vendredi 5 novembre 2010

Le canton de Vaud expulse...



Le 15 octobre 2010, Sveta Bakhshyan, âgée de 62 ans, en Suisse depuis 2004, a été arrêté sous nos yeux lors de sa convocation au SPOP (service de la population), malgré que le Grand Conseil ait décidé d'interdire ce type d'arrestation en 2007.  Parfaitement intégrée, elle travaillait comme traductrice pour  l’Evam qui l'envoyait en mission un peu partout. Suite à cette arrestation, Sveta Bakhshyan a été emmenée à la prison de Riant-Parc à Genève. Malgré son état psychique fragilisé, car la vie ne l’avait jusqu’ici pas ménagée, notre amie a été traitée comme une criminelle et expulsée sous la contrainte le 25 octobre. Elle a atterri à Erevan, en Arménie, pays dans lequel elle n’a aucune attache, elle a trouvé refuge chez une personne grâce à des contacts noués en Suisse.

Comment la Suisse et le canton de Vaud peuvent-ils mépriser à ce point la dignité humaine et les droits fondamentaux ?

Et nous résistons !

Le cas de Sveta Bakhshyan n’est malheureusement pas isolé mais est emblématique de la situation scandaleuse qui est faite à des centaines de migrant-e-s dans le canton de Vaud. Sous prétexte d’appliquer des lois (injustes et iniques) les autorités humilient, maltraitent et expulsent des personnes qui sont en Suisse depuis des années, qui vivent dans la crainte d’une arrestation qui peut survenir à tout moment, même si, comme Sveta, elles travaillent pour l’EVAM pour des salaires dont la hauteur frise l’exploitation (300 francs mensuels). 

Le collectif Droit de rester, membre de la Coordination Asile-Migration Vaud, a ouvert un refuge avec les Eglises (protestante et catholique) vaudoises pour protéger ces migrant-e-s d’une expulsion redoutée. Ce refuge, actuellement accueilli par la paroisse catholique St-Joseph (av. Morges 66, Lausanne), constitue le symbole de notre volonté de résistance. Les migrant-e-s actuellement hébergé-e-s se font les ambassadeurs/trices de leurs dizaines de compagnons et compagnes de lutte, débouté-e-s qui n’en peuvent plus de se cacher alors que leur vie est désormais ici.

Nous demandons aux député-e-s de soutenir notre démarche et de mettre le gouvernement vaudois devant sa responsabilité de protéger tou-te-s ces personnes qui construisent jour après jour notre canton. 

Nous demandons:

· l'arrêt des vols spéciaux (renvois forcés) qui se pratiquent en violation du respect de la dignité et mettent en danger la vie des personnes.

· l'arrêt des renvois en vertu des accords de Dublin (renvoi dans le premier pays européen de passage sans prise en considération des motifs d'asile).

· la régularisation pour toutes et tous notamment grâce à l'application de l'article 14 LAsi permettant la régularisation des personnes résidant en Suisse depuis plus de 5 ans.

· le retour à l'aide sociale pour toutes les personnes déboutées de l'asile actuellement soumise au régime discriminatoire de l'aide d'urgence.

UN RENVOI EST UN RENVOI DE TROP !


Lausanne le 2 novembre 2010, tract distribué devant le Grand Conseil vaudois.

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