Il faut délivrer un permis humanitaire à Solomon Arkisso en danger suite à son renvoi en Ethiopie.
Solomon Arkisso est en danger ! Renvoyé de Suisse par la force le 27 janvier 2021 en Ethiopie, il est actuellement dans une situation extrêmement alarmante.
Solomon vit depuis plusieurs mois caché chez des ami.e.s. Il ne reste jamais au même endroit par crainte qu'on ne le trouve. En effet, la police fédérale éthiopienne est déjà venue à plusieurs reprises chez sa mère, résidence principale de Solomon, afin de l'arrêter sous prétexte qu'elle voulait avoir des informations concernant le déroulement de son expulsion de Suisse.
Les policiers ont également menacé la mère de Solomon et les personnes présentes sur place de prendre des mesures contre eux en les accusant de complicité et de manque de collaboration avec le gouvernement éthiopien si Solomon ne se présentait pas rapidement au bureau de la police fédérale. La situation actuelle ne met pas seulement en danger la vie de Solomon mais aussi celle de sa famille. Son retour provoque un climat d'angoisse et de peur au sein de celle-ci.
Avant de s’exiler en Suisse, Solomon Arkisso jouait au football pour plusieurs clubs connus d'Addis-Abeba et son renvoi forcé n'est pas passé inaperçu à son retour en Ethiopie. Dès son arrivée, il a été contacté par les médias de l'opposition au gouvernement actuel. Il a accepté d'être interviewé par un de ces médias : une vidéo du 8 mars 2021 circule sur YouTube où on l'entend critiquer ouvertement le gouvernement éthiopien actuel.
Solomon est de l'ethnie Oromo par son père et Guragie par sa mère. L'ethnie Oromo est discriminée par le gouvernement en place en Ethiopie (non reconnaissance linguistique et culturelle). De plus, il est proche du parti Oromo Liberation Front (OLF), cible de persécutions de la part du parti au pouvoir. En Suisse, Solomon n’a pas arrêté son engagement auprès de la communauté Oromo et a soutenu les actions et manifestations de contestation du gouvernement éthiopien. Il craignait que son retour ne l’expose à une persécution directe de la police fédérale ; ses craintes ont malheureusement été confirmées.
Solomon avait dû s'exiler en Suisse car il subissait déjà des persécutions politiques en raison de ses engagements. Après son renvoi en Ethiopie, malgré le changement de pouvoir, Solomon est perçu comme un terroriste et la pression de la police fédérale contre lui n’est que plus forte puisque son engagement au sein de l’OLF ne s’est pas affaiblie et qu’il a témoigné contre le gouvernement dès son entrée sur le sol éthiopien.
A l'approche des élections, qui ont été repoussées pour la troisième fois, plusieurs dirigeants de l’OLF et d'autres partis d'opposition ont été emprisonnés et retirés des listes électorales. Les arrestations de masse de militant.e.s et de sympathisant.e.s de l'opposition se poursuivent. Plusieurs organisations internationales de défense des droits humains dont Amnesty International, Human Rights Watch et l’OSAR sonnent l’alarme depuis des mois sur les graves violations actuellement perpétrées en Ethiopie. Aujourd’hui, les tensions ne sont plus confinées à la région du Tigré comme c’était le cas en janvier 2021, elles se sont généralisées dans tout le pays. Solomon Arkisso n’est pas en sécurité.
Très apprécié des personnes qui l’ont côtoyé, Solomon est un exemple d'intégration. Travailleur assidu, il a contribué pendant plusieurs années à l’entretien des foyers de l'EVAM. Sportif, il a joué au football au CS Chavannes et au FC Morges. Il a mis sur pied plusieurs équipes éthiopiennes de football. Juste avant son expulsion, il était sur le point de mettre en place une équipe de foot pour les participant.e.s de la mesure d’insertion professionnelle Embellimur. De plus, son projet de création de vélos électriques à partir de matériaux recyclés a impressionné toutes les personnes qui ont travaillé avec lui.
Le 21 mai, le Grand Conseil genevois a adopté une résolution demandant au Conseil d’Etat genevois de plaider auprès du Conseil fédéral pour que Tahir Tilmo, ressortissant éthiopien déporté le même jour que Solomon, obtienne un visa humanitaire.
Nous demandons que le
Grand Conseil vaudois entreprenne la même démarche pour sauver la vie d’un être
humain mis en danger suite à la décision d’expulsion prononcée par le SEM. Si
l’intégrité physique, voire la vie de Solomon Arkisso devait être atteinte, les
autorités vaudoises et suisses en porteraient en partie la responsabilité.
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