lundi 5 mars 2018

Pour le droit à l'accès à l'emploi pour tou·te·s: pétition en ligne


Indigné par la situation des nombreuses personnes forcées à l’inactivité malgré une formation et des possibilités d’emploi qui leur permettraient de contribuer activement à la société, le collectif Droit de rester lance aujourd’hui une pétition cantonale pour réclamer le droit à l’accès à l’emploi pour tou·te·s. Dans le canton de Vaud, plus de 800 personnes déboutées de l’asile vivent sans avoir le droit de se former ou de travailler. Nombre d’entre elles habitent pourtant ici depuis des années. Le droit au travail, comme à la formation, est un droit fondamental. La situation des jeunes est particulièrement dramatique. Arrivé·e·s en Suisse souvent mineur·e·s, ils et elles ont fait l’école obligatoire dans le canton, avant de commencer un apprentissage, et de le terminer lorsqu’il n’est pas interrompu par la fin d’une procédure d’asile. Malgré leur formation, ces jeunes se retrouvent ensuite sans activité, condamné·e·s à une assistance minimale alors qu’ils et elles ont des compétences reconnues qui pourraient profiter à tout le monde. Il en va ainsi par exemple de M.A.K., d’origine ivoirienne, qui a obtenu un CFC en soins communautaires, avant de recevoir une interdiction de travail. Habitant Lausanne depuis 7 ans, M.A.K explique : « Je me sens inutile, on m’assujettit en me condamnant au rang d’assisté au strict minimum vital, dans l’anonymat total, désoeuvré avec l’interdiction de travailler malgré ma bonne volonté et ma promesse d’engagement. Psychiquement ce système est dégradant et inhumain. »
La pétition est d’ores et déjà soutenue par le syndicat SUD, les jeunes POP Vaud, la coordination Asile du Chablais, SolidaritéS, Droit de rester Neuchâtel, et plusieurs personnalités politiques, dont le municipal David Payot, les député·e·s Léonore Porchet et Raphael Mahaim, l’ancienne conseillère nationale Anne-Catherine Ménétrey-Savary. Le collectif lance aujourd’hui une pétition demandant au canton d’octroyer des permis de travail aux personnes qui vivent ici et en soutenant leurs demandes de régularisation auprès du SEM à Berne. Cette mesure favoriserait grandement l’équilibre psychique des personnes concernées et le vivre ensemble dont nous avons tou·te·s besoin. Le collectif Droit de rester dénonce depuis plusieurs années les conditions de (sur)vie faites aux personnes qui dépendent de l’aide d’urgence, alors même que la plupart du temps leur renvoi n’est tout simplement pas possible. Les maintenir dans un système qui leur interdit de travailler est une aberration.


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