent des mamans accompagnées
de leurs enfants. Vous savez que leurs enfants subissent la même violence.
Vous savez
aussi que les pays dans lesquelles l'Etat suisse les renvoie ne leur offrent
aucune protection et qu'elles vont devoir y subir à nouveau la misère, les
agressions, le mépris. Et vous savez que ces femmes vont devoir tout subir,
sans pouvoir se défendre, pour ne pas mettre encore plus en danger leurs
enfants.
Vous savez
aussi que les femmes et les enfants migrant.e.s, ainsi que les hommes migrants
d'ailleurs, ne sont pas des dossiers, mais des êtres humains qui, en principe,
sont bénéficiaires de tous les droits fondamentaux, comme vous. Mais vous savez
aussi que la Suisse leur nie ces droits.
A vous
Mesdames, qui vous vous êtes déplacées de votre fauteuil du pouvoir pour
honorer de votre présence cette journée de grève des femmes, nous vous
demandons de :
1.
Reconnaitre les violences faites aux femmes dans leur parcours
migratoire comme raison d’entrée en matière immédiate sur leur demande l’asile,
et éradiquer tout discours culpabilisant à leur égard.
2. Prendre en charge systématiquement les
femmes et enfants victimes de séquelles physiques et psychologiques dues aux
violences subies dans leur pays d’origine et/ou lors de leur parcours
migratoire.
3. Arrêter immédiatement les renvois de
femmes et d’enfants vers l’Italie et la Grèce ou tout autre pays qui n’est pas
en mesure d’assurer leur protection.
N'oubliez
jamais, Mesdames, que, si vous avez été élues pour vos compétences, vous l’avez
aussi été en tant que femmes et que nous avons le droit d'attendre une autre
politique de votre part, différente de celle de vos collègues hommes.
Alors, osez
vous distancer des décisions, souvent encore trop dans des mains masculines, de
vos collègues et de vos partis. Osez prendre des positions courageuses, comme
tant de femmes politiques ou non, l’ont fait et le font chaque jour dans le
monde entier. Ces décisions peuvent changer le cours de la vie d'autres femmes
qui, aujourd'hui, ici en Suisse, n'ont pas le courage de descendre dans la rue
avec nous, de peur de se faire arrêter.
C'est ça la
solidarité entre femmes.
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